Test batterie Anker Solix Solarbank E1600 : stocker l'énergie solaire est enfin rentable !
Par Didier Pulicani - Publié le
Anker aurait-il enfin trouvé la solution idéale pour stocker le surplus solaire dans des batteries ? L'enjeu du renouvelable intermittent, c'est bien-sûr le stockage, qui permet de lisser la consommation électrique sur la journée.
Avec le système Anker Solix Solarbank E1600, le fabricant chinois propose une solution novatrice et à contre-courant des concurrents comme EcoFlow PowerStream par exemple. Mais est-ce vraiment rentable ? Facile à installer ? Après plusieurs mois de test, on vous dit tout !
Si vous avez craqué pour des kits plug&play comme Beem, Sunology, Sunethic ou encore 123PanneauxSolaires (allez voir nos tests), vous avez certainement décidé de tester avec un petit panneau de 400/500W pour débuter votre aventure solaire, d'autant que ces kits s'installent dans une simple prise électrique.
Idéal pour gommer son talon de consommation (quand il fait beau), ces panneaux se rentabilisent en quelques années de façon assez évidente : leur puissance est généralement 100% absorbée par le frigo, la télé, les box internet ou encore la pompe à chaleur... Bref, il n'y a pas tellement de pertes à l'usage, sauf à très peu consommer.
Le problème survient après l'installation de plus de deux panneaux : avec des puissances élevées (800, 1200 ou même 3000W), car il est compliqué de tout consommer en journée. On se retrouve alors souvent avec ces courbes en cloche inversée, signe que l'on renvoie (gratuitement) du courant dans le réseau électrique.
Outre la rentabilité plus difficile à atteindre, c'est surtout un gâchis à court terme : le courant pourrait être réinjecté le soir, lorsqu'on rentre du travail, que l'on fait à manger, que l'on branche sa voiture électrique... Bref, ce décalage entre production et consommation devient un vrai souci lorsqu'on veut augmenter son auto-consommation solaire.
On l'a vu avec le PowerStream d'Ecoflow, si le système est plutôt ingénieux et assez proche de ce que propose Anker, le problème provient surtout du coût du stockage.
Un petit calcul rapide sur une batterie EcoFlow vous indiquera toujours la même chose : chaque kilowattheure stocké vous coûtera entre 30 et 35 centimes environ, soit bien plus cher que chez EDF. Même en Belgique, Allemagne ou Suisse, c'est encore difficile d'y trouver une vraie rentabilité pour l'instant.
A 1000€ la batterie de 1kWh (environ), c'est surtout le nombre de cycles qui est limitant. Même les derniers modèles LFP ne dépassent pas les 3000 charges/décharges, à supposer que l'onduleur n'ait pas lâché avant ! Le problème avec EcoFlow (et consorts) provient de la technologie de batteries
La petite révolution d'Anker Solix provient -vous l'avez compris- de la batterie proposée dans le système.
Toujours LFP, la Solarbank E1600 affiche 6000 cycles, c'est deux fois plus que la concurrence ! Et ça change tout ! Notre kWh stocké passe ainsi autour de 12 à 13 centimes, soit le tarif bleu de nuit chez EDF, des prix qui n'existent quasiment pas chez nos voisins européens ! Bref, si l'électricité est créée
Mieux, Anker propose des kits batterie + panneaux à des tarifs ultra-compétitifs, si bien que l'on peut amortir tout le système en quelques années seulement (voir plus bas).
L'autre atout de cette batterie, c'est d'être uniquement en courant continu (DC). Elle ne contient aucun onduleur, ce qui limite le risque de pannes et les pertes en conversion de courant.
Et surtout, l'accumulateur vient se placer entre le panneau et l'onduleur, quelque soit la marque ! Que vous ayez un kit plug&play Beem, Sunology, Sunethic ou encore 123PanneauxSolaires, vous pouvez acheter la batterie (seule) et la placer au milieu de votre système. Incroyable, non ?
Prévue pour résister aux intempéries (IP65), elle peut-être placée dehors, sous la pluie, la neige, le soleil... Anker conseille tout de même de l'abriter sous le panneau, ce qui évite la surchauffe en été.
Contrairement à EcoFlow ou Zendure qui ont choisi de placer l'intelligence du système au niveau de l'onduleur, Aker a fait le pari de placer son cerveau principal dans la batterie.
La Solarbank E1600 se configure donc en bluetooth en quelques secondes puis en WiFi, elle sera ainsi connectée en permanence à votre réseau, qui doit donc se situer à proximité -c'est le seule contrainte majeure à ce dispositif.
