Panneaux solaires autonomes à moins de 700€, est-ce vraiment rentable ?
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
kits solairesà installer soi-même dans son jardin, à brancher simplement dans la prise électrique, et pour une somme relativement abordable. Mais est-ce vraiment intéressant ?
Les panneaux sont-ils vraiment écolos ?
Ce n'est pas la thématique de l'article mais lorsqu'on évoque la production solaire, il est souvent question de bilan carbone, d'énergie grise et de l'impact environnemental autour des métaux utilisés dans les panneaux.
Il existe à ce jour de nombreuses études sur les panneaux solaires (pardon, photovoltaïques, mais l'abus de langage est admis), dont la quasi-totalité est fabriquée en Chine. Malgré la production locale (très charbonnée) et le transport (pétrole), le bilan serait passé de 50 à 23 gCO2eq/kW sur les panneaux monocristallins (la dernière technologie utilisée désormais), ce qui reste assez faible comparé aux énergies concurrentes (6 pour le nucléaire, ~400 pour le gaz et ~1000 sur le charbon, d'après l'ADEME).
Bon à savoir également les panneaux solaires mono cristallins n'utilisent pas de terres rares ou de grandes quantités de métaux précieux. Ils sont composés essentiellement de verre ou équivalent (pour les protéger) et de silicium, présent en abondance sur Terre. Evidemment, il faut rajouter le métal utilisé pour la structure, quasi-indispensable quelque soit votre mode d'accroche.
Enfin, il est important de parler de recyclage, car la filière se développe largement en Europe. Les fabricants (comme Sunology) estiment pouvoir recyler jusqu'à 95% du panneau environ. Mais ce chiffre est un peu biaisé par le poids du verre et du métal qui représente une grande part dans l'équation, alors que les cellules elles-même sont très souvent incinérées si elles ne peuvent pas être réutilisées après les processus de séparation.
Enfin, même si les rendements se sont améliorés ces dernières années (entre 16 et 25%), le problème du solaire est le même que l'éolien : il est difficilement stockable. Si vous mettez une batterie aux fesses de votre installation, le bilan global est alors bien différent (même si les batteries se recyclent aussi, entendons-nous). Mais vous allez le voir, le décalage entre la production (en milieu de journée) et la consommation des foyers (plutôt le soir, lorsque le soleil disparait) constitue un vrai problème au delà d'une certaine puissance.
Des kits révolutionnaires, vraiment ?
Mais revenons à nos moutons : depuis quelques moins, des marques comme Beem, Sunology et quelques autres inondent les réseaux sociaux, pas seulement car ces fabricants proposent des produits à certains influenceurs, mais aussi car le public y voit un intérêt immédiat : s'équiper en solaire pour un budget raisonnable et en installant soi-même les panneaux.
Le premier atout de ces kits, c'est justement leur encombrement et leur facilité d'installation. Vous avez quelques mètres carrés disponibles sur votre terrasse, dans votre jardin, sur une palissade, un petit muret ? Et pourquoi ne pas exploiter cette surface très souvent exposée aux rayons du soleil !
Beem a fait par exemple un vrai choix de design en proposant des panneaux de 75W et de 5Kg chacun, suffisamment compacts pour être placés dans le coffre. Ce n'est pas un hasard si certaines enseignes (comme LeRoy Merlin) les proposent carrément à la vente en magasin : vous pouvez les glisser dans le chariot ! Et a posteriori, si vous êtes locataires et que vous déménagez ou que vous voulez les déplacer, ça ne pose aucun souci !
D'autres, comme Sunology, ont préféré opter pour un panneau unique par station (pour la même puissance ou presque), soit 2 mètres carrés environ, mais de façon plus compacte. Revers de la médaille, le kit doit arriver sur une palette et il est plus compliqué à transporter avec un véhicule classique.
Quelque soit le système choisi, le fabricant a surtout fait en sorte de pouvoir les installer rapidement. Il nous a fallu entre 30mn et 1H pour tout configurer (installation, branchements et application mobile). Il n'y a pas besoin de faire appel à un professionnel pour la partie électrique et la documentation est simplisme. A se demander pourquoi ce genre de produit n'existait pas depuis plus longtemps ?
L'autre petite révolution concerne justement le rendement. Avec la technologie mino-cristaline, un panneau de 2m2 peut fournir entre 300 et 400W crête (la puissance maximale), de quoi alimenter une grande partie de votre bruit de fond (on y reviendra plus bas) avec un seul kit solaire.
