DailyMotion & Yahoo! : Montebourg seul contre tous
Par Didier Pulicani - Publié le
Arnaud Montebourg est bien intervenu, à la mi-avril, pour bloquer le rachat complet de DailyMotion par Yahoo!. Depuis ce matin, le ministre enchaine les interviews, tandis que le PDG d'Orange semble regretter amèrement que l'Etat se soit mêlé aux discussions.
DailyMotion est une société française, en bonne santé, dans laquelle France Telecom est entrée au capital petit à petit jusqu'à en devenir propriétaire l'an dernier. Or l'Etat possède 27% de l'opérateur historique, ce qui lui confère un pouvoir décisionnel important dans les affaires du groupe. Jusqu'à présent, on ne peut pas dire qu'Orange ait vraiment transformé la petite startup, dont les ambitions sont internationales (objectif : faire de l'ombre à YouTube !). C'est dans cette optique que Stéphane Richard recherchait des partenaires étrangers, notamment aux USA, afin de développer le portail de partage de vidéos. C'est là qu'entre en jeu Yahoo!, la firme américaine se propose de racheter DailyMotion (on parle de 75% du capital). Mis au courant de l'offre, Montebourg a alors tenu une réunion avec les principaux intéressés, proposant un deal à 50/50 au géant américain. Le WallStreetJournal a récemment confirmé que cette proposition était irrecevable pour Marissa Mayer (PDG de Yahoo!), qui se serait depuis totalement retirée du projet.
Vient enfin LA question qui brûle les lèvres de la presse depuis ce matin : notre cher ministre a-t-il eu raison de s'opposer au rachat ? Dans le milieu des affaires, la réponse serait plutôt
Mais pour Orange (et donc, pour l'Etat), une prise de contrôle totale par Yahoo! n'est pas forcément intéressante (hormis le gros chèque de l'américain). Comme le rappelle très bien Stéphane Soumier sur BFM, Yahoo! n'est pas Google ni Apple et la firme ne cesse d'accumuler les échecs. Son action est au plus bas, les pertes s'accumulent et sa santé financière n'attire plus vraiment les investisseurs. Par ailleurs, si Yahoo! avait refusé le
En attendant, le ministre semble jouer cavalier seul, notamment face à Moscovici qui
DailyMotion est une société française, en bonne santé, dans laquelle France Telecom est entrée au capital petit à petit jusqu'à en devenir propriétaire l'an dernier. Or l'Etat possède 27% de l'opérateur historique, ce qui lui confère un pouvoir décisionnel important dans les affaires du groupe. Jusqu'à présent, on ne peut pas dire qu'Orange ait vraiment transformé la petite startup, dont les ambitions sont internationales (objectif : faire de l'ombre à YouTube !). C'est dans cette optique que Stéphane Richard recherchait des partenaires étrangers, notamment aux USA, afin de développer le portail de partage de vidéos. C'est là qu'entre en jeu Yahoo!, la firme américaine se propose de racheter DailyMotion (on parle de 75% du capital). Mis au courant de l'offre, Montebourg a alors tenu une réunion avec les principaux intéressés, proposant un deal à 50/50 au géant américain. Le WallStreetJournal a récemment confirmé que cette proposition était irrecevable pour Marissa Mayer (PDG de Yahoo!), qui se serait depuis totalement retirée du projet.
Vient enfin LA question qui brûle les lèvres de la presse depuis ce matin : notre cher ministre a-t-il eu raison de s'opposer au rachat ? Dans le milieu des affaires, la réponse serait plutôt
Non. Aux USA, Yahoo! conserve une audience importante et la mise en avant de vidéos sur son portail aurait pu permettre très certainement à DailyMotion de développer ses activités. Yahoo! a clairement les moyens de fournir au français la visibilité dont il a besoin, et même une partie de l'infrastructure (toujours importante dans le domaine de la diffusion). Pour DailyMotion, c'est effectivement une occasion manquée de se développer outre Atlantique.
Mais pour Orange (et donc, pour l'Etat), une prise de contrôle totale par Yahoo! n'est pas forcément intéressante (hormis le gros chèque de l'américain). Comme le rappelle très bien Stéphane Soumier sur BFM, Yahoo! n'est pas Google ni Apple et la firme ne cesse d'accumuler les échecs. Son action est au plus bas, les pertes s'accumulent et sa santé financière n'attire plus vraiment les investisseurs. Par ailleurs, si Yahoo! avait refusé le
deal à 50/50, c'est peut-être aussi par anticipation : en cas de coup dur, la firme pourrait assez facilement se délester de DailyMotion et empocher quelques centaines de millions. Si le but de Mayer était de réellement développer ses activiés en Europe et aux USA, on peut aussi se demander pourquoi fermer la porte à un éventuel partage des bénéfices avec Orange. Précisons que Stéphane Richard assure qu'un accord aurait été en passe d'être signé en ce sens avant l'intervention de l'Etat (sans fournir les détails exacts).
En attendant, le ministre semble jouer cavalier seul, notamment face à Moscovici qui
dément toute décision conjointe avec Montebourgchez Reuters, tandis que Fleur Pellerin aurait vivement critiqué la décision de son collègue en confiant à son entourage qu'il serait
allé trop loin. Le ministre défend pour l'heure, seul, sa position, mais le débat est loin d'être clos !