iPad : Tristan Nitot s'explique en détails
Par Arnaud Morel - Publié le
Tristan Nitot, président et fondateur de Mozilla Europe, n'est pas convaincu par l'iPad d'Apple. Non pas que la machine ne lui plaise pas, il a trouve plutôt réussie, mais elle concentre tout ce que l'homme abhorre : un environnement fermé et propriétaire, par opposition au monde du libre.
Tristan nous a fait l'amitié de bien vouloir répondre à nos questions pour expliciter et débattre de ses billets ravageurs sur la tablette d'Apple. Et le bougre persiste et signe ! Merci à lui pour ses précisions et son amabilité.
Mac4Ever : Un des éléments clefs de votre raisonnement semble être : si je ne peux pas le démonter, ce n'est pas pour moi. Est-ce une analyse qui reste pertinente au regard des périphériques dont nous parlons, miniaturisés à l'extrême ? Doit-on pouvoir "ouvrir" un microprocesseur pour en comprendre le fonctionnement ?
Non, je ne dis pas "si je ne peux pas le démonter, ce n'est pas pour moi". La phrase à laquelle vous faites référence est "Si je ne peux pas le démonter, alors ce n'est pas à moi". L'informatique a bien sûr évolué, mais le principe lui, n'a pas changé. Avant, on bricolait une carte qui pouvait se brancher dans un "slot" de l'Apple II, maintenant ça se joue au niveau du port USB, des APIs et du logiciel. Lesquels sont contrôlés par Apple comme jamais aucune machine auparavant (à part l'iPhone, évidemment).
Le problème de fond, c'est qui contrôle ce que je fais de l'outil informatique ? La réponse, est : "le développeur du logiciel que j'utilise". À ce sujet, je vous encourage à lire un texte qui a maintenant 10 ans, écrit par Lawrence Lessig, et récemment traduit en français . Lessig y explique que "le code, c'est la loi". Avant, on avait des institutions qui faisaient des lois pour le monde réel. Il y a un système — la démocratie — qui donne la possibilité à chacun de contester ces lois. Mais dans le monde de l'informatique, c'est l'informaticien qui influence ce que les gens ont le droit de faire. Prenons un exemple, celui de l'iPod. C'est un joli baladeur, qui vous oblige à utiliser iTunes. L'utilisateur lambda n'a pas d'autre choix (le pro de la bidouille, s'il a envie de s'embêter avec ça, pourra éventuellement éviter cette contrainte). Si vous voulez acheter de la musique, on se tourne logiquement sur iTunes Store, qui est intégré à iTunes. Quelques centaines de millions de baladeurs plus tard, iTunes est le premier revendeur mondial de musique. Ca n'est pas parce qu'elle y est moins chère ou de meilleure qualité. C'est juste parce que le logiciel de l'iPod pousse à utiliser iTunes, qui pousse à utiliser le service iTunes Store.
Il faut bien comprendre que l'informatique prend une place incroyable et croissante dans notre vie, et mon message consiste juste à dire qu'il est essentiel, pour notre société, pour préserver notre liberté, que chacun [puisse] contrôle le code qu'on utilise [si on le souhaite]. C'est le principe du logiciel Libre : il offre le choix aux utilisateurs. Il permet la participation et favorise la créativité. Il permet à chacun de contrôler son avenir numérique. Je pense que c'est très important, et que ces principes sont compatibles avec l'iPad.
Vous semblez dire que le fait qu'un système soit fermé est un frein à la créativité. Nous avons, au contraire, le sentiment que les plate-formes iPhone et désormais iPad ont libéré comme jamais la créativité des développeurs (regardez, par exemple, un logiciel comme sleepCycle).