Autre argument en faveur de ces solutions, ils offrent tous un suivi de votre production et parfois même de votre consommation, en se connectant à votre compteur Enedis/Linky. On le verra plus bas, mais la connectivité est un élément important dans la production solaire, car il permet de jouer aussi avec sa consommation.
Enfin, le prix entre lui-aussi dans la balance. Même si la rentabilité est discutable (on le verra plus bas), pouvoir gommer son talon de consommation pour 600/700€ est une idée intéressante, surtout si votre habitation est particulièrement bien exposée. Au delà de l'aspect purement financier, n'oublions pas le plan philosophique et satisfaisant de mettre un premier pas dans l'auto-consommation -si vous êtes là, j'imagine que c'est aussi (ou un peu) pour ces raisons-là.
Surface ? Exposition ? Légalité ?
Avant de vous lancer dans l'achat (et l'installation) de ces panneaux, il y a tout de même quelques pré-requis.
Déjà, votre habitation doit être bien exposée, à minima Est ou Ouest, idéalement plutôt plein Sud (Sud-Est, Sud-Ouest). Evidemment, plus vous êtes situés dans les régions chaudes, mieux c'est, mais pas indispensable : Sunology et Beem sont nés à Nantes, pas particulièrement au Sud et il y a des panneaux solaires jusque dans le Grand Nord. En revanche, si votre surface est plein-nord, oubliez tout simplement le solaire, les rendements seront exécrables.
Ne négligez pas non plus la surface nécessaire et l'impact visuel : si les modèles de Beem sont par exemple assez compacts, il faudra installer les 4 panneaux cote à cote et orientés de la même façon. Beem propose des dalles avec un dessin
floraltrès réussi, là où Sunology (et bien d'autres) affichent plutôt des grandes surfaces toutes noires, pas toujours très élégantes sur une terrasse. Sauf à réellement détester son jardin, ne négligez pas le look de vos panneaux et de leur positionnement -cela peut même générer un peu de d'ombre, ou masquer les paysages par exemple.
Enfin, il faut noter quelques dispositions légales. Par exemple, si vous accrochez des panneaux au dessus de 1m80, il faudra passer par une déclaration en mairie. Même chose avant de brancher vos kits, il faudra réaliser une déclaration chez Enedis (on y reviendra dans nos tutos d'installation). Il s'agit généralement de simples formalités, mais à ne pas oublier.
A quoi sert un panneau solaire de 400W ?
400W-crête, c'est grosso-modo 450KWh par an, 500 à 600 si vous êtes dans le Sud-Est de la France et un peu moins au Nord. Pour faire simple, vous aller générer environ 200 à 300W lissés entre le milieu de matinée et jusqu'au coucher du soleil, soit 0 à 1kWh/jour l'hiver et entre 1 et 3 l'été, suivant la météo.
Mais 200W (pour prendre la fourchette basse), cela correspond à quoi ? Dans un petit appartement, si vous additionnez le courant des box, du frigo, des enceintes connectées, de vos différents chargeurs de smartphones, routeurs et autres prises connectées... Ce
bruit de fondrequiert souvent entre 50/100W (pour un petit appartement) et 200 à 400W pour une maison.
Evidemment, lorsqu'on branche un fer à repasser, un aspirateur, un cumulus, une pompe à chaleur, une voiture électrique... Tout ce petit monde génère à chaque fois 1000 à 3000kW, ce qui peut faire passer votre consommation de 200W au repos à 2000 voire 10 000 W ! Et là, même en recouvrant votre toit de panneaux solaires, il sera bien difficile d'obtenir de telles puissances -c'est là que l'on voit pourquoi ces énergies sont encore loin de rivaliser avec le nucléaire sur l'ensemble de cycle de consommation.
L'objectif de ces kits est donc surtout de venir gommer votre talon de consommation lorsqu'il y a du soleil. On a fait le test, et effectivement il nous arrive même de renvoyer du courant sur le réseau lorsqu'il fait beau et que ni le chauffage, le four ou l'aspirateur n'est allumé. Cela peut représenter jusqu'à 30 ou même 40% (8H) de ce bruit de fond d'une journée complète.
