WWDC, iOS4, iPhone 4 : la parole aux développeurs
Par Didier Pulicani - Publié le
Une mois après la WWDC, plusieurs développeurs nous ont fait l'amabilité de répondre à quelques questions, sur des sujets aussi variés que iOS4, l'iPhone 4 ou encore leur ressenti sur cette WWDC un peu particulière cette année.
Avant d'entamer l'interview, faisons déjà un petit tour des personnes qui ont accepté de répondre à nos questions :
- Loïc Dardant de Niji.fr, qui a notamment réalisé 24/24 actu, Orange et Moi, 118712, Vivre à Rennes, IssySpots, et
- Steven Vandeweghe de la société Blue Crowbar Software, qui a déjà plusieurs applications à son actif, aussi bien sur le Mac (Impression pour iPhoto et Aperture, iPhoto2Twitter, Aperture2Twitter...) que sur iPhone (Impression pour ajouter un watermark aux photos).
- Sébastien Arbogast, développeur freelance, créateur de MooPlan , de ConferenceGuide.
- Raphael Sebbe de la société belge Creaceed (Prizmo, Morph Age, Hydra...). On en profite pour remercier Sandrine Loiseau, à qui on fait une
- Stéphane Chrétien, de chez Dassault Systems
- Jean-Michel Reghem, Product Manager pour les solutions Developers chez Acapela
- iAds, envisagez vous d'en faire profiter vos applications ? Steve vous a-t-il convaincu ? Quels éléments sont encore un peu flous ?
FLoïc Dardant de Niji.fr : Tout dépend de la volonté de nos clients. Les modèles économiques des applications mobiles sont complexes et le ROI [NDLR : retour sur investissement] parfois difficile à trouver ; la publicité est aujourd’hui une vraie source de revenus pour nos clients et l’arrivée d’Apple sur ce marché devrait permettre d’améliorer leur qualité et donc de tirer les revenus vers haut. Enfin, Apple ne perçoit aujourd’hui aucun revenu sur les applications gratuites (81% des téléchargements sur l’AppStore) et iAd leur permettra de percevoir une nouvelle part des revenus indirects générés par l’AppStore.
Steven Vandeweghe de Blue Crowbar : Pas encore. Mon app est gratuite, alors ça pourrait être intéressant pour gagner quelques euros. Mais pour l'instant je préfère encore la laisser gratuite sans iAd. La nouvelle version que je suis en train de développer va inclure une option "in-app purchase" pour les utilisateurs qui souhaitent plus de fonctionnalités. Je trouve qu'il vaut mieux faire comme ça plutôt qu'inclure des pubs. J'attends aussi de voir comment iAd va fonctionner en Europe. Est-ce que les pubs seront téléchargées sur le réseau 3G ? Si oui, ce ne sera plus gratuit pour une grande partie des utilisateurs européens.
Sébastien Arbogast, développeur freelance : J'ai toujours été très sceptique quant à la valeur ajoutée de la publicité dans les applis. Personnellement, à part quand elles s'insèrent dans un flux de données comme dans certains clients Twitter, je ne les regarde jamais, ne serait-ce que parce que je sais que si je clique dessus, je vais sortir de l'application pour ouvrir Safari. Dans ce sens, le modèle très riche des iAds est beaucoup plus intéressant. De plus, le fait que le monitoring des revenus publicitaires soit intégré à iTunes Connect en simplifie la gestion. Et côté code, c'est vraiment simple à intégrer, donc je pense que je vais essayer ça très rapidement. Par contre, il va très rapidement manquer à Apple un système de tracking/monitoring/analytics pour complémenter et optimiser les pubs et même l'ergonomie des applications dans leur ensemble. Reste aussi à savoir si les annonceurs seront prêts à investir massivement dans des développements publicitaires qui touchent une cible finalement très minoritaire sur le marché, surtout si on ajoute tous les browsers web : que cela plaise à Apple ou pas, le support d'HTML5 est encore très hétérogène, ce qui va donc obliger les agences de pubs à développer des versions spécialement pour iAds. La rentabilité a intérêt à être bonne pour les annonceurs, sinon il n'y aura pas assez d'annonceurs, donc une rentabilité assez faible pour les développeurs.
Je me demande aussi pourquoi ils tardent tant à activer le système hors US: c'est assez inquiétant aussi sur leur capacité à agir comme une régie de pub et à aller chercher des annonceurs.
Raphael Sebbe de Creaceed : Apple veut occuper le terrain de la pub sur son canal des "mobile devices". Ils l'occupent à leur manière (pub haut de gamme, et pas n'importe comment). Je dirais que ça joue sur un terrain assez proche de la télévision, gros budget, émotions, etc. Cela reste de la pub, mais cela devrait être moins intrusif que d'autres vecteurs, et donc moins désagréable pour l'utilisateur final. Un peu comme Fusion dans Twitter, qui ne m'a jamais vraiment dérangé. Vaut mieux de la pub bien faite que des popup envahissants de toutes les couleurs.