Je ne remets pas en cause l'innovation qu'est l'iPad. C'est la premiere tablette qui tourne correctement, et pour cela je félicite Steve Jobs ! Le design et le matériel sont réussis, le logiciel est exceptionnel et tire parti de cette jolie machine. Apple a mis une claque à toutes les tablettes du marché ! Mais souvenons-nous que la créativité des individus — surtout en informatique — vient de la possibilité d'expérimenter, d'essayer des trucs un peu fous, faire des erreurs et recommencer. Comme l'explique Cory Doctorow, les "les entreprises dominantes font de piètres révolutionnaires". Ce sont les individus, les bricoleurs, qui inventent. C'est pour ça que la notion de bidouillabilité est très importante. Le PC, associé à Internet est formidablement bidouillable, et donc "génératif". Sur ce sujet, je vous recommande la lecture de "The Future of the Internet, and how to stop it", de Jonathan Zittrain. C'est pour ce caractère génératif que je me bats au quotidien, ce qui me fait déclarer de façon provoquante que "l'iPad, c'est de la merde" (ce que je ne pense pas, bien sûr).
Ca serait oublier que l'iPad est un ordinateur, car il en a tous les attributs : CPU, mémoire, mémoire de masse (flash), périphériques de sortie et d'entrée (écran tactile), et surtout les applications qu'on installe. C'est un ordinateur contrôlé par Apple. C'est à ce titre très différent d'un GPS, d'un frigo ou d'un baladeur, qui sont des "devices" pré-programmés, comme mon lecteur de DVD.
Je n'ai rien contre la sécurité qu'apport un système de validation des applications : si ça apporte de la sécurité, de la stabilité, c'est une très bonne chose. Mozilla ne procède pas autrement pour le site add-ons.mozilla.org , qui propose des extensions à Firefox. Il existe toutefois une différence majeure entre notre site et l'approche d'Apple : si Mozilla refuse d'héberger votre application, rien ne vous empêche de l'héberger chez vous. À l'inverse, Apple interdit par contrat de jailbreaker l'iPad et l'iPhone. Apple empêche les gens qui innovent d'inventer de nouvelles applications sur iPad, car si elles sont bonnes, elles gêneront Apple, qui va donc les interdire. (voir plus bas).
Ca marche bien pour certains, ceux qui ne gènent pas Apple. Mais pour un nombre croissant d'autres, c'est dramatique. De nombreux développeurs ont vu leurs applications refusées sur des critères autres que la qualité technique, soit à la première soumission, soit après que plusieurs versions aient été acceptées. Prenez l'exemple de l'app "My Frame", qui vient de recevoir un coup de fil d'Apple, leur expliquant que leur application touche un domaine réservé d'Apple, et qu'elle sera donc retirée. My Frame semble être une application innovation. Trop, sans doute.
Steve Jobs annonce fièrement qu'il n'y a pas de porno sur l'iPad. À première vue, ça n'est pas une mauvaise nouvelle, mais ce qui me gène, c'est que quelqu'un sur un autre continent, décide pour moi ce que je peux voir sur une machine que j'ai acheté, selon des critère moraux qui ne sont pas forcément les miens. On a aussi vu certaines applications refusées car elles avaient un "contenu politique". Depuis quand la politique est-elle une occupation malsaine ? C'est très préoccupant. On a même vu un dictionnaire ôter les mots grossiers de son contenu, de peur de se voir censurer par Apple. Est-ce qu'un monde artifiellement aseptisé de sexe, de politique et de certains mots est vraiment ce qu'on souhaite pour le futur ? Franchement, j'en doute !
Je comprends très bien l'approche de Steve Jobs sur la cohérence de l'expérience utilisateur. Elle est légitime. Mais elle ne passe pas forcément par le verrouillage de l'AppStore. On peut très bien obtenir un résultat comparable sans fermer l'AppStore complètement. Il suffirait d'avoir une catégorie "non approuvé par Apple" désactivée par défaut, par exemple. C'est trivial à réaliser, et ça permettrait à quiconque d'inventer de nouvelles choses, de les partager. Mais Apple en a décidé autrement. Même les logiciels libres sont refusés par Apple : les conditions de l'AppStore sont incompatibles avec la licence GPL v2. Je trouve ça dommage de verrouiller une telle plate-forme — par ailleurs très prometteuse et innovante — et d'empêcher les utilisateurs de partager des applications gratuites. Vous imaginez un paquet de sucre acheté en super-marché, sur lequel on lirait "il est interdit de créer ses propres recette de cuisine avec ce sucre, tout comme en donner à son voisin". C'est dans cette direction que nous tire Apple, et je trouve que c'est très préoccupant en tant que société.
