Black&White 2 : le retour des Dieux sur Mac
Par Arnaud Morel - Publié le
Toujours aussi original
Dur de faire rentrer Black&White 2 dans les cases traditionnelles où je répartissent les titres ludiques : le jeu emprunte beaucoup au domaine gestion / stratégie mais y rajoute pas mal de fantaisie et de magie.
Vous incarnez un Dieu, rien que ça, qui dispose, en outre, d'une créature - à choisir parmi 4 bestioles - pour exécuter ses ordres. Mais pas seulement. Car votre créature dispose de sa propre autonomie et inter-agit avec on environnement qui se trouve, d'abord, être votre village initial.
Est-ce bien ou mal que cette grosse bête dévore des habitants ? Grignote les récoltes ? Ou - véridique - défèque sur vos sujets ? Selon votre opinion, vous enseignez, tel Platon à ses disciples, mais en employant des méthodes... Moins cérébrales que le philosophe grec. Pas bien ? Une bonne paire de baffe devrait renseigner votre créature. Bien, au contraire ? Chatouillez lui donc son bidon, elle se tordra de bonheur et recommencera l'action récompensée à la moindre occasion.
Croissez et multipliez !
Votre village initial ne demande qu'à se développer : à vous de saisir, dans votre papate divine, les habitants et de leur assigner une fonction : fermier, bûcheron, mineur, dévot, bâtisseur ou reproducteur - littéralement -. Et oui, il est possible et même souhaitable de recruter quelques fiers étalons pour que vos chers sujets croissent et se multiplient. Vous en avez toujours rêvé ? Feral l'a fait !
Bien sûr, comme il se doit, vous dirigez les opérations urbanistiques engendrées par l'accroissement de votre ville : construire des maisons, des temples, des greniers, des scieries, des forts etc... Le choix est vaste. Surveillez, en permanence, le niveau de ressource de votre villes et ajustez la production de celles-ci : à ce prix, vous verrez votre population croître à vitesse exponentielle.
L'enfer, c'est les autres
Inutile de préciser que sur votre île, vous n'êtes pas seul : l'ennemi - les vilains aztèques notamment - veulent votre peau divine et au plus vite. Il y a urgence. C'est dans les forts, spécialisés selon les armes (fantassins, archers), que vous recrutez des soldats pour mener la bataille.
Attention, n'espérez pas des combats à la Rome Total War. Les batailles sont simplissimes, pour ne pas dire simplistes : cliquez et envoyez vos unités.
Et voilà. Pour s'emparer d'un village adverse, il faut le convertir, par les armes, ou en impressionnant ses habitants. Une jauge vous signale, en temps réel, le "taux de conversion" du village. Lorsqu'il est à vous, lancez les opérations de construction, des murailles par exemple, bien utiles en temps de guerre.
Dans les combats, votre créature se révèle être d'une aide plus que précieuse. À elle toute seule, elle écrabouille bien volontiers des garnisons entières. Et que je t'écrabouille, que je te foule au pied ou que je te croque. Manque de chance, votre adversaire aussi possède sa petite bestiole.
Bien sûr, c'est inévitable, votre créature va bientôt rencontrer celle de l'adversaire et donner lieu à un échange de baffes des plus spectaculaires. Votre bestiole, de toute façon, ne meurt que très provisoirement.
Prise en main assistées. Trop ?
Au premier opus avait été fait le reproche d'être un brin obscur. Visiblement, avec ce Black&White 2, Feral a tenté de mettre l'accent sur de didactisme. Dès le lancement, vous êtes pris en main par deux petits génies - le bon et le mauvais - qui vous expliquent pas à pas les règles de fonctionnement de votre monde. Utile et bienvenu. Pas trop long, en plus. Dommage à chaque nouvelle partie, il faut se re taper tout le tutoriel. Pas possible de "sauter" directement à un île sur laquelle vous avez déjà joué.
Pareil pour votre créature : désormais, vous savez en continu ce qu'elle pense et veut faire : au survol, une bulle vous précise son occupation du moment. À vous de la talocher ou de la flatter, selon si cela vous plaît, ou pas. Du coup, la bestiole perdu un peu de son mystère, l'un des charmes de l'épisode 1.
Un brin lassant
Voilà, pour l'essentiel, ce que vous propose Black & White 2. Les adeptes du premier opus ne seront pas décontenancés : le jeu est resté, largement, le même. Par contre, graphiquement, l'amélioration est plus que certaine. C'est beau et c'est fluide. Sur un iMac CoreDuo 2Ghz, carte graphique 256 Mo, le jeu affiche un niveau de détail moyen en 1680x1050, résolution native. Les déplacements y sont très fluides. Rien à dire de ce côté là, de la belle ouvrage. Notez que le jeu fonctionne sur Mac Intel seulement (GMA non supportés). On objectera que le jeu est sorti il y a deux ans sur Windows. C'est vrai. Mais il arrive, sur Mac, avec une extension plus récente sur Pc, "Battle of the Gods".
Niveau intérêt, si vous aimez les jeux de stratégie un peu planant, assez longs et portez un intérêt mineur aux combats, Black & White 2 constitue un très bon achat.
Où est le multi-joueur
Une petite dernière remarque : Black & White 2 est absolument dépourvu d'un mode réseau, et même d'un mode skirmish : vous ne pouvez jouer qu'à la partie solo, laquelle est - a priori - constituée de 8 îles à conquérir. Les parties, on vous l'a déjà dit, sont longues, prévoir de nombreuses heures au poste de commandes... Divines.
Black&White 2 (40 €)