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Nintendo reconnaît la légalité des émulateurs, mais ça reste compliqué

Par Vincent Lautier - Publié le

Bonne nouvelle pour les amateurs d’émulation : Nintendo admet enfin que les émulateurs sont légaux. Mauvaise nouvelle : ils peuvent vite franchir la ligne rouge si mal utilisés. Décryptage.

Nintendo reconnaît la légalité des émulateurs, mais ça reste compliqué


Emulation : où s’arrête la légalité pour Nintendo ?



Lors du Tokyo eSports Festa 2025, Koji Nishiura, avocat spécialisé chez Nintendo, a lâché une petit bombe (juridique), il a enfin admis que les émulateurs, en eux-mêmes, ne sont pas illégaux. Mais avant de sabrer le champagne, un détail crucial s’impose : tout dépend de ce qu’ils font et comment. Si un émulateur copie des éléments protégés par le droit d’auteur, contourne des mesures anti-piratage, ou pointe vers des contenus piratés, il bascule dans l’illégalité. En clair, la frontière est mince entre “outil geek” et “aimant à problèmes juridiques”.

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Pourquoi Nintendo sort les griffes



Les avocats de Nintendo n’ont pas chômé ces dernières années. Yuzu, Ryujinx, Dolphin… plusieurs projets phares ont été mis à genoux. Le cas de Yuzu est particulièrement parlant : non seulement l’émulateur a été accusé d’avoir facilité le piratage d’un million de copies de The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, mais ses développeurs auraient empoché 30 000 dollars par mois grâce à leur page Patreon. Résultat : une amende salée de 2,4 millions de dollars.

Nintendo ne fait pas tout ça juste pour ses propres intérêts. Selon Koji Nishiura, ces actions ont aussi pour objectif de protéger les développeurs tiers qui créent des jeux pour les plateformes de la marque. Mais bon, on ne va pas se mentir, la firme continue à verrouiller autant que possible son écosystème, en particulier avec l’arrivée prochaine de la Switch 2.

Nintendo reconnaît la légalité des émulateurs, mais ça reste compliqué


Une bataille sans fin



Nintendo n’en est pas à son coup d’essai. Dès 2009, l’entreprise avait fait interdire les cartes R4 pour la DS, des accessoires permettant de jouer à des jeux piratés. Aujourd’hui, elle s’attaque aux outils modernes comme les “reach apps”, qui simplifient le téléchargement illégal directement depuis des émulateurs. Et même après avoir mis fin au support en ligne des consoles Wii U et 3DS, Nintendo continue de surveiller les initiatives de fans qui cherchent à faire revivre ces consoles, comme Pretendo, qui redonnent vie à ces fonctionnalités.

Il faut quand même admettre que Nintendo a aussi tendance à recycler encore et encore ses anciens jeux, que ça soit en les proposant dans ses abonnements Switch Online, ou en sortant régulièrement des rééditions vendues au prix fort.