Il faut bien comprendre que si les ordinateurs avaient toujours été contrôlés par leurs constructeurs, on aurait jamais eu la créativité qu'on observe aujourd'hui dans le monde de l'informatique et du Net. S'il avait fallu demande l'autorisation à Apple pour développer sur l'Apple II, je n'aurais jamais commencé l'informatique, ni les gens qui ont inventé cette industrie, et je suis sûr qu'il en est de même des journalistes de Mac4ever...
J'utilise des ordinateurs Apple depuis 1982 (Apple II Europlus), un Mac depuis 1989, ainsi que Windows et Linux. J'ai souvent admiré l'innovation de la marque, mais je pense qu'Apple a pris un virage qui est dangereux pour notre société de plus en plus numérique. Non, je ne pense pas que "l'iPad, c'est de la merde". Par contre, je crois qu'on pourrait utiliser ces mots pour qualifier certaines pratiques de la marque à la pomme, en ce qui concerne l'AppStore et sa fermeture arbitraire.
Merci Laurel pour l'illustration
Tristan nous a fait l'amitié de bien vouloir répondre à nos questions pour expliciter et débattre de ses billets ravageurs sur la tablette d'Apple. Et le bougre persiste et signe ! Merci à lui pour ses précisions et son amabilité.
Mac4Ever : Un des éléments clefs de votre raisonnement semble être : si je ne peux pas le démonter, ce n'est pas pour moi. Est-ce une analyse qui reste pertinente au regard des périphériques dont nous parlons, miniaturisés à l'extrême ? Doit-on pouvoir "ouvrir" un microprocesseur pour en comprendre le fonctionnement ?
L'Apple II se réfère à une autre époque de l'informatique, où on pouvait encore avoir pour idée de bricoler une carte mère avec un fer à souder, ce qui est devenu absolument impossible pour un humain depuis des années.
Non, je ne dis pas "si je ne peux pas le démonter, ce n'est pas pour moi". La phrase à laquelle vous faites référence est "Si je ne peux pas le démonter, alors ce n'est pas à moi". L'informatique a bien sûr évolué, mais le principe lui, n'a pas changé. Avant, on bricolait une carte qui pouvait se brancher dans un "slot" de l'Apple II, maintenant ça se joue au niveau du port USB, des APIs et du logiciel. Lesquels sont contrôlés par Apple comme jamais aucune machine auparavant (à part l'iPhone, évidemment).
Le problème de fond, c'est qui contrôle ce que je fais de l'outil informatique ? La réponse, est : "le développeur du logiciel que j'utilise". À ce sujet, je vous encourage à lire un texte qui a maintenant 10 ans, écrit par Lawrence Lessig, et récemment traduit en français . Lessig y explique que "le code, c'est la loi". Avant, on avait des institutions qui faisaient des lois pour le monde réel. Il y a un système — la démocratie — qui donne la possibilité à chacun de contester ces lois. Mais dans le monde de l'informatique, c'est l'informaticien qui influence ce que les gens ont le droit de faire. Prenons un exemple, celui de l'iPod. C'est un joli baladeur, qui vous oblige à utiliser iTunes. L'utilisateur lambda n'a pas d'autre choix (le pro de la bidouille, s'il a envie de s'embêter avec ça, pourra éventuellement éviter cette contrainte). Si vous voulez acheter de la musique, on se tourne logiquement sur iTunes Store, qui est intégré à iTunes. Quelques centaines de millions de baladeurs plus tard, iTunes est le premier revendeur mondial de musique. Ca n'est pas parce qu'elle y est moins chère ou de meilleure qualité. C'est juste parce que le logiciel de l'iPod pousse à utiliser iTunes, qui pousse à utiliser le service iTunes Store.
Il faut bien comprendre que l'informatique prend une place incroyable et croissante dans notre vie, et mon message consiste juste à dire qu'il est essentiel, pour notre société, pour préserver notre liberté, que chacun [puisse] contrôle le code qu'on utilise [si on le souhaite]. C'est le principe du logiciel Libre : il offre le choix aux utilisateurs. Il permet la participation et favorise la créativité. Il permet à chacun de contrôler son avenir numérique. Je pense que c'est très important, et que ces principes sont compatibles avec l'iPad.