Certains optent parfois pour 2 voire 3 kits, car la puissance obtenue peut ainsi dépasser 1000W (1KW), mais ce n'est pas toujours intéressant : en journée, la consommation est faible, et il faut donc venir l'enrichir durant ces pics de production pour ne pas perdre tout le courant dans le réseau inutilement : lancer le chauffe-eau, mettre la voiture à charger, lancer une machine à laver... Le problème est qu'aujourd'hui, tout ce petit monde a du mal à communiquer, ce qui fera d'ailleurs l'objet d'une prochaine vidéo.
Est-ce vraiment rentable ?
La question de la rentabilité est également au coeur de ces kits. Souvent décrié par certains spécialistes, le bilan financier est en effet plutôt discutable, mais cela dépend de plusieurs paramètres.
En prenant un kit solaire classique (300 à 400W), on peut espérer une production moyenne lissée d'environ 400 à 500kWh par an. Avec un kWh facturé autour de 0,18/0,20€ en France, le gain annuel oscillera donc entre 60 et 80€ suivant la région et l'exposition. Pour un kit vendu entre 600 et 700€, il faudra donc une dizaine d'années de production pour être rentable. Il faudra donc le garder 20 ans pour espérer doubler sa mise -ce qui n'est pas si mal en soi, mais pas vraiment
rentablevue la somme investie.
En revanche, si vous habitez en Suisse, Belgique, UK ou Allemagne, qui facturent le kWh entre 0,30 et 0,40€, le kit peut être amorti en 5 à 7 ans, voire moins ! Car nos calculs ne prennent pas en compte une possible inflation des prix, y compris en France. Une chose est sûre, le prix du kWh ne semble pas parti pour baisser, du moins tant que le parc nucléaire français ne sera pas franchement renouvelé -et la situation économique mondiale tend également à faire grimper les prix, surtout dans les pays dépendants du pétrole ou du gaz.
Autre élément à prendre en compte : si vous ne consommez pas 100% de votre production, chaque kWh perdu sera à retirer du gain espéré, d'où l'intérêt de ne pas prendre trop de panneaux, surtout si vous n'avez aucune solution de stockage ou de moyen d'optimiser facilement votre consommation. On évoquera d'ailleurs le sujet des batteries de stockage dans une prochaine vidéo !
Il existe bien des
batteries virtuelles(qui vous stocke et restitue le courant quand vous en avez besoin) mais il s'agit pour le moment d'une simple opération comptable, la
batterie dans le Cloudn'existant pas réellement à l'échelle d'un équipement solaire généralisé.
Un bilan pas seulement financier
Alors, est-ce vraiment rentable ? Est-ce un bon investissement Ce qu'il faut retenir, c'est qu'au pire du pire (sauf accident de production), vous ne perdrez pas d'argent . Au bout de 10 ans, vous récupérez votre mise, et au mieux, vous allez faire un petit bénéfice d'ici la fin de la décennie.
Pour faire de réelles économies avec le solaire, il faut plutôt opter pour une installation statique, puissante (au moins 5 à 7kW), et la combiner avec du stockage (une petite batterie qui capture la production quotidienne pour la restituer le soir). C'est grosso-modo ce que propose Tesla avec son PowerWall, mais dont le prix (environ 10 000€ avec l'installation) nécessite aussi un bel investissement de départ. Il est aussi possible d'utiliser de petites batteries d'appoint, comme on le verra dans un prochain article, mais le rapport coût/économie est encore discutable.
Avec un kWh à 17/20 centimes en France, ce tarif vraiment très bas biaise forcément le marché. En étant un peu pragmatique, le bilan purement financier de ces kits n'est pas incroyable dans l'hexagone, quoiqu'on en dise, mais déjà bien plus intéressant dans d'autres pays. Toute la question est de savoir si dans 2 ou 3 ans, le kWh sera passé (ou non) à 30 voire 40/50cts, comme c'est déjà le cas chez nos voisins (Mac4Ever étant basé en France et en Suisse, on connait bien le sujet !). Et là, le bilan économique sera déjà bien plus intéressant -le point de bascule n'est donc pas si loin. Faut-il attendre ces tarifs pour investir ? Posez-donc la question à votre voyante préférée, car c'est difficile à dire, surtout avec un parc nucléaire bien installé comme en France, malgré les aléas de ces dernières années.