Pour nos apps, je dirais qu'on y réfléchit. Ca peut marcher pour des apps qu'on utilise souvent, et on pourrait imaginer un modèle d'app gratuite avec pub qu'on pourrait "déverrouiller" via un In App purchase (qui enlèverait la pub). Comme ça l'utilisateur choisit son modèle.
Stéphane Chrétien, de chez Dassault Systems : Sur l'iPhone il est hors de question que j'impose à mes utilisateurs un bandeau publicitaire (iAd ou autre). Sur un appareil mobile où chaque pixel est important, je me refuse gâcher de l'espace.
Jean-Michel Reghem, de chez Acapela : iAds ne nous concerne pas directement chez Acapela, car nous ne vendons pas de produits sur l'AppStore, mais un SDK de synthèse vocale destiné à être intégré dans les applications de nos clients. Néanmoins, il s'agit d'un nouveau mode de rémunération pour les développeurs, qu'il nous faudra sans doute prendre en compte dans un futur proche, au niveau de notre modèle de prix. iAds semble être très intéressant, avec une large part de rémunération pour le développeur. Apple s'annonce ouvertement en concurrence avec les autres régies publicitaires de même qu'avec google et son programme AdSense. L'enveloppe budgétaire pour 2010 est impressionnante... mais est-ce que cela rapportera plus qu'un ou deux euros aux milliers de développeurs? Je pense que nous serons fixés sur ce point dès la fin de l'année.
- iPhone 4 : quelles nouvelles contraintes de développement impose cette nouvelle résolution ?
Loïc Dardant de Niji.fr : La nouvelle résolution n'est pas une contrainte forte, car, sans rentrer dans les détails sous NDA, la façon de concevoir son interface et de placer les éléments graphiques restent indépendant de la résolution cible du device. Il faudra cependant prendre garde à ne pas vouloir placer plus d'informations que précédemment, puisque physiquement la taille de l'écran reste la même et qu'actuellement l'ergonomie des interfaces graphiques de l'iPhone convient parfaitement à un écran 3,5 pouces.
Sébastien Arbogast, développeur freelance : Quasiment aucune. La seule contrainte sera de produire des images et des icônes avec une meilleure résolution. Mais dans le code, avec les systèmes de coordonnées en points, ça ne devrait rien changer. Par contre, on peut déjà anticiper que l'iPad sera également équipé un jour d'un écran Retina, et donc on peut déjà prévoir le coup quand on conçoit ses ressources graphiques.
Raphael Sebbe de Creaceed : Pour les interfaces un peu "custom", il faudra revoir les images des interfaces. Du coup, l'idéal est que le graphiste travaille avec des shapes vectorielles (dans Photoshop ou autre) pour pouvoir les générer à des résolutions choisies. Maintenant, je n'ai pas encore vu le rendu d'une app basse résolution sur iPhone 4, mais je pense que cela sera acceptable aussi, car ils ont choisi un multiple entier pour la résolution (1 pixel devient 2x2 pixels). Après tout, qui se plaint de la taille des pixels sur un 3GS ? C'est un moindre mal et ne sera pas aussi "laid" que le mode 2X de l'iPad.
- iOS4 : allez vous compiler vos apps en 4.0 ? Quid des iphones 2G ? Faut-il prendre le risque de les oublier pour de bon ?
Loïc Dardant de Niji.fr : La transition va se faire de façon progressive, il n'est pas question d'abandonner les précédentes versions d'OS. La vitesse de transition dépendra des clients, ainsi que des utilisateurs qui choisirons ou non de mettre à jour leur téléphones. Dans tous les cas, Apple pousse très fort pour la transition, pour preuve le dernier SDK, où il n'est possible de compiler qu'en 3.2 ou 4.0 ! Ceci pousse les développeurs à vérifier la compatibilité, et qui plus est à ajouter des fonctionnalités iOS4 à la volée (pour simplifier, l'application est linkée iOS4, mais de façon weak, ce qui permet de la déployer sur des OS inférieurs à iOS 4, et de n'utiliser à l'exécution les fonctionnalités d'iOS4 que si le téléphone cible en dispose).
Steven Vandeweghe de Blue Crowbar : Oui. Je suis en train de préparer mon app pour le multitâche et le Retina Display. Mais je vais encore supporter l'iPhone OS 3.1.3 pour les iPhone et iPod touch sans iOS4. Mon app est "universal", c'est-à-dire que la même app contient la version pour iPhone et celle pour iPad. Ajouter iOS4 devient un peu plus compliqué maintenant, mais je trouve que c'est la solution la plus pratique pour les utilisateurs, et c'est vraiment ce qui est le plus important."
Sébastien Arbogast, développeur freelance : Oui je vais compiler mes applis en 4.0. Une des forces de la plateforme iPhone par rapport à Android et à toutes les autres, c'est sa faible fragmentation. Les iPhones 2G ont quand même plus de 3 ans maintenant, ce qui s'approche de la moyenne de renouvellement d'un téléphone. Donc je pense que les retardataires ne seront pas si nombreux que ça. Par contre, ce dont on parle beaucoup moins avec iOS4 et qui est selon moi beaucoup plus gênant, c'est le gap de version entre l'iPhone et l'iPad, qui va nous forcer à polluer le code avec des conditions et des tests pour vérifier la disponibilité de certaines API. Ce problème sera réglé quand l'iPad passera sur iOS4, mais le mal sera déjà fait.
