Interview - DGCCRF chez les grossistes : une enquête sur l'arbitrage d'Apple ?
Par La Rédaction - Publié le
Mercredi, nous vous apprenions en exclusivité, qu'une perquisition avait eu lieu chez les principaux grossistes Apple en France. La brigade de la répression des fraudes aurait notamment posé des scellés sur les bureaux qui travaillent autour d'Apple et chercherait des preuves de pratiques quelque peu douteuses entre Apple, les grossistes et les revendeurs.
Depuis, nos sources semblent s'accorder sur un point : il s'agirait a priori d'une enquête relative à l'arbitrage d'Apple sur l'attribution des produits. Il semblerait que la firme fasse pression sur ses grossistes pour ne pas distribuer ses stocks de la même manière à ses clients. Nous avons pu recueillir le témoignages anonyme d'un APR d'un côté, et d'un grossiste de l'autre, qui nous expliquent ces conditions sans langue de bois :
Des revendeurs évoquent une répartition des machines arbitrées par Apple au niveau des grossistes… Est-ce une réalité ? Depuis combien de temps ?
Côté grossiste : Oui c'est bel et bien une réalité, Apple est le seul fournisseur à imposer ses règles, alors que pour les autres fournisseurs, c'est le grossiste qui les impose. Cette pratique de répartition des produits a toujours existé à ma connaissance, mais a été renforcée suite au boom des ventes à la suite de la sortie de l'iPhone en 2007 (bien que nous ne proposons pas d'iPhone, les ventes des autres produits ont bénéficié de ce boom).
APR : C'est une réalité ! Pour preuve, les stocks, surtout au moment des sorties, sont toujours a zéro. Or, en titillant un peu ton interlocuteur, on te dit finalement que des stocks réservés par des confrères te sont finalement attribués... Ça a toujours été comme cela ! Mais Apple n'est pas le seul. Je connais d'autres marques qui pratiquent.
Les grossistes sont-ils habitués à ce genre de pratique ?
Côté grossiste : Les grossistes ayant Apple comme fournisseurs sont habitués à ce genre de pratiques, à l'instar d'Ingram Micro ou TechData, ils doivent se plier aux règles imposées sous peine de perdre leur contrat avec la pomme.
Quel intérêt pour eux de se plier au dictat d'une grande enseigne ?
Côté grossiste : les grossistes sont contraints de respecter ces règles, il est certain qu'ils préféreraient mener la barque comme avec tous les autres fournisseurs, mais n'ayant pas cette option, il ne leur reste que deux choix possibles : proposer une marque de renom au catalogue et dégager un chiffre d'affaires supplémentaire ainsi qu'un bénéfice frontal et arrière (ridicules, cela dit), ou se passer purement et simplement de cela, décevoir les clients et les actionnaires... Le choix est logiquement de référencer la marque, même si elle pose effectivement certaines contraintes.
APR : Cela ne change rien pour le grossiste : il est paye quelque soit le client. Tu remarqueras par exemple que la Fnac ou ex-Planet Saturn, clients de TechData, avaient les sorties avant les APR.
Quels critères sont évoqués par Apple pour préférer un APR plutôt qu'un autre ?
Côté grossiste : Les critères sont multiples et pas toujours bien définis, les deux critères dont nous sommes certains qu'ils importent pour Apple, sont évidemment les niveaux de certification des revendeurs ainsi que leur volume de ventes. Si tu recueilles le témoignage d'un gros revendeur Apple et celui du plus petit, leurs délais ainsi que leurs tarifs n'auront aucuns liens... le petit revendeur te conseillera peut-être même de commander chez Amazon... !
APR : Très peu d'APR sont privilégiés. Il y a une rumeur qui court qu'un ou deux revendeurs fourniraient des infos sur les procédures en cours au sein de l'association des APR en échange d'avantages. Selon moi, Apple cherche depuis quelques années a tuer les APR pour mieux installer des stores et récupérer de la main d'œuvre formée. Apple n'hésite d'ailleurs pas a recruter dans les APR. Il y a eu plusieurs exemples chez nous.
