L'Express annonce s'être procuré une note provenant du directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault. Celle-ci demande à tous membres des ministères français d’arrêter d’utiliser leurs smartphones grand public pour des communications sensibles en raison des récentes affaires d’espionnage.
Ainsi, les communications qui relèvent du secret défense doivent passer uniquement par des téléphones cryptés tels que le Teorem développé par Thales. Malheureusement, l’appareil ne fait pas l’unanimité et les élus rechignent encore à l’utiliser. Nicolas Sarkozy lui-même s’en plaignait. Il fallait alors attendre trente secondes pour que la communication s'établisse. Trop long pour lui confie l'un de ses ex-collaborateurs.
Pour les autres communications, la France a mis au point, dès 2007, un smartphone qui tournait sous Windows. Manque de chance, Edward Snowden, ancien consultant de la NSA, a récemment révélé que Microsoft avait collaboré au programme de surveillance américain. Qu’à cela ne tienne, la France s’est tournée vers Android. Les équipes mandatées par le pouvoir ont modifié le système d’exploitation pour en faire SecDroid. Malheureusement, compte tenu des évolutions rapides du système, les services du gouvernement craignent de ne pas pouvoir suivre la cadence.
Une solution qui ne satisfait toujours pas les élus car il est impossible d’installer des applications et d’activer la géolocalisation sur ces téléphones pour des raisons de sécurité. Certains préfèrent même rediriger leurs mails vers des adresses personnelles pour y avoir accès plus facilement. Une pratique à proscrire, bien entendu, selon la note de Matignon.
Espérons que la révélation de cette lettre n’excite pas les ardeurs des hackers et ne les encourage pas à tester le système de sécurité français.