Raphael Sebbe de Creaceed : Sur ce point, on choisira en fonction de l'app. Si nous avons besoin de features de iOS4 pour réaliser notre concept, on fera le saut. D'autre part, il est tout à fait possible d'avoir des fonctions spécifiques en plus dans nos apps si elles tournent sur iOS4. Il faut trouver le juste milieu entre le support des anciens OS/device et les nouveaux, mais on met l'accent sur les nouveautés car beaucoup plus de choses sont possibles à réaliser.
Stéphane Chrétien, de chez Dassault Systems : La question de passer sur le dernier OS disponible est une question qui se pose régulièrement, car tout le monde ne met pas son OS à jour. La bonne question à se poser est : "Ai je besoin de ces nouvelles APIs?". Je pense, pour m'a part, passer progressivement mes applications sur l'iOS4. Et je débuterai tout nouveau projet directement sur iOS4.
Jean-Michel Reghem, de chez Acapela : Notre SDK est conçu pour fonctionner dans les applications compilées aussi bien pour iPhone OS 2.1 que pour iOS 4.0. Nous constatons que beaucoup de nos clients opèrent la migration vers iOS4 SDK, tout en ciblant les versions antérieures. Je pense que le fait que l'iPad ne sera pas en iOS4 avant l'automne est l'une des raisons. Mon conseil pour les développeurs est d'avoir une application la plus universelle possible. Elle doit pouvoir exploiter les nouvelles fonctionnalités de iOS4 ou de l'iPhone 4, mais doit néanmoins pouvoir tourner sur iPhone OS 3.2 au minimum (qui reste compatible avec les iPhone et iPod Touch de première génération). La récente annonce d'Apple concernant l'arrêt du support d'iPhone OS 2 me conforte dans cette conviction.
- XCode4 : sans briser le NDA, quel est votre ressenti sur cette nouvelle version ?
Loïc Dardant de Niji.fr : Amazing ! Nous sommes très heureux de cette annonce et de pouvoir actuellement tester la developer preview, tout simplement parce que c'est l'outil de tous les jours pour les développeurs ! Beaucoup de nouvelles fonctionnalités, beaucoup d'efforts pour améliorer l'utilisation du logiciel au quotidien, bref un très beau geste envers ceux qui font aussi le succès de la plateforme.
Sébastien Arbogast, développeur freelance : C'est pas dommage, on a failli attendre! Pour ma part, je fais du développement iPhone à côté, mais la journée, je suis développeur Java. Et la plupart des nouvelles fonctionnalités d'Xcode 4 sont très fortement inspirées d'environnements de développement Java, comme notamment IntelliJ IDEA. Toutes ces améliorations vont vraiment accélérer les développements et en réduire les coûts, même pour les développements Mac. Avec Xcode 4, Apple a enfin compris l'aspect crucial de la productivité des développeurs. Par contre la version qu'ils nous ont montrée était vraiment très immature: plantages fréquents, incohérences ici et là. C'est très frustrant de voir un environnement aussi prometteur, de rêver à tout ce qu'on pourra faire avec et puis de devoir revenir en arrière, à Xcode 3. Il reste encore beaucoup de boulot avant qu'Xcode 4 soit vraiment prêt, donc pour ma part, je préfère ne pas trop m'en préoccuper pour l'instant. C'est juste bon de savoir que les choses avanceront bientôt.
Raphael Sebbe de Creaceed : Apple investit beaucoup dans le développement en C (et language dérivé), notamment sur la compréhension du langage et les aides contextuelles. C'est à contrepied des autres éditeurs qui ajoutent ces fonctions à .NET et Java, mais je suis convaincu que cela leur donne un avantage significatif. Sans rien dévoiler, je suis certain que cette nouvelle version des outils de développement va vraiment changer beaucoup de choses en terme d'efficacité et d'ergonomie. Les développeurs vont l'adorer.
Jean-Michel Reghem, de chez Acapela : Mature est le maître mot. Apple a attendu deux ans avant de libérer le multi-tâche. Mais ils l'ont fait de façon très intelligente et rationnelle. Cette réaction était nécessaire, de manière à ne pas perdre de terrain par rapport à Android, concurrent principal. Il reste bien évidemment de nombreux bugs, comme dans toutes nouvelles versions. Mais je pense qu'on a enfin atteint une maturité de l'OS. Combiné à la suprématie de la triple plateforme de vente iTunes/AppStore/iBookStore, Apple pourra conserver pour quelques temps son avance sur la concurrence.
- Comment avez vous trouvé la WWDC cette année ? (organisation, conférences, participants...)
Loïc Dardant de Niji.fr : L'organisation est impressionnante pour accueillir plus de 5000 personnes, tout est pensé pour rapidement trouver les conférences (superbe application WWDC réalisée par Apple), les conférences allient théorie et pratique et les labs sont des moments privilégiés pour rencontrer les équipes d'Apple.
