Fallout : Le Test

Entrée en matière

La guerre ne changera jamais. Au XXIeme siècle, on se battait encore pour des ressources. Mais cette fois le butin de la guerre était ses armes, le pétrole et l'uranium. Pour s'en emparer, la Chine n'hésita pas à envahir l'Alaska, les Etats-Unis annexèrent le Canada et l'Europe se divisa en une myriade de petites républiques indépendantes. En 2077 éclata alors la Troisième Guerre Mondiale. En moins de deux heures, la Terre fut transformée en un désert de poussière radioactive. Très peu furent les familles ayant eu le temps de s'enfouir dans les abris atomiques. Quelques années plus tard, leurs lourdes portes s'ouvrirent pour laisser vivre à l'exterieur une nouvelle civilisation. Toutes s'ouvrirent, sauf une, car la porte du Bunker 13, le vôtre, resta close. La volonté du Dirigeant de l'abri était d'y faire vivre plusieurs générations indépendamment du monde exterieur, grâce aux fermes hydroliques, alimentées par un ordinateur filtrant l'eau.

Et c'est là que ça merde. Parce qu'une pièce indispensable de l'ordinateur, une puce, est détruite. Et, du coup, on décide d'envoyer quelqu'un chercher à l'exterieur une pièce de remplacement. Et devinez qui s'y colle ? Eh ben ouais, c'est vous !

Vous l'avez sans doute compris, le scénario est un point fort, même majeur, de Fallout : il est intéressant, bourré de rebondissements et très bien construit. Il fait partie du plaisir que le jeu donne à l'utilisateur et il m'est donc bien difficile d'en parler sans gâcher un peu de l'interet du soft. Mais vous pouvez me croire, le scénar, c'est du béton armé, et qui plus est, à prise rapide. Bref, rien que l'histoire est déja une petite merveille. Mais imaginez qu'en plus cette histoire vous est présentée à travers des vidéos d'une qualité exceptionelle. On n'a pas encore commencé une partie qu'on se dit déja que ce doit un bon jeu de rôles.

Car Fallout est un jeu de rôles. Tout, absolument tout, même les plus petits détails, y sont très fouillés. Exemple: le jeu propose trois personnages préconstruits assez bien équilibrés. Rien d'exceptionnel, me direz-vous. Sauf que Fallout propose un système de création de persos très très complet. Choisissez son nom, prénom, âge, sexe puis donnez lui, sur une échelle de 1 à 1O, de la force, de la perception, de l'endurance, de l'intelligence, du charisme, de l'agilité et de la chance. Vous avez ensuite la possibilité de choisir deux atouts et handicaps parmi une vingtaine. Dans une troisième catégorie, offrez lui trois compétences parmi une trentaine. Petite critique à ce sujet : il est quasiment impossible de finir le jeu en choisissant une autre compétence qu'armes légeres. Cela dit, il faut bien se défendre. A part ça, c'est la classe. Autre grande qualité et petit défaut du jeu : les quêtes secondaires. Qualité, parce qu'elles sont très nombreuses, intéressantes et de difficulté variable. Défaut, parce que le jeu est non linéaire, et du coup, on passe à côté de beaucoup de choses intéressantes en sautant les quêtes secondaires pour se
concentrer sur la quête principale : retrouver la puce d'eau.

Oui, je sais, vous allez me dire, une puce, c'est minuscule et le monde, c'est vaste. Rassurez-vous, le monde de Fallout est limité à la Californie. Ben ouais, rien que ça. Ne vous en faites pas, on vous indiquera la direction du Bunker 15, abandonné, où vous pourrez peut-être ( et je dis bien peut-être ) trouver une nouvelle puce. Et, si par le plus grand des hasards, la puce ne s'y trouve pas, ben écoutez, démerdez vous avec les indigènes de cette nouvelle civilisation. Car les habitants des autres Bunkers ont édifiés des villes dans le désert. Et c'est dans ces villes que vous trouverez des informations, des vivres, des munitions et des emmerdes.

Apprêtez-vous à découvrir un monde dévasté par la bombe atomique. Vous croiserez des
vaches à deux têtes, mais ne vous effrayez pas, parce qu'il y a pire. Il y aura au programme des mantes géantes, des scorpions de trois mêtres de long, des griffemorts ( ça
ressemble à rien, mais putain, c'est méchant ) et des mutants de toutes tailles. Et tout ce petit monde va vous en faire baver. Quant aux villes, elles sont quelques fois aussi sordides que dangereuses.

Ce qui m'amène à vous parler des combats. Pas de
combats à la Warcraft 2, ni Diablo ( ne pensez même pas aux Mortal Kombat ). Les combats fonctionnent par tour. Chaque perso, qu'il soit joué par vous ou par l'ordinateur, à un nombre de points d'actions correspondant à son agilité. Et, en utilisant ces points, chaque perso peut faire ce qui lui chante pendant son tour. Par exemple, imaginez que vous jouez un perso blessé se battant contre ses adversaires avec un canon scié. Pendant votre tour vous pouvez alors recharger votre arme ( pour 2 pts ), vous guérir en prenant dans votre inventaire des stimpacks ( pour 4 pts ), tirer sur l'un de vos assaillants (pour 5 pts ), vous enfuir lâchement ( 1 pt par hexagone ) ou encore tirer en visant.

Cette dernière option, la visée, est très intéressante. Tout d'abord, elle n'est pas aléatoire. Lorsque la visée est séléctionnée, un wireframe ( une image 3D en fils de fer de la cible ) apparait alors. On peut ainsi tirer au choix dans le torse ( aucun interêt, autant tirer sans viser ), les bras ( intéressant, car la cible ne peut plus se servir de son bras pour se battre ), les jambes ( pratique, la cible a alors de gros problèmes pour s'enfuir ), la tête ( la cible survit rarement ), les yeux ( la cible a beaucoup de mal à vous atteindre ou meurt sur le coup ) et les burnes ( ça se passe de commentaires ), si burnes il y a. Ne révez pas : si vous avez 95% de toucher votre cible sans viser, vous n'aurez que 20% de l'atteindre aux yeux ( les
pourcentages sont affichés ).

Techniquement parlant

Sur un point de vue plus technique, Fallout est presque parfait. Je m'explique : les graphismes sont en SVGA, les animations des créatures et du personnage principal sont
particulièrement réalistes, le sang gicle par hectolitres, bref tout est parfait. La musique est angoissante à souhait et les sons sont plus qu'excellents. Rien à redire de ce côté.

Pour ce qui est de la difficulté, on n'avance pas comme dans du beurre mais on ne reste pas bloqué pendant un mois sur une énigme à la con non plus. Y a juste ce qu'il faut. Et si vous le trouvez trop facile, mettez donc les combats en mode difficile et on verra bien si vous faites toujours les malins.

Bien, il ne me reste plus qu'à vous parler de la durée de vie de ce jeu. Bien l'histoire de Fallout ne change pas au cours des parties, on peut recommencer ce jeu plusieurs fois de suite sans s'en lasser ( pour ma part, je l'ai fini dix fois de suites ). Fallout est un peu comme un film excellent bourré de détails qu'on ne distingue que quand on le regarde plusieurs fois. Durée de vie parfaite, donc.

Quant à l'interêt du jeu -- Ah, que vous dire ? --, si vous détestez les jeux de rôles, ne l'achetez surtout
pas. Mais si vous n'avez rien contre, vous devriez déjà être chez votre revendeur. Quoi ? Bon, allez zou, filez et amusez-vous bien.