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HTML : du CERN au W3C

Par Mathieu Godart - Publié le

L'origine du web



A la fin des années 80, Internet compte plus de 50 000 ordinateurs, dont ceux du CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire) qui possède le plus grand site Internet du monde. C'est donc tout naturellement dans cet institut que nait le web (le web est la partie d'Internet permettant de consulter et de rechercher des pages au format HTML - le port 0080 si vous préférez).

En 1989, Tim Berners-Lee, un informaticien du CERN recherche le moyen de simplifier la recherche d'information sur le Net. Il imagine alors le HTML, un format permettant de mettre en page et de relier les divers documents d'un site Internet. Deux ans plus tard, les premiers documents HTML sont introduits sur le site du CERN.

Ce format met en oeuvre le principe de l'hypertexte ; les mots clés d'un document sont soulignés et le lecteur (ou devrais-je dire le surfer ?) clique sur ce mot, une page en relation avec ce terme est affichée. Pour l'aspect de mise en page, le HTML utilise des balises (mots clés précédé du signe inférieur et suivit du signe supérieur).

Le format HTML



Cet ingénieux système de localisation d'informations et sa simplicité ont très vite sédui les utilisateurs du Net, mais le facteur qui déclancha réellement l'angouement des surfeurs c'est sa simplicité de mise en oeuvre.

Pour créer une page au format HTML, il n'y a pas besoin de logiciel spécifique et coûteux, un simple éditeur de texte suffit. Cette indépendance alliée à la simplicité du langage a permis à un très grand nombre de personnes de rapidement maîtriser la création de pages web.

La guerre des butineurs



Cependant, une page HTML n'est rien sans un logiciel capable de lire et d'afficher le contenu de ses pages. L'un des premier s'appelle Mosaic et a été développé au NCSA (National Center for Supercomputing Applications) de l'université d'Illinois en 1993. Et très vite, d'autres butineurs arrivent sur le marché ; c'est le cas de Netscape Navigator de la société Netscape, en 1994, puis, un peu plus tard, d'Internet Explorer (IE) de Microsoft. Le développement de ces logiciels basés sur le format de Berners-Lee fut rendue possible grace à la disponibilité et à la gratuité de la documentation du format HTML.

Mais cette version du langage allait être vite dépassée par l'apparition du multimédia. L'augmentation du débit (quantité d'information envoyée par seconde) d'Internet permettait desormais le téléchargement d'images, de son, de film QuickTime... Mais l'HTML ne permettait pas d'afficher tous ces types données. Il fallait donc le faire évoluer...

L'évolution chaotique du HTML



Lors des premières évolutions, Netscape et IE (les deux navigateurs principaux) imposaient leurs propres mise à jour. En effet, si vous vouliez que votre page soit affichable sur d'autres ordinateurs, elles se devait d'être compréhensible par les brouteurs. Toutefois un dilème tiraillait encore le créateur de la page : choisir entre IE et Netscape ! Car les deux logiciels interprétaient le code HTML différement.

Même si lors de la création de mouture 2.0, un groupement s'était formé (le IETF ou Internet Engeneering Task Force) pour définir des marqueurs communs, le consensus n'avait pas été général et les éditeurs de butineurs rajoutèrent leurs propres tags. Conduisant ainsi les versions 2.x du HTML dans un chaos total.

Le W3C et la victoire d'IE



En 1994, pour remédier à ce désordre, un consorsium se crée dans le but de définir les standards du web, le World Wide Web Consortium (W3C). A sa tête nul autre que l'inventeur du web ; Tim Berners-Lee, et des entreprises tel Netscape, Apple ou Microsoft en font partie. Cet institut met alors en place la mouture 3.0 du HTML. Il est reconnu par IE et NN, mais les deux logiciels continuent à interpréter les pages légèrement différement, ce qui force les créateurs à vérifier les pages avec les softs. Des mises à jour sont développées (HTML 3.x), mais le desordre est toujours de mise et même HTML 4 ne le fait pas disparaitre.

Petit à petit et pour des raisons marketing, IE devient le navigateur monopoliste et NN se retrouve largement dépassé dans la course technologique. Microsoft a vite compris l'impotance d'Internet, elle dispose de plus d'énormes moyens financiers, gardez à l'esprit que Netscape ne que son logiciel serveur web et que cela ne suffit pas à couvrir les dépenses nécessaires au développement de NN. Ainsi, Netscape ne parvient pas à suivre l'évolution d'IE et se voit très vite relégué à quelques points de parts de marché.

A présent, la pluspart des pages sont conçues pour Internet Explorer 5. Le format a enfin réussit sa normalisation. Mais peut-on encore parler de standard lorsqu'il n'existe qu'un seule logiciel pour le lire ? Encore une victoire de la société de Redmond, remportée grâce à ses moyens financiers ; vive l'innovation !