Steven Vandeweghe de Blue Crowbar : C'était la surprise de la WWDC10 pour moi, et j'aime bien ce que j'ai vu. En tant que développeur, Xcode est l'application la plus visible. C'est l'application qui nous permet de travailler avec le "compiler" et "debugger" sans devoir trop y penser. Xcode devient progressivement un système très intégré, et Xcode 4 est la plus grande avancée que j'ai vue ces dernières années
Sébastien Arbogast, développeur freelance : C'était ma première WWDC et j'en suis revenu globalement plutôt déçu et frustré. Personnellement, j'ai plutôt l'habitude des conférences communautaires comme Devoxx ou le FOSDEM, des évènements qui respirent bon l'intelligence, le partage et l'ouverture. Donc le choc de WWDC fut assez violent. C'est vraiment un évènement très lisse, très corporate, où rien ne dépasse. En fait, la forme contraste vraiment avec le fond: le contenu se veut très novateur, mais le format en fait vraiment une "conférence à papa". Par exemple, j'ai vraiment été surpris de voir les agents de sécurité d'Apple faire le tour des tables dans les open spaces pour enlever les flyers déposés là par des développeurs tiers qui voulaient se faire connaître. C'est vraiment du mauvais esprit, j'ai trouvé ça très autoritaire, comme si personne ne devait parler d'autre chose que d'Apple pendant cette semaine. Le secret, le NDA, le fait que les ingénieurs d'Apple devaient sans cesse faire très attention à ce qu'ils disaient, tout ça participe à cette ambiance coincée et étouffante. Pour le coup, j'ai assisté à Adobe MAX il y a 2 ans, et contrairement à Apple, Adobe a vraiment bien pris le virage de l'ouvert et du communautaire. J'ai aussi trouvé leur application très pauvre en termes de fonctionnalités et très buggée, mais là forcément je suis biaisé étant donné que je développe une application équivalente mais pour n'importe quelle conférence. En tout cas, quand je suis rentré, j'ai vraiment commencé à me poser la question de l'opportunité d'organiser un alter-ego de WWDC en Europe, un évènement communautaire autour du développement Apple/Mac/iOS qui ferait la part belle à tous les acteurs de l'écosystème. A réfléchir.
Raphael Sebbe de Creaceed : Mal préparée à la base (peu de comm, trop tard, j'y allais dubitatif), le contenu était tout de même là au final. Le focus a été mis sur les devices mobiles (iOS), et c'est la situation qui veut ça. Je ne pense pas qu'Apple oublie le Mac, c'est juste que ses ressources sont limitées et qu'ils se battent pour rester au top dans le mobile. Ils y arrivent bien je trouve. Apple ouvre de plus en plus ses APIs pour autoriser des développements interdits jusque là, mais ils proposent aussi de vraies innovations (je pense à la gestion du gyroscope par ex., ou des nouvelles APIs video ou capture d'image), très riches.
Mon feeling est que les innovations proposées sur l'iPhone seront adaptées au Mac (je pense à QuickTime qui pourrait évoluer fortement sur base des développements iPhone). Xcode 4 d'autre part profite aux 2 environnements.
Stéphane Chrétien, de chez Dassault Systems : Cette année je suis venu pour la première fois suivre la WWDC. Parmi les participants, beaucoup (énormément) étaient des novices. Durant une des conférences, un présentateur à fait un sondage où il est ressorti que 50% des personnes n'avaient pas publié d'applications sur l'AppStore. Concernant l'organisation, j'ai un gros coup de gueule à passer : pourquoi Apple n'a pas classé ces conférences par niveau de difficulté ? Pourquoi ?! C'est rageant de ne pas pouvoir optimiser son temps au mieux. Cette première WWDC a été une très bonne expérience, je ferai tout pour pouvoir y revenir l'année prochaine. Le prix d'un tel d'un tel voyage est assez dissuasif (surtout quand on vient à ses frais!) mais je suis revenu sur Paris avec une motivation débordante. Maintenant il est l'heure de coder ... (surtout si je veux remporter un ADA l'année prochaine!)
Jean-Michel Reghem, de chez Acapela : L'organisation était conforme aux autres années: parfaitement organisée, une belle mécanique bien huilée au niveau logistique et la disponibilité des ingénieurs dans les labs. La prolifération des MiFi 3G a un peu grippé la connectivité réseau, surtout durant la keynote, mais il s'agit d'un phénomène récurent cette année aux USA (cfr Google I/O). De nombreux développeurs (surtout européens) ont réellement regretté l'annonce très tardive des dates de la WWDC et la hausse du prix d'entrée. Néanmoins, la conférence était sold-out après 8 jours, preuve de l'accroissement permanent de la communauté mondiale, de plus en plus cosmopolite. Au niveau des conférences, celles-ci étaient de très bonne qualité, comme chaque année. On peut regretter l'absence de sessions spécifiques Mac OS X. C'était vraisemblablement volontaire, l'accent étant clairement au tout iPhone, iPad et leur ecosystème (où le mac n'est qu'un outil de développement des applications pour iPhone). Je pense sincèrement qu'il en sera tout autre l'année prochaine, avec Mac OS X 10.7
On en profite pour remercier tous nos interlocuteurs pour nous avoir accordé quelques minutes, et en particluer Sandrine de Creaceed, qui a largement contribué à cet article :-)
Mac4Ever n'interroge que du beau monde
Avant d'entamer l'interview, faisons déjà un petit tour des personnes qui ont accepté de répondre à nos questions :
- Loïc Dardant de Niji.fr, qui a notamment réalisé 24/24 actu, Orange et Moi, 118712, Vivre à Rennes, IssySpots, et
plein d’autres applications métiers ou événementielles en cours de réalisation qui sortiront très prochainement !