Etant placée entre le panneau solaire et l'onduleur, la batterie va décider si elle doit :
Via l'application mobile, c'est à vous de définir ces comportements. Anker vous demandera déjà une valeur de
Si vous avez déjà d'autres panneaux solaires (qui n'ont pas de batterie et qui gèrent déjà votre talon), il est même possible de prioriser la recharge pendant la journée, et décharger la batterie uniquement au coucher du soleil. Avec un bon dosage, on peut arriver à ne rien consommer durant la soirée, comme ici :
Evidemment, cette batterie n'est pas suffisante pour combler de grosses consommations, comme le chauffe-eau, le chauffage, la machine à café... Elle peut délivrer au maximum 800W, et Anker n'offre pas de
Anker nous a fait parvenir la batterie mais aussi deux panneaux avec support pour terrasse ou balcon.
Il s'agit de panneaux A5507 de 445Wc, soit 890Wc en tout, une puissance intéressante car elle se combine parfaitement avec la batterie (qui accepte 800W maximum en entrée et en sortie).
Totalement noirs, ils figurent parmi les plus beaux panneaux que l'on a pu tester jusque là. Très bien finis, y compris au niveau des connecteurs, ils renvoient un reflet légèrement bleuté et les lignes qui séparent habituellement les cellules sont très peu visibles à bonne distance.
Les deux panneaux se connectent directement sur la batterie avec deux doubles-entrées (+/- pour chaque panneau). Vous ne pouvez pas vous tromper ! Les câbles sont standards, ce qui facilite grandement les choses (chez EcoFlow, le raccordement à la batterie est propriétaire et les câbles qui viennent sur l'onduleur sont également propriétaires).
Une fois les panneaux branchés sur la batterie, il suffit de relier les deux sorties vers l'onduleur, avec le câble fourni.
L'onduleur d'Anker gère deux entrées de 400W, le maximum de puissance acceptée. Comme vu plus haut, vous pouvez tout à fait utiliser votre propre onduleur et panneaux, grâce à la connectique standardisée MC4.
Parfaitement étanche, et très bien fini, il est possible de fixer l'onduleur sur les barres du support ou de le poser sur la batterie. Techniquement, l'onduleur d'Anker (Modèle MI80) est connecté au WiFi, mais il n'a pas vraiment de rôle actif dans le système. D'ailleurs, si la batterie ne l'alimente pas, il est souvent
Techniquement, l'onduleur ne
Avec des dispositifs vraiment soignés, j'en attendais au moins autant des supports, ce qui n'a malheureusement pas été le cas.
Notre manuel était très clair (bien qu'en anglais, mais la version française a été normalement traduite). Il est fourni au format papier, une rareté désormais ! Nous avons mis 1H environ à tout installer.
Vous l'avez vu dans la vidéo, les supports reposent sur un système de double bras à fixer sur chaque panneau, et qui viennent se déplier au sol. Simples, pour ne pas dire simplistes, ils demandent un peu de temps et beaucoup de visserie !
Une tige vient ensuite régler l'inclinaison, et il faudra encore dévisser/revisser cette partie plusieurs fois par an si vous désirez adapter l'angle à la saison (plutôt 40° en hiver, et le plus à plat possible en été)
Autre défaut, les deux bras ne sont pas reliés au sol. La structure manque de rigidité, on le voit bien quand on essaie de la déplacer : ça bringuebale dans tous les sens. En pratique, il faudrait plutôt la clouer sur une terrasse ou la visser sur un mur, mais dans un jardin ou une plateforme en béton, ce n'est pas évident.
Même souci pour le lestage : aucun bac n'est prévu pour y placer des éléments lourds. Il faudra choisir entre les sacs de sable (peu élégants) ou des parpaings qu'il faudra déposer avec soin sur le métal, avec des cales pour éviter qu'ils se déplacent au fil dut temps. On a vu mieux !
Je vous encourage également vivement à acheter du lest, j'utilise ces dalles de Leroy-Merlin, mais des sacs de sables ou autres plaques de béton peuvent également faire l'affaire.
Avant de conclure, il était important d'émettre quelques critiques, à commencer par la taille de la batterie.
Avec 800W en entrée, une capacité de 1,6kWh se remplit en 2H environ, 2H30 à 3H en pratique. Si vous êtes bien exposés, la batterie est souvent pleine autour de 12H/13H durant l'été. En hiver, c'est plus compliqué, car le soleil et bas et avec une petite amplitude seulement, on ne remplit la batterie que ponctuellement, surtout si vous avez une charge familiale à 100 ou 200W, comme nous.