Mais faut-il uniquement raisonner en gain financier à court terme ? Sans vous encourager à perdre de l'argent (il ne faut pas exagérer), ce petit pas vers le solaire permet aussi de réaliser d'autres économies : mieux gérer sa consommation, optimiser certains appareils gourmands en énergie, monitorer ses équipements... En fait, si vous changez quelques habitudes de consommation, vous allez peut-être économiser bien plus en ajustant vos appareils qu'en produisant avec vos panneaux ! On reviendra d'ailleurs sur ces aspects dans une vidéo dédiée.
Enfin, tous ceux qui ont installé des panneaux à leur domicile le savent, produire sa propre électricité a quelque chose d'assez..
jouissif. Vraiment ! Ce sentiment d'autonomie en courant, même ponctuel, et d'être capable d'être moins dépendant des aléas de nos infrastructures nationales, apporte une certaine satisfaction, et aussi de l'intérêt autour d'une denrée que l'on pensait jusque là presque inépuisable.
Cette expérience d'auto-consommation introduit aussi d'une certaine façon, la vision d'une production décentralisée. On parle maintenant beaucoup de
micro-centraleset de
micro-production, voire même de
Smart-Grid, où production et consommation ne seront plus régies par une seule entité venue d'en haut, mais une sorte de balance permanente entre les sources et les besoins. Un exemple précis : votre voiture électrique sera bientôt capable d'alimenter votre maison durant toute une soirée, et profitera des heures creuses ou de vos panneaux en journée pour se recharger, ce qui pourrait éviter les fameux pics de consommation d'hiver, si difficiles à satisfaire au niveau national.
Se prémunir contre coupures de courant ?
Créer de l'électricité, alimenter son réseau domestique, renvoyer du courant excédentaire... A l'heure où l'on annonce du délestage ponctuel, ces kits peuvent-ils éviter les coupures de courant ?
La réponse est... plutôt non. En fait, ces kits sont conçus pour ne renvoyer du courant que s'il y a déjà de l'électricité au bout de la prise. Cela peut paraitre contradictoire, mais il s'agit en fait d'une question de sécurité.
En effet, si l'opérateur coupe l'électricité, il ne faut pas que du courant continue à circuler dans le réseau. Par ailleurs, ceci est aussi valable localement : si vous activez votre disjoncteur (pour changer une ampoule, installer une prise etc.), il ne faut pas non plus que vos panneaux injectent du jus dans votre habitation.
En réalité, il existe quand-même des moyens d'utiliser ces kits en cas de coupure. Il faut utiliser une petite batterie et surtout, se couper du réseau public. Cela demande donc une installation particulière, des coûts supplémentaires et l'intervention du technicien, car modifier son tableau électrique est loin d'être aussi évident que de brancher un kit dans une simple prise électrique.
Du coup, on achète ?
Les prochains articles seront consacrés à l'installation, et au retour d'expérience de ces différents kits. Nous analyserons pour chacun leurs qualités, leurs défauts, et les gains espérés sur une installation standard.
S'il faudra peut-être attendre plusieurs mois pour consulter l'intégralité de notre retour d'expérience, je peux déjà me risquer à un début de conseil à ceux qui voudraient tenter l'expérience : lancez-vous ! La somme demandée pour un kit reste acceptable (surtout avec notre code promo, voir plus bas), et les panneaux actuels offrent un rendement enfin acceptable vu la surface occupée.
Cette installation vous obligera aussi à suivre d'un peu plus près votre consommation, à optimiser certains appareils gourmands en énergie, ce qui fera d'ailleurs l'objet d'une nouvelle vidéo dédiée.
Quant au volet financier, l'intérêt d'investir de
petitessommes permet de minimiser la prise de risque. Lorsqu'on pose 10 000 ou 15 000€ pour une production plus conséquente, récupérer l'intégralité de cet argent est loin d'être garanti, surtout avec l'évolution du matériel.
Nos codes promos Beem, Sunology
Comme à notre habitude, ces articles ne sont jamais sponsorisés par les marques. En revanche, nous essayons toujours de négocier des code promo si vous souhaitez passer par nos liens affiliés pour vous procurer ces kits solaires. Cela permet de soutenir le site lorsque vous faites vos achats, tout en bénéficiant d'une belle réduction.
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• 5% sur le Kit Sunology avec le code
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• Jackery SolarSaga 200 : ‒21 % du 17 au 28 novembre !
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