UMP et PS plutôt en phase sur l'économie numérique
Par Didier Pulicani - Publié le
Société et économie numériquesde la campagne de François Hollande.
Durant le meeting, chacun des deux partis a mis un peu en lumière les volontés politiques de leur candidat sur le secteur. Il faut dire que l'économie numérique n'a malheureusement pas fait beaucoup de bruit durant cette campagne, alors que le domaine est très porteur en France. Côté UMP, on désire poursuivre la politique actuelle en matière fiscale, et également continuer de favoriser les incubateurs, et les bassins d'activités technologiques. L'information reste une valeur clef pour Princen, qui estime notamment que des portails et les aides dédiés aux start-up sont une nécessité. Le PS veut également remettre à plat certaines taxes, notamment sur les FAI, afin qu'ils
ne deviennent pas des vaches à laitdu secteur . Le candidat Hollande souhaite également éviter à tout prix les déserts numériques, pour qui l'internet à haut-débit n'est pas disponible.
Evidemment, le piratage est aussi revenu sur le tapis. Chez les socialistes, on critique à nouveau la loi HADOPI, sans pour autant évoquer sa suppression :
Une approche de l’Internet pour laquelle Nicolas Sarkozy a une vision répressive ou de surveillance et qui est un espace de sauvageons et de pirates en puissance [..] Nicolas Sarkozy a présenté de nombreuses dispositions de nature répressives avec par exemple, l'extension de la Hadopi au streaming ou la pénalisation de consultation de sites terroristes. Ce à quoi l'UMP répond
La cybercriminalité, ça existe. On ne peut pas faire comme si le terrorisme n'existait pas et je note que le Parti Socialiste ne se confronte pas à ces problèmes. Par exemple, concernant Hadopi, vous n’avez à ce jour rien trouvé de mieux pour faire respecter la loi. Je vous renvoie à vos débats internes et d'ailleurs nous n'avons toujours pas compris ce que vous vouliez faire dans ce domaine
Reste que sur la plupart des grands thèmes du numérique, Princen et Pellerin partageaient des avis plutôt similaires. Si le PS regrette un manque de vision et l'UMP se plaint d'un vrai positionnement de son adversaire, les stratégies évoquées ne sont pas si éloignées, mettant le soutien à l'innovation au coeur de la politique. Finalement, la véritable question concerne surtout l'intérêt réel des deux candidat pour le secteur. Et le constat est bien triste : aucun des deux présidentiables ne semble vouloir y accorder une place honorable dans leur campagne, et le sujet revient finalement toujours sur un coin de table, entre deux polémiques.
(Voir aussi IDSI, Clubic et challenge)