Pour moi, 2kWh auraient été plus adaptés, d'autant qu'il y a toujours un peu de perte à la charge/décharge. 1,6 kWh, c'est 160W pendant 10H, soit à peine de quoi tenir une nuit, un peu juste pour viser l'auto-consommation.
Si vous avez besoin de plus de stockage, vous pouvez évidemment rajouter une seconde batterie, mais il faudra la placer sur d'autres panneaux. Décharger une batterie dans une autre est toujours possible, mais plus compliqué à configurer, sans parler des pertes... De ce point de vue, Zendure (qu'on testera bientôt) ou encore EcoFlow sont plus modulaires, avec la possibilité d'étendre facilement le stockage.
Enfin, c'est un demi-défaut, mais sans onduleur, ces batteries ne peuvent être recyclées ailleurs : impossible de les utiliser pour brancher un aspirateur ou une perceuse par exemple ! Ils n'embarquent pas non plus de prises USB C ou autres allume-cigare, pourtant en courant continu. En réalité, cela simplifie grandement la conception, c'est aussi ce qui permet de les laisser dehors et de tabler sur une durée de vie un peu plus élevée que les batteries
Un double panneau de ~800W permet d'espérer 4 à 5 kWh par jour quand il fait beau, soit environ 950 kWh par an avec les aléas climatiques, soit une économie de 250€ annuelle ou un bon mois d'hiver de consommation d'une maison.
L'arbitrage entre stockage et alimentation est propre à chacun, mais au cours du mois de novembre (pas spécialement ensoleillé), nous avons quand-même stocké 18 kWh et produit pas loin de 50 kWh -pas mal ! En été, vous pouvez aisément doubler ce chiffre.
A titre indicatif, une maison en 100% électrique (avec pompe à chaleur) consomme entre 10 et 30 kWh par jour, mais ce chiffre est très variable, si vous avez une voiture électrique, un poêle à bois, une gazinière... il peut faire le grand écart. Avec nos deux panneaux, on ne couvre donc qu'un petit pourcentage de cette consommation. Mais suivant les installations et la puissance de production, la part du solaire peut facilement atteindre une fraction notable de votre utilisation.
Après plusieurs mois de tests, il est temps de conclure sur cette solution Anker Solix !
Est-ce mieux qu'un PowerStream d'EcoFlow ? Assurément, et ce, pour plusieurs raisons. Déjà, la puissance d'entrée/sortie n'est pas limitée à 600W, mais bien à 800W : si votre batterie est pleine, l'onduleur peut capter la totalité de la production du panneau, ce qui n'est pas le cas chez EcoFlow.
Ensuite, le câblage standard et le système de batterie intelligente permet de placer la Solarbank E1600 sur n'importe quel système existant. Si vous souhaitez juste rajouter du stockage à un kit solaire, la solution d'Anker fait parfaitement l'affaire !
Enfin, Anker gagne surtout en matière de rentabilité. Chez EcoFlow, il faut un kWh au dessus de 40 cts pour commencer à s'y retrouver, alors que le système d'Anker est déjà rentable sur quelques années quelque soit le pays. En France, il faudrait 6 à 7 ans pour amortir les 2 panneaux et la batterie, contre moitié moins en Belgique ou en Allemagne, où le kWh tourne autour de 40 cts minimum.
Avec une durée de vie d'environ 30 à 40 ans pour les panneaux, 20 ans pour la batterie (à vérifier) et au moins 10/15 ans pour l'onduleur, on commence enfin à parler de retour sur investissement rapide avec du stockage solaire, une première surtout sur des kits plug&play.
Avec le système Anker Solix Solarbank E1600, le fabricant chinois propose une solution novatrice et à contre-courant des concurrents comme EcoFlow PowerStream par exemple. Mais est-ce vraiment rentable ? Facile à installer ? Après plusieurs mois de test, on vous dit tout !
Un panneau, c'est rentable et après ?
Si vous avez craqué pour des kits plug&play comme Beem, Sunology, Sunethic ou encore 123PanneauxSolaires (allez voir nos tests), vous avez certainement décidé de tester avec un petit panneau de 400/500W pour débuter votre aventure solaire, d'autant que ces kits s'installent dans une simple prise électrique.
