Le rachat d'Activision Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars continue de suivre un itinéraire particulièrement complexe, et on ne sait pas vraiment où il va arriver... Et cela sans compter un nouveau rebondissement, qui pourrait peut-être convaincre l'autorité britannique de la concurrence.
Un gameplay plein d'obstacles
Depuis son offre, Microsoft a pourtant quelques victoires à son actif. La firme a réussi à obtenir le feu vert de Bruxelles et la validation du Japon. Elle avait également mis fin à la menace d'un procès avec la Federal Trade Commission aux Etats-Unis. La firme aurait même trouvé un terrain d'entente avec Sony. Ce qui n'était pas une mince affaire, car la firme japonaise a été la première à s’opposer à ce contrat entre les deux géants Américains qui aurait pu la fragiliser dans ce segment.
Il ne reste donc qu'un seul et dernier obstacle : la Reine, enfin le Roi la Grande Bretagne ! En effet, l’autorité britannique de la concurrence (Competition and Markets Authority) s'est opposée au rachat, le 26 avril dernier, au motif que l’opération pourrait créer un abus de position dominante. Pour elle, l’opération se traduira par une réduction de la concurrence et ne sera donc pas autorisée. Microsoft bénéficie déjà d'une position puissante et d'une longueur d'avance sur d'autres concurrents dans le cloud gaming et cet accord renforcerait cet avantage en lui donnant la capacité de saper de nouveaux concurrents innovants.
Une attaque surprise de la part de Microsoft ?
Ce mardi, la Competition and Markets Autority a donc confirmé son veto à la fusion, qu'elle estime toujours dangereuse pour les évolutions futures du marché du jeu vidéo. Mais voilà... Microsoft avait encore une attaque surprise à laquelle personne ne s'attendait -tout du moins en Angleterre.
Car l'Américain peut désormais compter sur un allié de taille, le Français Ubisoft (qui profite de l'effet de la contre attaque pour bondir de plus de 10 % à la Bourse de Paris ce matin). D'après ce partenariat, Ubisoft va donc devenir le détenteur exclusif et définitif des droits d'exploitation des jeux PC et consoles d'Activision Blizzard pour les services de cloud gaming.
Précisons que cette licence va couvrir le monde entier, à l'exception de l'Union européenne (ça tombe bien avec le Brexit !). Elle concernera aussi bien le catalogue actuel de l'éditeur américain, mais également tous les contenus des quinze prochaines années suivant la fusion. La redevance sur laquelle repose ce mécanisme est en revanche restée confidentielle...
Pour Brad Smith, Microsoft ne sera pas en position de sortir les jeux Activision en exclusivité sur son propre service de cloud gaming, et il ne contrôlera pas les conditions d'octroi de licences de ces jeux auprès de services concurrents. Il ne reste plus qu'à attendre d'ici le 18 octobre, pour voir si cette contre-proposition satisfera le gendarme britannique et finaliser cet achat !
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