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Schmidt : c'est très curieux qu'Apple poursuive nos partenaires mais pas Google

Par Arnaud Morel - Publié le

Eric Schmidt, président exécutif de Google, est toujours aussi volubile. Répondant (dans une interview relue et corrigée) au Wall Street Journal au sujet des menaces de poursuites antitrust qui pèsent sur Google aux USA et en Europe, l'homme est revenu également sur le cas Apple, et les relations conflictuelles entre les deux géants.

On notera, en préambule, que les prédictions du bonhomme sont à considérer avec circonspection : il y a plus de deux ans maintenant, Eric Schmidt pronostiquait doctement qu'Android serait très rapidement la plateforme de choix des développeurs, iOS étant la plateforme secondaire sur lequel les titres seraient portés dans un second temps. Cette prédiction ne s'est toujours pas réalisée.


Schmidt : c'est très curieux qu'Apple poursuive nos partenaires mais pas Google
•WSJ : continuez-vous de considérer Google, Apple, Amazon et Facebook comme la bande des 4 entreprises qui comptent le plus dans l'industrie technologique ?

•ES : Oui. Nous n'avons jamais eu dans cette industrie 4 réseaux de cette ampleur. Nous avons eu IBM, puis Microsoft. Mais maintenant, nous en avons 4, et la compétition qui en résulte est un énorme changement dans cette industrie.


• WSJ : Comment a évolué la relation entre Google et Apple ces dernières années ?

• ES : Ça va, ça vient. Évidemment, nous aurions préféré qu'ils utilisent encore nos cartes. Ils ont jeté YouTube hors de l'écran d'accueil par défaut des iPhone et des iPad. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça (NDR : bien sûr de ne pas savoir ?). Les médias aiment bien dépeindre ça comme la bataille de deux gamins, "tu as un fusil, j'en ai un aussi, voyons qui va tirer le premier". La manière adulte de gérer un business est de le gérer comme on gère un État. Ceux-ci se querellent mais ils continuent de commercer ensemble. Il ne se jettent pas des bombes à la figure (NDR : vision de l'histoire... personnelle).

Je pense que à la fois Tim et Larry, en quelque sorte les successeurs de Steve et moi-même, comprennent ce modèle. Quand eux et leurs équipes se rencontrent, ils ont une longue liste de sujets à discuter.


• WSJ : Apple et Google discutent-ils d'une manière amiable de régler leurs différents ?

• ES : Les deux sont très au fait de la stratégie légale de leur adversaire. Une partie des discussions en cours concerne ce sujet. Il est d'ailleurs très curieux qu'Apple ait choisi de poursuivre les partenaires de Google et pas Google lui-même.


• WSJ : Comment se terminera cette querelle de brevets ?

• ES : Elle va continuer un moment. Google va bien. Apple va bien. Laissez-moi vous dire quel est le perdant dans cette histoire. Il y a, quelque part, une sorte de jeune Andy Rubin qui essaye de lancer une nouvelle version de Danger (NDR : plateforme mobile lancée par Rubin avant Android). Comment elle ou lui vont-ils être en mesure d'obtenir la couverture en matière de brevet nécessaire pour proposer leur produit ? C'est ça la vraie conséquence de cette guerre.

Wall Street Journal