Idéal pour gommer son talon de consommation (quand il fait beau), ces panneaux se rentabilisent en quelques années de façon assez évidente : leur puissance est généralement 100% absorbée par le frigo, la télé, les box internet ou encore la pompe à chaleur... Bref, il n'y a pas tellement de pertes à l'usage, sauf à très peu consommer.
Le problème survient après l'installation de plus de deux panneaux : avec des puissances élevées (800, 1200 ou même 3000W), car il est compliqué de tout consommer en journée. On se retrouve alors souvent avec ces courbes en cloche inversée, signe que l'on renvoie (gratuitement) du courant dans le réseau électrique.
Outre la rentabilité plus difficile à atteindre, c'est surtout un gâchis à court terme : le courant pourrait être réinjecté le soir, lorsqu'on rentre du travail, que l'on fait à manger, que l'on branche sa voiture électrique... Bref, ce décalage entre production et consommation devient un vrai souci lorsqu'on veut augmenter son auto-consommation solaire.
Le stockage coute cher
On l'a vu avec le PowerStream d'Ecoflow, si le système est plutôt ingénieux et assez proche de ce que propose Anker, le problème provient surtout du coût du stockage.
Un petit calcul rapide sur une batterie EcoFlow vous indiquera toujours la même chose : chaque kilowattheure stocké vous coûtera entre 30 et 35 centimes environ, soit bien plus cher que chez EDF. Même en Belgique, Allemagne ou Suisse, c'est encore difficile d'y trouver une vraie rentabilité pour l'instant.
A 1000€ la batterie de 1kWh (environ), c'est surtout le nombre de cycles qui est limitant. Même les derniers modèles LFP ne dépassent pas les 3000 charges/décharges, à supposer que l'onduleur n'ait pas lâché avant ! Le problème avec EcoFlow (et consorts) provient de la technologie de batteries
à tout faireet dont le rapport qualité/prix n'est pas idéal pour faire du
purstockage.
Anker : 6000 cycles, ça change tout !
La petite révolution d'Anker Solix provient -vous l'avez compris- de la batterie proposée dans le système.
Toujours LFP, la Solarbank E1600 affiche 6000 cycles, c'est deux fois plus que la concurrence ! Et ça change tout ! Notre kWh stocké passe ainsi autour de 12 à 13 centimes, soit le tarif bleu de nuit chez EDF, des prix qui n'existent quasiment pas chez nos voisins européens ! Bref, si l'électricité est créée
gratuitement(via du solaire, donc), c'est immédiatement rentable quelque soit le fournisseur de courant, une première !
Mieux, Anker propose des kits batterie + panneaux à des tarifs ultra-compétitifs, si bien que l'on peut amortir tout le système en quelques années seulement (voir plus bas).
Une batterie dédiée au stockage
L'autre atout de cette batterie, c'est d'être uniquement en courant continu (DC). Elle ne contient aucun onduleur, ce qui limite le risque de pannes et les pertes en conversion de courant.
Et surtout, l'accumulateur vient se placer entre le panneau et l'onduleur, quelque soit la marque ! Que vous ayez un kit plug&play Beem, Sunology, Sunethic ou encore 123PanneauxSolaires, vous pouvez acheter la batterie (seule) et la placer au milieu de votre système. Incroyable, non ?
Prévue pour résister aux intempéries (IP65), elle peut-être placée dehors, sous la pluie, la neige, le soleil... Anker conseille tout de même de l'abriter sous le panneau, ce qui évite la surchauffe en été.
L'intelligence est dans la batterie
Contrairement à EcoFlow ou Zendure qui ont choisi de placer l'intelligence du système au niveau de l'onduleur, Aker a fait le pari de placer son cerveau principal dans la batterie.
La Solarbank E1600 se configure donc en bluetooth en quelques secondes puis en WiFi, elle sera ainsi connectée en permanence à votre réseau, qui doit donc se situer à proximité -c'est le seule contrainte majeure à ce dispositif.
Etant placée entre le panneau solaire et l'onduleur, la batterie va décider si elle doit :
- laisser passer le courant
- stocker le courant
- les deux à le fois !
- stocker le courant
- les deux à le fois !
Via l'application mobile, c'est à vous de définir ces comportements. Anker vous demandera déjà une valeur de
charge familiale, en clair, la puissance que vous aimeriez idéalement dans la maison, en fonction des heures de la journée. Par exemple, vous pouvez la mettre à 100W quand vous êtes absent et la faire grimper à 300W entre 19 et 22H, puis de nouveau à 100W pendant la nuit. Si le solaire ne produit pas assez, la batterie complètera la puissance fournie, y compris en journée -attention à ne pas surdimensionner votre talon !