Un grand merci à tous ceux qui nous ont accepté de répondre à nos questions ainsi qu'à tous ceux qui ont pu nous confirmer ces pratique.
Depuis, nos sources semblent s'accorder sur un point : il s'agirait a priori d'une enquête relative à l'arbitrage d'Apple sur l'attribution des produits. Il semblerait que la firme fasse pression sur ses grossistes pour ne pas distribuer ses stocks de la même manière à ses clients. Nous avons pu recueillir le témoignages anonyme d'un APR d'un côté, et d'un grossiste de l'autre, qui nous expliquent ces conditions sans langue de bois :
Des revendeurs évoquent une répartition des machines arbitrées par Apple au niveau des grossistes… Est-ce une réalité ? Depuis combien de temps ?
Côté grossiste : Oui c'est bel et bien une réalité, Apple est le seul fournisseur à imposer ses règles, alors que pour les autres fournisseurs, c'est le grossiste qui les impose. Cette pratique de répartition des produits a toujours existé à ma connaissance, mais a été renforcée suite au boom des ventes à la suite de la sortie de l'iPhone en 2007 (bien que nous ne proposons pas d'iPhone, les ventes des autres produits ont bénéficié de ce boom).
APR : C'est une réalité ! Pour preuve, les stocks, surtout au moment des sorties, sont toujours a zéro. Or, en titillant un peu ton interlocuteur, on te dit finalement que des stocks réservés par des confrères te sont finalement attribués... Ça a toujours été comme cela ! Mais Apple n'est pas le seul. Je connais d'autres marques qui pratiquent.
Les grossistes sont-ils habitués à ce genre de pratique ?
Côté grossiste : Les grossistes ayant Apple comme fournisseurs sont habitués à ce genre de pratiques, à l'instar d'Ingram Micro ou TechData, ils doivent se plier aux règles imposées sous peine de perdre leur contrat avec la pomme.
Quel intérêt pour eux de se plier au dictat d'une grande enseigne ?
Côté grossiste : les grossistes sont contraints de respecter ces règles, il est certain qu'ils préféreraient mener la barque comme avec tous les autres fournisseurs, mais n'ayant pas cette option, il ne leur reste que deux choix possibles : proposer une marque de renom au catalogue et dégager un chiffre d'affaires supplémentaire ainsi qu'un bénéfice frontal et arrière (ridicules, cela dit), ou se passer purement et simplement de cela, décevoir les clients et les actionnaires... Le choix est logiquement de référencer la marque, même si elle pose effectivement certaines contraintes.
APR : Cela ne change rien pour le grossiste : il est paye quelque soit le client. Tu remarqueras par exemple que la Fnac ou ex-Planet Saturn, clients de TechData, avaient les sorties avant les APR.
Quels critères sont évoqués par Apple pour préférer un APR plutôt qu'un autre ?
Côté grossiste : Les critères sont multiples et pas toujours bien définis, les deux critères dont nous sommes certains qu'ils importent pour Apple, sont évidemment les niveaux de certification des revendeurs ainsi que leur volume de ventes. Si tu recueilles le témoignage d'un gros revendeur Apple et celui du plus petit, leurs délais ainsi que leurs tarifs n'auront aucuns liens... le petit revendeur te conseillera peut-être même de commander chez Amazon... !
APR : Très peu d'APR sont privilégiés. Il y a une rumeur qui court qu'un ou deux revendeurs fourniraient des infos sur les procédures en cours au sein de l'association des APR en échange d'avantages. Selon moi, Apple cherche depuis quelques années a tuer les APR pour mieux installer des stores et récupérer de la main d'œuvre formée. Apple n'hésite d'ailleurs pas a recruter dans les APR. Il y a eu plusieurs exemples chez nous.
Un grand merci à tous ceux qui nous ont accepté de répondre à nos questions ainsi qu'à tous ceux qui ont pu nous confirmer ces pratique.