Salariés d'Apple : "nous voulons les fruits de notre implication"
Par Arnaud Morel - Publié le
Tout n'est pas rose dans le monde merveilleux de la Pomme en France. Derrière les façades transparentes des boutiques parisiennes d'Apple, la colère monte chez les salariés, au point que ceux-ci veuillent passer à l'action pour faire, enfin, entendre leurs revendications.
L'un des aspect de cette grogne montante est financier, et, dans une certaine mesure, spécifique aux boutiques parisiennes du groupe. En début de carrière, un vendeur dans un Apple Store parisien gagne autour de 1300 € mensuels, un salaire faible mais qui reste acceptable hors de Paris, et assez voisin de ce qui se pratique dans d'autres réseaux.
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ous voulons les fruits de notre implication[/imgoc]
Cependant, se loger à Paris coûte largement plus cher qu'en province et l'encadrement des boutiques ne cherche pas vraiment à faciliter la vie de ses employés au niveau des horaires.
Pour ajouter à la difficulté, la tendance semble désormais à plus de flexibilité dans les horaires, qui peuvent varier presque du jour au lendemain, au gré des besoins de la boutique.
S'ajoute un problème sans doute plus spécifiquement français et qui pourra surprendre l'esprit américain des responsables d'Apple. Les salariés, lors de leur embauche, se voient proposer un certain niveau de salaire, mais peuvent tenter de négocier celui-ci. Ces questions restent cependant absolument secrètes et Apple interdit à ses employés d'évoquer leurs salaries avec leurs collègues. Les disparités, cependant, sont connues de tous et peuvent atteindre jusqu'à5 00 mensuels à poste et profil comparable.
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Si la grogne se catalyse en ce moment, ce n'est pas le fruit du hasard. Nous nous avons parlé des augmentations de salaires intervenues pour les employés d'Apple US, des augmentations significatives, allant jusqu'à 20 %. Le management français de Pomme a eu tôt fait, semble-t-il, d'expliquer aux personnels en France qu'ils n'étaient pas concernés par la chose. Apple, en France, ne serait pas rentable.
Chaque année se tient une
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De mémoire de journaliste, rarement les langues se seront autant déliées du côté des salariés de la Pomme. À coté des légitimes revendications salariales, de celles portant sur l'amélioration des conditions de travail, ce qui ressort est le manque de communication avec l'encadrement. Autant dire qu'il semble possible d'y porter remède, ce que, évidemment, nous ne pouvons que souhaiter. Car, malgré les griefs, il importe de ne pas noircir le tableau : la Pomme reste une marque qui attire, et qui jouit d'un très grande fidélité chez ses employés, et ses utilisateurs. Si les conditions de travail sont parfois rudes en boutique, c'est aussi lié à l'incroyable croissance de l'entreprise, et à l'afflux afférent de clients. Le message, cependant, du côté d'une partie des salariés est clair :
Le capital confiance des salariés est absolument déterminant pour Apple qui, on le souhaite, aura à cœur de le préserver.
Des difficultés spécifiquement parisiennes
L'un des aspect de cette grogne montante est financier, et, dans une certaine mesure, spécifique aux boutiques parisiennes du groupe. En début de carrière, un vendeur dans un Apple Store parisien gagne autour de 1300 € mensuels, un salaire faible mais qui reste acceptable hors de Paris, et assez voisin de ce qui se pratique dans d'autres réseaux.
[imgoc]71275_907_salaries_d_apple_nous_voulons_les_fruits_de_notre_implication.jpg[alt]Salariés dApple :
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Cependant, se loger à Paris coûte largement plus cher qu'en province et l'encadrement des boutiques ne cherche pas vraiment à faciliter la vie de ses employés au niveau des horaires.
Le problème c'est que nous avons, certains jours, une amplitude horaire assez démente et qu'il est possible de commencer à travailler dès 6 heures du matin, et jusqu'à 23 heures (NDR : évidemment de manière discontinue). Avec de tels horaires, il est difficile d'imaginer passer, en plus, du temps dans les transports pour rejoindre un logement en périphérie. Mais qui peut se loger à Paris en gagnant 1300 € mensuels, s'interroge un salarié de La Pomme.
Salaire variable et secret d'État
Pour ajouter à la difficulté, la tendance semble désormais à plus de flexibilité dans les horaires, qui peuvent varier presque du jour au lendemain, au gré des besoins de la boutique.
S'ajoute un problème sans doute plus spécifiquement français et qui pourra surprendre l'esprit américain des responsables d'Apple. Les salariés, lors de leur embauche, se voient proposer un certain niveau de salaire, mais peuvent tenter de négocier celui-ci. Ces questions restent cependant absolument secrètes et Apple interdit à ses employés d'évoquer leurs salaries avec leurs collègues. Les disparités, cependant, sont connues de tous et peuvent atteindre jusqu'à5 00 mensuels à poste et profil comparable.
Il y a un côté diviser pour mieux régner, explique un autre employé de la Pomme.
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Négociations en vue
Si la grogne se catalyse en ce moment, ce n'est pas le fruit du hasard. Nous nous avons parlé des augmentations de salaires intervenues pour les employés d'Apple US, des augmentations significatives, allant jusqu'à 20 %. Le management français de Pomme a eu tôt fait, semble-t-il, d'expliquer aux personnels en France qu'ils n'étaient pas concernés par la chose. Apple, en France, ne serait pas rentable.
La filiale Apple France achète les machines à Apple Inc. et les vend sans réaliser de bénéfices. De cette manière, et malgré les millions que génèrent les boutiques, on peut nous expliquer, sans rire, que nous ne sommes pas rentables, s'insurge l'un de nos interlocuteurs.
Chaque année se tient une
revue annuellequi réunit salariés et encadrement. Cette année, celle-ci interviendra dans une quinzaine de jours, ce qui explique la mobilisation salariale. Les employés des boutiques Apple en France et spécifiquement à Paris veulent faire entendre leur voix. Avec une modération remarquable à les en croire.
Nous allons organiser quelque chose pour protester, sous quelle forme, nous ne le savons pas encore. Mais une chose est sûre, nous n'allons pas perturber le fonctionnement des boutiques, ni dégrader le service donné aux clients, nous précise encore l'un des employés d'Apple. Faire monter la pression avant des négociations est chose classique.
Nous aimons tous cette entreprise, sommes fan de ses produits et voulons tirer les fruits légitimes de notre implication, résume-t-il avant d'avertir :
nous sommes vraiment au bord de la rupture.
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ous voulons les fruits de notre implication[/imgoc]
De mémoire de journaliste, rarement les langues se seront autant déliées du côté des salariés de la Pomme. À coté des légitimes revendications salariales, de celles portant sur l'amélioration des conditions de travail, ce qui ressort est le manque de communication avec l'encadrement. Autant dire qu'il semble possible d'y porter remède, ce que, évidemment, nous ne pouvons que souhaiter. Car, malgré les griefs, il importe de ne pas noircir le tableau : la Pomme reste une marque qui attire, et qui jouit d'un très grande fidélité chez ses employés, et ses utilisateurs. Si les conditions de travail sont parfois rudes en boutique, c'est aussi lié à l'incroyable croissance de l'entreprise, et à l'afflux afférent de clients. Le message, cependant, du côté d'une partie des salariés est clair :
nous voulons empocher les fruits de notre implication.
Le capital confiance des salariés est absolument déterminant pour Apple qui, on le souhaite, aura à cœur de le préserver.