Si vous avez déjà d'autres panneaux solaires (qui n'ont pas de batterie et qui gèrent déjà votre talon), il est même possible de prioriser la recharge pendant la journée, et décharger la batterie uniquement au coucher du soleil. Avec un bon dosage, on peut arriver à ne rien consommer durant la soirée, comme ici :
Evidemment, cette batterie n'est pas suffisante pour combler de grosses consommations, comme le chauffe-eau, le chauffage, la machine à café... Elle peut délivrer au maximum 800W, et Anker n'offre pas de
Smart Plugs, comme EcoFlow, qui pourraient permettre d'augmenter temporairement la puissance en fonction de la consommation.
Anker a aussi un bon kit solaire !
Anker nous a fait parvenir la batterie mais aussi deux panneaux avec support pour terrasse ou balcon.
Il s'agit de panneaux A5507 de 445Wc, soit 890Wc en tout, une puissance intéressante car elle se combine parfaitement avec la batterie (qui accepte 800W maximum en entrée et en sortie).
Totalement noirs, ils figurent parmi les plus beaux panneaux que l'on a pu tester jusque là. Très bien finis, y compris au niveau des connecteurs, ils renvoient un reflet légèrement bleuté et les lignes qui séparent habituellement les cellules sont très peu visibles à bonne distance.
Les deux panneaux se connectent directement sur la batterie avec deux doubles-entrées (+/- pour chaque panneau). Vous ne pouvez pas vous tromper ! Les câbles sont standards, ce qui facilite grandement les choses (chez EcoFlow, le raccordement à la batterie est propriétaire et les câbles qui viennent sur l'onduleur sont également propriétaires).
Un onduleur de 800W
Une fois les panneaux branchés sur la batterie, il suffit de relier les deux sorties vers l'onduleur, avec le câble fourni.
L'onduleur d'Anker gère deux entrées de 400W, le maximum de puissance acceptée. Comme vu plus haut, vous pouvez tout à fait utiliser votre propre onduleur et panneaux, grâce à la connectique standardisée MC4.
Parfaitement étanche, et très bien fini, il est possible de fixer l'onduleur sur les barres du support ou de le poser sur la batterie. Techniquement, l'onduleur d'Anker (Modèle MI80) est connecté au WiFi, mais il n'a pas vraiment de rôle actif dans le système. D'ailleurs, si la batterie ne l'alimente pas, il est souvent
éteintce qui évite d'ailleurs de pomper du jus sur le réseau (contrairement à Beem & co).
Techniquement, l'onduleur ne
voitpas vraiment la batterie. Il reçoit du courant continu ponctuellement, comme s'il s'agissait de panneaux solaires. J'aime bien cette architecture assez
passivefinalement.
Un support très minimaliste
Avec des dispositifs vraiment soignés, j'en attendais au moins autant des supports, ce qui n'a malheureusement pas été le cas.
Notre manuel était très clair (bien qu'en anglais, mais la version française a été normalement traduite). Il est fourni au format papier, une rareté désormais ! Nous avons mis 1H environ à tout installer.
Vous l'avez vu dans la vidéo, les supports reposent sur un système de double bras à fixer sur chaque panneau, et qui viennent se déplier au sol. Simples, pour ne pas dire simplistes, ils demandent un peu de temps et beaucoup de visserie !
Une tige vient ensuite régler l'inclinaison, et il faudra encore dévisser/revisser cette partie plusieurs fois par an si vous désirez adapter l'angle à la saison (plutôt 40° en hiver, et le plus à plat possible en été)
Autre défaut, les deux bras ne sont pas reliés au sol. La structure manque de rigidité, on le voit bien quand on essaie de la déplacer : ça bringuebale dans tous les sens. En pratique, il faudrait plutôt la clouer sur une terrasse ou la visser sur un mur, mais dans un jardin ou une plateforme en béton, ce n'est pas évident.
Même souci pour le lestage : aucun bac n'est prévu pour y placer des éléments lourds. Il faudra choisir entre les sacs de sable (peu élégants) ou des parpaings qu'il faudra déposer avec soin sur le métal, avec des cales pour éviter qu'ils se déplacent au fil dut temps. On a vu mieux !
Je vous encourage également vivement à acheter du lest, j'utilise ces dalles de Leroy-Merlin, mais des sacs de sables ou autres plaques de béton peuvent également faire l'affaire.
Quelques défauts
Avant de conclure, il était important d'émettre quelques critiques, à commencer par la taille de la batterie.