- Steven Vandeweghe de la société Blue Crowbar Software, qui a déjà plusieurs applications à son actif, aussi bien sur le Mac (Impression pour iPhoto et Aperture, iPhoto2Twitter, Aperture2Twitter...) que sur iPhone (Impression pour ajouter un watermark aux photos).
- Sébastien Arbogast, développeur freelance, créateur de MooPlan , de ConferenceGuide.
- Raphael Sebbe de la société belge Creaceed (Prizmo, Morph Age, Hydra...). On en profite pour remercier Sandrine Loiseau, à qui on fait une
petite bise.
- Stéphane Chrétien, de chez Dassault Systems
- Jean-Michel Reghem, Product Manager pour les solutions Developers chez Acapela
Questions pour des champions
- iAds, envisagez vous d'en faire profiter vos applications ? Steve vous a-t-il convaincu ? Quels éléments sont encore un peu flous ?
FLoïc Dardant de Niji.fr : Tout dépend de la volonté de nos clients. Les modèles économiques des applications mobiles sont complexes et le ROI [NDLR : retour sur investissement] parfois difficile à trouver ; la publicité est aujourd’hui une vraie source de revenus pour nos clients et l’arrivée d’Apple sur ce marché devrait permettre d’améliorer leur qualité et donc de tirer les revenus vers haut. Enfin, Apple ne perçoit aujourd’hui aucun revenu sur les applications gratuites (81% des téléchargements sur l’AppStore) et iAd leur permettra de percevoir une nouvelle part des revenus indirects générés par l’AppStore.
Steven Vandeweghe de Blue Crowbar : Pas encore. Mon app est gratuite, alors ça pourrait être intéressant pour gagner quelques euros. Mais pour l'instant je préfère encore la laisser gratuite sans iAd. La nouvelle version que je suis en train de développer va inclure une option "in-app purchase" pour les utilisateurs qui souhaitent plus de fonctionnalités. Je trouve qu'il vaut mieux faire comme ça plutôt qu'inclure des pubs. J'attends aussi de voir comment iAd va fonctionner en Europe. Est-ce que les pubs seront téléchargées sur le réseau 3G ? Si oui, ce ne sera plus gratuit pour une grande partie des utilisateurs européens.
Sébastien Arbogast, développeur freelance : J'ai toujours été très sceptique quant à la valeur ajoutée de la publicité dans les applis. Personnellement, à part quand elles s'insèrent dans un flux de données comme dans certains clients Twitter, je ne les regarde jamais, ne serait-ce que parce que je sais que si je clique dessus, je vais sortir de l'application pour ouvrir Safari. Dans ce sens, le modèle très riche des iAds est beaucoup plus intéressant. De plus, le fait que le monitoring des revenus publicitaires soit intégré à iTunes Connect en simplifie la gestion. Et côté code, c'est vraiment simple à intégrer, donc je pense que je vais essayer ça très rapidement. Par contre, il va très rapidement manquer à Apple un système de tracking/monitoring/analytics pour complémenter et optimiser les pubs et même l'ergonomie des applications dans leur ensemble. Reste aussi à savoir si les annonceurs seront prêts à investir massivement dans des développements publicitaires qui touchent une cible finalement très minoritaire sur le marché, surtout si on ajoute tous les browsers web : que cela plaise à Apple ou pas, le support d'HTML5 est encore très hétérogène, ce qui va donc obliger les agences de pubs à développer des versions spécialement pour iAds. La rentabilité a intérêt à être bonne pour les annonceurs, sinon il n'y aura pas assez d'annonceurs, donc une rentabilité assez faible pour les développeurs.
Je me demande aussi pourquoi ils tardent tant à activer le système hors US: c'est assez inquiétant aussi sur leur capacité à agir comme une régie de pub et à aller chercher des annonceurs.
Raphael Sebbe de Creaceed : Apple veut occuper le terrain de la pub sur son canal des "mobile devices". Ils l'occupent à leur manière (pub haut de gamme, et pas n'importe comment). Je dirais que ça joue sur un terrain assez proche de la télévision, gros budget, émotions, etc. Cela reste de la pub, mais cela devrait être moins intrusif que d'autres vecteurs, et donc moins désagréable pour l'utilisateur final. Un peu comme Fusion dans Twitter, qui ne m'a jamais vraiment dérangé. Vaut mieux de la pub bien faite que des popup envahissants de toutes les couleurs.
Pour nos apps, je dirais qu'on y réfléchit. Ca peut marcher pour des apps qu'on utilise souvent, et on pourrait imaginer un modèle d'app gratuite avec pub qu'on pourrait "déverrouiller" via un In App purchase (qui enlèverait la pub). Comme ça l'utilisateur choisit son modèle.
