Technique photo : l'iPhone comme source de Light Painting
Par Arnaud Morel - Publié le
ancienspour renfocer ou masquer des éléments de photo sous l'agrandisseur.
L'idée est de réaliser des prises de vue avec un temps de pose très long et d'éclairer sélectivement certaines parties de l'objet. On peint celui-ci avec la lumière, pour résumer. Le temps de pose long permet que cet éclairage sélectif débouche sur une mise en avant de tel ou tel détail, impossible à réaliser avec une scène éclairée de manière classique.
Jeremie nous explique ça en détail :
En ce qui concerne le processus de création de cette photo, celui-ci est similaire à celui du light painting, à savoir associer un long temps de pose à un déplacement d'une ou plusieurs sources de lumière pour obtenir un effet surréaliste ou dessiner des formes. La plupart du temps, en light painting, c'est la source de lumière elle-même qui est mise en avant et c'est elle que l'on utilise pour dessiner des tracés lumineux..
Sur la plupart de mes photos, j'utilise parfois cette technique, de façon secondaire, pour tracer quelques lignes, mais je me sers surtout de ma source de lumière pour éclairer un sujet plutôt que d'être elle-même le sujet. Je vais donc tout le long de la pose éclairer mon sujet et son fond sous différents angles, plus ou moins longtemps pour varier l'intensité de l'exposition et souvent en déplaçant ma source de lumière pour éclairer des tracés sur mon objet ou sur le fond.
C'est donc l'association d'un long temps de pose et d'une source en mouvement qui donne un aspect surréaliste à l'image, car impossible à reproduire dans l'instant de la réalité, mais en même temps réaliste car il n'y a rien de virtuel, seulement un objet sur un cyclo en papier. C'est d'ailleurs tout ce dont est composée l'installation : un petit cyclo en papier, un sujet posé dessus, un appareil sur pied, une télécommande et une source de lumière
Pour réaliser cet excellent cliché de la manette de jeu Playstation, Jeremie a utilisé un système de pochoir, pour obtenir les symboles de la manette Sony qui apparaissent vaporeux sur son image, et son iPhone 4S comme projecteur (la lumière LED, blanche/bleue est une bonne source).
C'est donc en testant les différentes sources de lumières à ma disposition que je me suis aperçu que le flash de mon iPhone était le mieux adapté. Il me fallait d'une part une source la plus petite possible, pour dessiner une forme bien nette (sans avoir à utiliser une lentille optique, comme dans un projecteur scénique par exemple), les diodes étaient donc bien placées pour ça. D'autre part, il ne fallait qu'une seule diode (la plupart des lampes en ayant 3 ou plus) pour ne pas multiplier la forme projetée. Et là où l'iPhone a pris le dessus c'est qu'en plus d'avoir une seule diode, celle-ci donne une lumière bien diffuse, sans "point chaud" (cas ou la lumière est plus concentrée), et donc idéale pour projeter une forme uniformément intense. J'ai ensuite fabriqué une sorte de boîte à lumière pour contenir le flux de l'iPhone et au bout de laquelle j'ai pu fixé mes pochoirs, précise-t-il.
Le résultat final est l'assemblage en surimpression de plusieurs clichés (nécessaires pour obtenir un résultat précis et sans montée de bruits due aux très longs temps de pose). Même si la photo peut avoir un aspect retouché, toutes les formes tracés, l'aspect du fond, de l'objet, ont été obtenus lors des prises de vue.
Impressionnant.