Avec 800W en entrée, une capacité de 1,6kWh se remplit en 2H environ, 2H30 à 3H en pratique. Si vous êtes bien exposés, la batterie est souvent pleine autour de 12H/13H durant l'été. En hiver, c'est plus compliqué, car le soleil et bas et avec une petite amplitude seulement, on ne remplit la batterie que ponctuellement, surtout si vous avez une charge familiale à 100 ou 200W, comme nous.
Pour moi, 2kWh auraient été plus adaptés, d'autant qu'il y a toujours un peu de perte à la charge/décharge. 1,6 kWh, c'est 160W pendant 10H, soit à peine de quoi tenir une nuit, un peu juste pour viser l'auto-consommation.
Si vous avez besoin de plus de stockage, vous pouvez évidemment rajouter une seconde batterie, mais il faudra la placer sur d'autres panneaux. Décharger une batterie dans une autre est toujours possible, mais plus compliqué à configurer, sans parler des pertes... De ce point de vue, Zendure (qu'on testera bientôt) ou encore EcoFlow sont plus modulaires, avec la possibilité d'étendre facilement le stockage.
Enfin, c'est un demi-défaut, mais sans onduleur, ces batteries ne peuvent être recyclées ailleurs : impossible de les utiliser pour brancher un aspirateur ou une perceuse par exemple ! Ils n'embarquent pas non plus de prises USB C ou autres allume-cigare, pourtant en courant continu. En réalité, cela simplifie grandement la conception, c'est aussi ce qui permet de les laisser dehors et de tabler sur une durée de vie un peu plus élevée que les batteries
à tout fairede la concurrence.
Quelle production espérer ?
Un double panneau de ~800W permet d'espérer 4 à 5 kWh par jour quand il fait beau, soit environ 950 kWh par an avec les aléas climatiques, soit une économie de 250€ annuelle ou un bon mois d'hiver de consommation d'une maison.
L'arbitrage entre stockage et alimentation est propre à chacun, mais au cours du mois de novembre (pas spécialement ensoleillé), nous avons quand-même stocké 18 kWh et produit pas loin de 50 kWh -pas mal ! En été, vous pouvez aisément doubler ce chiffre.
A titre indicatif, une maison en 100% électrique (avec pompe à chaleur) consomme entre 10 et 30 kWh par jour, mais ce chiffre est très variable, si vous avez une voiture électrique, un poêle à bois, une gazinière... il peut faire le grand écart. Avec nos deux panneaux, on ne couvre donc qu'un petit pourcentage de cette consommation. Mais suivant les installations et la puissance de production, la part du solaire peut facilement atteindre une fraction notable de votre utilisation.
Bilan : mieux que l'EcoFlow PowerStream ?
Après plusieurs mois de tests, il est temps de conclure sur cette solution Anker Solix !
Est-ce mieux qu'un PowerStream d'EcoFlow ? Assurément, et ce, pour plusieurs raisons. Déjà, la puissance d'entrée/sortie n'est pas limitée à 600W, mais bien à 800W : si votre batterie est pleine, l'onduleur peut capter la totalité de la production du panneau, ce qui n'est pas le cas chez EcoFlow.
Ensuite, le câblage standard et le système de batterie intelligente permet de placer la Solarbank E1600 sur n'importe quel système existant. Si vous souhaitez juste rajouter du stockage à un kit solaire, la solution d'Anker fait parfaitement l'affaire !
Enfin, Anker gagne surtout en matière de rentabilité. Chez EcoFlow, il faut un kWh au dessus de 40 cts pour commencer à s'y retrouver, alors que le système d'Anker est déjà rentable sur quelques années quelque soit le pays. En France, il faudrait 6 à 7 ans pour amortir les 2 panneaux et la batterie, contre moitié moins en Belgique ou en Allemagne, où le kWh tourne autour de 40 cts minimum.
Avec une durée de vie d'environ 30 à 40 ans pour les panneaux, 20 ans pour la batterie (à vérifier) et au moins 10/15 ans pour l'onduleur, on commence enfin à parler de retour sur investissement rapide avec du stockage solaire, une première surtout sur des kits plug&play.
La note et les prix !
Enfin du stockage solaire rentable ! La batterie Anker révolutionne le secteur des kits solaires en stockant du courant autour de 12/13cts / kWh. Autre atout, elle peut être placée sur du matériel standard, même si le kit proposé par Anker est de qualité. Seul défaut, la capacité un peu moyenne et des supports trop basiques à notre goût. Pour le reste, c'est un sans-faute !