Stéphane Chrétien, de chez Dassault Systems : Sur l'iPhone il est hors de question que j'impose à mes utilisateurs un bandeau publicitaire (iAd ou autre). Sur un appareil mobile où chaque pixel est important, je me refuse gâcher de l'espace.
Jean-Michel Reghem, de chez Acapela : iAds ne nous concerne pas directement chez Acapela, car nous ne vendons pas de produits sur l'AppStore, mais un SDK de synthèse vocale destiné à être intégré dans les applications de nos clients. Néanmoins, il s'agit d'un nouveau mode de rémunération pour les développeurs, qu'il nous faudra sans doute prendre en compte dans un futur proche, au niveau de notre modèle de prix. iAds semble être très intéressant, avec une large part de rémunération pour le développeur. Apple s'annonce ouvertement en concurrence avec les autres régies publicitaires de même qu'avec google et son programme AdSense. L'enveloppe budgétaire pour 2010 est impressionnante... mais est-ce que cela rapportera plus qu'un ou deux euros aux milliers de développeurs? Je pense que nous serons fixés sur ce point dès la fin de l'année.
- iPhone 4 : quelles nouvelles contraintes de développement impose cette nouvelle résolution ?
Loïc Dardant de Niji.fr : La nouvelle résolution n'est pas une contrainte forte, car, sans rentrer dans les détails sous NDA, la façon de concevoir son interface et de placer les éléments graphiques restent indépendant de la résolution cible du device. Il faudra cependant prendre garde à ne pas vouloir placer plus d'informations que précédemment, puisque physiquement la taille de l'écran reste la même et qu'actuellement l'ergonomie des interfaces graphiques de l'iPhone convient parfaitement à un écran 3,5 pouces.
Sébastien Arbogast, développeur freelance : Quasiment aucune. La seule contrainte sera de produire des images et des icônes avec une meilleure résolution. Mais dans le code, avec les systèmes de coordonnées en points, ça ne devrait rien changer. Par contre, on peut déjà anticiper que l'iPad sera également équipé un jour d'un écran Retina, et donc on peut déjà prévoir le coup quand on conçoit ses ressources graphiques.
Raphael Sebbe de Creaceed : Pour les interfaces un peu "custom", il faudra revoir les images des interfaces. Du coup, l'idéal est que le graphiste travaille avec des shapes vectorielles (dans Photoshop ou autre) pour pouvoir les générer à des résolutions choisies. Maintenant, je n'ai pas encore vu le rendu d'une app basse résolution sur iPhone 4, mais je pense que cela sera acceptable aussi, car ils ont choisi un multiple entier pour la résolution (1 pixel devient 2x2 pixels). Après tout, qui se plaint de la taille des pixels sur un 3GS ? C'est un moindre mal et ne sera pas aussi "laid" que le mode 2X de l'iPad.
- iOS4 : allez vous compiler vos apps en 4.0 ? Quid des iphones 2G ? Faut-il prendre le risque de les oublier pour de bon ?
Loïc Dardant de Niji.fr : La transition va se faire de façon progressive, il n'est pas question d'abandonner les précédentes versions d'OS. La vitesse de transition dépendra des clients, ainsi que des utilisateurs qui choisirons ou non de mettre à jour leur téléphones. Dans tous les cas, Apple pousse très fort pour la transition, pour preuve le dernier SDK, où il n'est possible de compiler qu'en 3.2 ou 4.0 ! Ceci pousse les développeurs à vérifier la compatibilité, et qui plus est à ajouter des fonctionnalités iOS4 à la volée (pour simplifier, l'application est linkée iOS4, mais de façon weak, ce qui permet de la déployer sur des OS inférieurs à iOS 4, et de n'utiliser à l'exécution les fonctionnalités d'iOS4 que si le téléphone cible en dispose).
Steven Vandeweghe de Blue Crowbar : Oui. Je suis en train de préparer mon app pour le multitâche et le Retina Display. Mais je vais encore supporter l'iPhone OS 3.1.3 pour les iPhone et iPod touch sans iOS4. Mon app est "universal", c'est-à-dire que la même app contient la version pour iPhone et celle pour iPad. Ajouter iOS4 devient un peu plus compliqué maintenant, mais je trouve que c'est la solution la plus pratique pour les utilisateurs, et c'est vraiment ce qui est le plus important."
Sébastien Arbogast, développeur freelance : Oui je vais compiler mes applis en 4.0. Une des forces de la plateforme iPhone par rapport à Android et à toutes les autres, c'est sa faible fragmentation. Les iPhones 2G ont quand même plus de 3 ans maintenant, ce qui s'approche de la moyenne de renouvellement d'un téléphone. Donc je pense que les retardataires ne seront pas si nombreux que ça. Par contre, ce dont on parle beaucoup moins avec iOS4 et qui est selon moi beaucoup plus gênant, c'est le gap de version entre l'iPhone et l'iPad, qui va nous forcer à polluer le code avec des conditions et des tests pour vérifier la disponibilité de certaines API. Ce problème sera réglé quand l'iPad passera sur iOS4, mais le mal sera déjà fait.