Vous semblez dire que le fait qu'un système soit fermé est un frein à la créativité. Nous avons, au contraire, le sentiment que les plate-formes iPhone et désormais iPad ont libéré comme jamais la créativité des développeurs (regardez, par exemple, un logiciel comme sleepCycle).
La liberté n'a de sens qu'au regard de l'espace contraint dans lequel elle se définit. Que celles-ci soit humaines (les équipes de validation de l'App Store et les clauses du SDK) ou matérielles (ce que me permet le matériel, l'autonomie la puissance). On peut douter qu'il existe une quelconque liberté absolue quelque part. Et en la matière, ne pensez-vous pas que ce qui libère la créativité c'est, justement, de libérer l'utilisateur ou le programmeur des contraintes techniques ?
Je ne remets pas en cause l'innovation qu'est l'iPad. C'est la premiere tablette qui tourne correctement, et pour cela je félicite Steve Jobs ! Le design et le matériel sont réussis, le logiciel est exceptionnel et tire parti de cette jolie machine. Apple a mis une claque à toutes les tablettes du marché ! Mais souvenons-nous que la créativité des individus — surtout en informatique — vient de la possibilité d'expérimenter, d'essayer des trucs un peu fous, faire des erreurs et recommencer. Comme l'explique Cory Doctorow, les "les entreprises dominantes font de piètres révolutionnaires". Ce sont les individus, les bricoleurs, qui inventent. C'est pour ça que la notion de bidouillabilité est très importante. Le PC, associé à Internet est formidablement bidouillable, et donc "génératif". Sur ce sujet, je vous recommande la lecture de "The Future of the Internet, and how to stop it", de Jonathan Zittrain. C'est pour ce caractère génératif que je me bats au quotidien, ce qui me fait déclarer de façon provoquante que "l'iPad, c'est de la merde" (ce que je ne pense pas, bien sûr).
Ne doit-on pas, comme beaucoup d'objets électroniques (GPS, téléphone, et même voiture, baladeurs...), accepter que l'utilisation finale, l'ergonomie et l'usage réel, prévalent sur la fiche technique ?
Ca serait oublier que l'iPad est un ordinateur, car il en a tous les attributs : CPU, mémoire, mémoire de masse (flash), périphériques de sortie et d'entrée (écran tactile), et surtout les applications qu'on installe. C'est un ordinateur contrôlé par Apple. C'est à ce titre très différent d'un GPS, d'un frigo ou d'un baladeur, qui sont des "devices" pré-programmés, comme mon lecteur de DVD.
Plus globalement, vous attribuez tous les maux au système fermé mis en place par Apple. Vous lui opposez les systèmes ouverts et l'on pense, en la matière à Android. Cependant, peut-on penser que le fait qu'Android soit open Source soit une garantie pour les utilisateurs, par exemple, en matière de préservation de la vie privée ? Et quid de la sécurité qu'apporte (?) un système de validation des apps ?
Je n'ai rien contre la sécurité qu'apport un système de validation des applications : si ça apporte de la sécurité, de la stabilité, c'est une très bonne chose. Mozilla ne procède pas autrement pour le site add-ons.mozilla.org , qui propose des extensions à Firefox. Il existe toutefois une différence majeure entre notre site et l'approche d'Apple : si Mozilla refuse d'héberger votre application, rien ne vous empêche de l'héberger chez vous. À l'inverse, Apple interdit par contrat de jailbreaker l'iPad et l'iPhone. Apple empêche les gens qui innovent d'inventer de nouvelles applications sur iPad, car si elles sont bonnes, elles gêneront Apple, qui va donc les interdire. (voir plus bas).
Ne devrait-on pas, sur le sujet, tenter de raisonnablement regarder les avantages et les inconvénients de chacun de ces systèmes ? L'éco-système App Store, fermé et contrôlé par Apple, offre aussi un environnement de programmation (plutôt ouvert, lui, c'est même gratuit pour s'y essayer) très dynamique et un marché applicatif créé ex nihilo et semblant plutôt bien fonctionner (si l'on en juge par son pouvoir d'attraction).