Raphael Sebbe de Creaceed : Sur ce point, on choisira en fonction de l'app. Si nous avons besoin de features de iOS4 pour réaliser notre concept, on fera le saut. D'autre part, il est tout à fait possible d'avoir des fonctions spécifiques en plus dans nos apps si elles tournent sur iOS4. Il faut trouver le juste milieu entre le support des anciens OS/device et les nouveaux, mais on met l'accent sur les nouveautés car beaucoup plus de choses sont possibles à réaliser.
Stéphane Chrétien, de chez Dassault Systems : La question de passer sur le dernier OS disponible est une question qui se pose régulièrement, car tout le monde ne met pas son OS à jour. La bonne question à se poser est : "Ai je besoin de ces nouvelles APIs?". Je pense, pour m'a part, passer progressivement mes applications sur l'iOS4. Et je débuterai tout nouveau projet directement sur iOS4.
Jean-Michel Reghem, de chez Acapela : Notre SDK est conçu pour fonctionner dans les applications compilées aussi bien pour iPhone OS 2.1 que pour iOS 4.0. Nous constatons que beaucoup de nos clients opèrent la migration vers iOS4 SDK, tout en ciblant les versions antérieures. Je pense que le fait que l'iPad ne sera pas en iOS4 avant l'automne est l'une des raisons. Mon conseil pour les développeurs est d'avoir une application la plus universelle possible. Elle doit pouvoir exploiter les nouvelles fonctionnalités de iOS4 ou de l'iPhone 4, mais doit néanmoins pouvoir tourner sur iPhone OS 3.2 au minimum (qui reste compatible avec les iPhone et iPod Touch de première génération). La récente annonce d'Apple concernant l'arrêt du support d'iPhone OS 2 me conforte dans cette conviction.
- XCode4 : sans briser le NDA, quel est votre ressenti sur cette nouvelle version ?
Loïc Dardant de Niji.fr : Amazing ! Nous sommes très heureux de cette annonce et de pouvoir actuellement tester la developer preview, tout simplement parce que c'est l'outil de tous les jours pour les développeurs ! Beaucoup de nouvelles fonctionnalités, beaucoup d'efforts pour améliorer l'utilisation du logiciel au quotidien, bref un très beau geste envers ceux qui font aussi le succès de la plateforme.
Sébastien Arbogast, développeur freelance : C'est pas dommage, on a failli attendre! Pour ma part, je fais du développement iPhone à côté, mais la journée, je suis développeur Java. Et la plupart des nouvelles fonctionnalités d'Xcode 4 sont très fortement inspirées d'environnements de développement Java, comme notamment IntelliJ IDEA. Toutes ces améliorations vont vraiment accélérer les développements et en réduire les coûts, même pour les développements Mac. Avec Xcode 4, Apple a enfin compris l'aspect crucial de la productivité des développeurs. Par contre la version qu'ils nous ont montrée était vraiment très immature: plantages fréquents, incohérences ici et là. C'est très frustrant de voir un environnement aussi prometteur, de rêver à tout ce qu'on pourra faire avec et puis de devoir revenir en arrière, à Xcode 3. Il reste encore beaucoup de boulot avant qu'Xcode 4 soit vraiment prêt, donc pour ma part, je préfère ne pas trop m'en préoccuper pour l'instant. C'est juste bon de savoir que les choses avanceront bientôt.
Raphael Sebbe de Creaceed : Apple investit beaucoup dans le développement en C (et language dérivé), notamment sur la compréhension du langage et les aides contextuelles. C'est à contrepied des autres éditeurs qui ajoutent ces fonctions à .NET et Java, mais je suis convaincu que cela leur donne un avantage significatif. Sans rien dévoiler, je suis certain que cette nouvelle version des outils de développement va vraiment changer beaucoup de choses en terme d'efficacité et d'ergonomie. Les développeurs vont l'adorer.
Jean-Michel Reghem, de chez Acapela : Mature est le maître mot. Apple a attendu deux ans avant de libérer le multi-tâche. Mais ils l'ont fait de façon très intelligente et rationnelle. Cette réaction était nécessaire, de manière à ne pas perdre de terrain par rapport à Android, concurrent principal. Il reste bien évidemment de nombreux bugs, comme dans toutes nouvelles versions. Mais je pense qu'on a enfin atteint une maturité de l'OS. Combiné à la suprématie de la triple plateforme de vente iTunes/AppStore/iBookStore, Apple pourra conserver pour quelques temps son avance sur la concurrence.
- Comment avez vous trouvé la WWDC cette année ? (organisation, conférences, participants...)
Loïc Dardant de Niji.fr : L'organisation est impressionnante pour accueillir plus de 5000 personnes, tout est pensé pour rapidement trouver les conférences (superbe application WWDC réalisée par Apple), les conférences allient théorie et pratique et les labs sont des moments privilégiés pour rencontrer les équipes d'Apple.
Steven Vandeweghe de Blue Crowbar : C'était la surprise de la WWDC10 pour moi, et j'aime bien ce que j'ai vu. En tant que développeur, Xcode est l'application la plus visible. C'est l'application qui nous permet de travailler avec le "compiler" et "debugger" sans devoir trop y penser. Xcode devient progressivement un système très intégré, et Xcode 4 est la plus grande avancée que j'ai vue ces dernières années
Sébastien Arbogast, développeur freelance : C'était ma première WWDC et j'en suis revenu globalement plutôt déçu et frustré. Personnellement, j'ai plutôt l'habitude des conférences communautaires comme Devoxx ou le FOSDEM, des évènements qui respirent bon l'intelligence, le partage et l'ouverture. Donc le choc de WWDC fut assez violent. C'est vraiment un évènement très lisse, très corporate, où rien ne dépasse. En fait, la forme contraste vraiment avec le fond: le contenu se veut très novateur, mais le format en fait vraiment une "conférence à papa". Par exemple, j'ai vraiment été surpris de voir les agents de sécurité d'Apple faire le tour des tables dans les open spaces pour enlever les flyers déposés là par des développeurs tiers qui voulaient se faire connaître. C'est vraiment du mauvais esprit, j'ai trouvé ça très autoritaire, comme si personne ne devait parler d'autre chose que d'Apple pendant cette semaine. Le secret, le NDA, le fait que les ingénieurs d'Apple devaient sans cesse faire très attention à ce qu'ils disaient, tout ça participe à cette ambiance coincée et étouffante. Pour le coup, j'ai assisté à Adobe MAX il y a 2 ans, et contrairement à Apple, Adobe a vraiment bien pris le virage de l'ouvert et du communautaire. J'ai aussi trouvé leur application très pauvre en termes de fonctionnalités et très buggée, mais là forcément je suis biaisé étant donné que je développe une application équivalente mais pour n'importe quelle conférence. En tout cas, quand je suis rentré, j'ai vraiment commencé à me poser la question de l'opportunité d'organiser un alter-ego de WWDC en Europe, un évènement communautaire autour du développement Apple/Mac/iOS qui ferait la part belle à tous les acteurs de l'écosystème. A réfléchir.
Raphael Sebbe de Creaceed : Mal préparée à la base (peu de comm, trop tard, j'y allais dubitatif), le contenu était tout de même là au final. Le focus a été mis sur les devices mobiles (iOS), et c'est la situation qui veut ça. Je ne pense pas qu'Apple oublie le Mac, c'est juste que ses ressources sont limitées et qu'ils se battent pour rester au top dans le mobile. Ils y arrivent bien je trouve. Apple ouvre de plus en plus ses APIs pour autoriser des développements interdits jusque là, mais ils proposent aussi de vraies innovations (je pense à la gestion du gyroscope par ex., ou des nouvelles APIs video ou capture d'image), très riches.
Mon feeling est que les innovations proposées sur l'iPhone seront adaptées au Mac (je pense à QuickTime qui pourrait évoluer fortement sur base des développements iPhone). Xcode 4 d'autre part profite aux 2 environnements.
Stéphane Chrétien, de chez Dassault Systems : Cette année je suis venu pour la première fois suivre la WWDC. Parmi les participants, beaucoup (énormément) étaient des novices. Durant une des conférences, un présentateur à fait un sondage où il est ressorti que 50% des personnes n'avaient pas publié d'applications sur l'AppStore. Concernant l'organisation, j'ai un gros coup de gueule à passer : pourquoi Apple n'a pas classé ces conférences par niveau de difficulté ? Pourquoi ?! C'est rageant de ne pas pouvoir optimiser son temps au mieux. Cette première WWDC a été une très bonne expérience, je ferai tout pour pouvoir y revenir l'année prochaine. Le prix d'un tel d'un tel voyage est assez dissuasif (surtout quand on vient à ses frais!) mais je suis revenu sur Paris avec une motivation débordante. Maintenant il est l'heure de coder ... (surtout si je veux remporter un ADA l'année prochaine!)
Jean-Michel Reghem, de chez Acapela : L'organisation était conforme aux autres années: parfaitement organisée, une belle mécanique bien huilée au niveau logistique et la disponibilité des ingénieurs dans les labs. La prolifération des MiFi 3G a un peu grippé la connectivité réseau, surtout durant la keynote, mais il s'agit d'un phénomène récurent cette année aux USA (cfr Google I/O). De nombreux développeurs (surtout européens) ont réellement regretté l'annonce très tardive des dates de la WWDC et la hausse du prix d'entrée. Néanmoins, la conférence était sold-out après 8 jours, preuve de l'accroissement permanent de la communauté mondiale, de plus en plus cosmopolite. Au niveau des conférences, celles-ci étaient de très bonne qualité, comme chaque année. On peut regretter l'absence de sessions spécifiques Mac OS X. C'était vraisemblablement volontaire, l'accent étant clairement au tout iPhone, iPad et leur ecosystème (où le mac n'est qu'un outil de développement des applications pour iPhone). Je pense sincèrement qu'il en sera tout autre l'année prochaine, avec Mac OS X 10.7
Le mot de la fin
On en profite pour remercier tous nos interlocuteurs pour nous avoir accordé quelques minutes, et en particluer Sandrine de Creaceed, qui a largement contribué à cet article :-)