Ca marche bien pour certains, ceux qui ne gènent pas Apple. Mais pour un nombre croissant d'autres, c'est dramatique. De nombreux développeurs ont vu leurs applications refusées sur des critères autres que la qualité technique, soit à la première soumission, soit après que plusieurs versions aient été acceptées. Prenez l'exemple de l'app "My Frame", qui vient de recevoir un coup de fil d'Apple, leur expliquant que leur application touche un domaine réservé d'Apple, et qu'elle sera donc retirée. My Frame semble être une application innovation. Trop, sans doute.
Steve Jobs annonce fièrement qu'il n'y a pas de porno sur l'iPad. À première vue, ça n'est pas une mauvaise nouvelle, mais ce qui me gène, c'est que quelqu'un sur un autre continent, décide pour moi ce que je peux voir sur une machine que j'ai acheté, selon des critère moraux qui ne sont pas forcément les miens. On a aussi vu certaines applications refusées car elles avaient un "contenu politique". Depuis quand la politique est-elle une occupation malsaine ? C'est très préoccupant. On a même vu un dictionnaire ôter les mots grossiers de son contenu, de peur de se voir censurer par Apple. Est-ce qu'un monde artifiellement aseptisé de sexe, de politique et de certains mots est vraiment ce qu'on souhaite pour le futur ? Franchement, j'en doute !
Sur les systèmes ouverts, sans en référer à la figure tutélaire de "ma mère qui n'y connaît rien" (et pourtant...), la liberté prévaut sans aucun doute mais au détriment de la consistance de l'expérience utilisateur, chose qu'Apple offre de manière évidente. En substance : on peut sans doute déplorer que des produits répondent aux exigences tyrannique d'un seul - Steve Jobs - mais on peut sans doute aussi considérer que c'est le prix à payer pour obtenir des périphériques aussi cohérents.
Je comprends très bien l'approche de Steve Jobs sur la cohérence de l'expérience utilisateur. Elle est légitime. Mais elle ne passe pas forcément par le verrouillage de l'AppStore. On peut très bien obtenir un résultat comparable sans fermer l'AppStore complètement. Il suffirait d'avoir une catégorie "non approuvé par Apple" désactivée par défaut, par exemple. C'est trivial à réaliser, et ça permettrait à quiconque d'inventer de nouvelles choses, de les partager. Mais Apple en a décidé autrement. Même les logiciels libres sont refusés par Apple : les conditions de l'AppStore sont incompatibles avec la licence GPL v2. Je trouve ça dommage de verrouiller une telle plate-forme — par ailleurs très prometteuse et innovante — et d'empêcher les utilisateurs de partager des applications gratuites. Vous imaginez un paquet de sucre acheté en super-marché, sur lequel on lirait "il est interdit de créer ses propres recette de cuisine avec ce sucre, tout comme en donner à son voisin". C'est dans cette direction que nous tire Apple, et je trouve que c'est très préoccupant en tant que société.
Il faut bien comprendre que si les ordinateurs avaient toujours été contrôlés par leurs constructeurs, on aurait jamais eu la créativité qu'on observe aujourd'hui dans le monde de l'informatique et du Net. S'il avait fallu demande l'autorisation à Apple pour développer sur l'Apple II, je n'aurais jamais commencé l'informatique, ni les gens qui ont inventé cette industrie, et je suis sûr qu'il en est de même des journalistes de Mac4ever...
J'utilise des ordinateurs Apple depuis 1982 (Apple II Europlus), un Mac depuis 1989, ainsi que Windows et Linux. J'ai souvent admiré l'innovation de la marque, mais je pense qu'Apple a pris un virage qui est dangereux pour notre société de plus en plus numérique. Non, je ne pense pas que "l'iPad, c'est de la merde". Par contre, je crois qu'on pourrait utiliser ces mots pour qualifier certaines pratiques de la marque à la pomme, en ce qui concerne l'AppStore et sa fermeture arbitraire.
Merci Laurel pour l'illustration