Les solides griefs du département de la justice US sur les eBooks
Par Arnaud Morel - Publié le
Les décidément très remarquables The Verge ont pu lire le dossier du département de la justice américain concernant la procédure anti-trust engagée contre Apple et les principaux éditeurs de livres. Et celui-ci s'avère très solide, fruit d'une longue enquête, laquelle dévoile un vrai petit roman policier : rendez-vous discrets entre les éditeurs, accords sur les prix et chantage contre Amazon. Objectif commun des éditeurs et d'Apple : déboulonner Amazon de sa place de faiseur de pluie en matière de livres numériques et sortir du modèle de vente globale imposé par celui-ci et débouchant sur des best-sellers en vente à 9,99 $.
Car les éditeurs, depuis longtemps, étaient vent debout contre Amazon et son modèle de vente honni des best-sellers à 9,99 $. Amazon achète les livres au prix de gros, et définit lui-même le prix de vente, n'hésitant pas à vendre à perte. Mais, avant l'arrivée d'Apple sur le marché, les éditeurs n'avaient guère de choix. Cupertino qui, un temps, songeait à laisser ce marché de côté pour peser uniquement sur les domaines musique et vidéos, a clairement vu l'opportunité de profiter de la détestation des éditeurs.
Début 2009, Eddye Cue, en charge d'iTunes, précise dans un email interne à destination de Steve Jobs les opportunités.
Steve Jobs voit l'opportunité du modèle d'agence, qui permet aux éditeurs de fixer librement leurs prix, Apple se réservant les 30% habituels sur iTunes, lesquels sont moins habituels en matière de vente de livre et se situent dans la fourchette haute des bénéfices. Il est bien conscient que ce modèle débouchera sur une hausse du prix payé par le client final.
L'arrivée de ce nouvel acteur, qu'Amazon sait menaçant et puissant, ainsi que le front uni des éditeurs, pousse Amazon à s'aligner sur le modèle d'agence. Conséquence aujourd'hui, la plupart des best-sellers sont vendu 12,9 $ ou 14,9 $, sur l'iTunes Store, comme sur Amazon.
Apple joue finement en imposant la clause dite de la
Au final, l'enquête du DoJ vise donc cette modification substantielle du marché et estime détenir assez de preuves de la collusion entre les principaux éditeurs et Apple. À l'appui de sa théorie, l'enquête révèle, à partir d'écoutes téléphoniques et d'espionnage de communications de nombreuses réunions secrètes (ou supposées telles) entre les éditeurs, occupés à fourbir leur révolte contre Amazon.
Les couillons dans l'affaire, tout de même, restent les consommateurs. Et l'accès aisé à la culture, mis à mal par les prix délirants des livres numériques.
Car les éditeurs, depuis longtemps, étaient vent debout contre Amazon et son modèle de vente honni des best-sellers à 9,99 $. Amazon achète les livres au prix de gros, et définit lui-même le prix de vente, n'hésitant pas à vendre à perte. Mais, avant l'arrivée d'Apple sur le marché, les éditeurs n'avaient guère de choix. Cupertino qui, un temps, songeait à laisser ce marché de côté pour peser uniquement sur les domaines musique et vidéos, a clairement vu l'opportunité de profiter de la détestation des éditeurs.
Début 2009, Eddye Cue, en charge d'iTunes, précise dans un email interne à destination de Steve Jobs les opportunités.
À ce stade, il sera très facile pour nous d'entrer en compétition avec Amazon et de les battre en ouvrant notre propre boutique de vente de livres en ligne.
Steve Jobs voit l'opportunité du modèle d'agence, qui permet aux éditeurs de fixer librement leurs prix, Apple se réservant les 30% habituels sur iTunes, lesquels sont moins habituels en matière de vente de livre et se situent dans la fourchette haute des bénéfices. Il est bien conscient que ce modèle débouchera sur une hausse du prix payé par le client final.
Vous fixez le prix, nous prenons nos 30 % et oui, au final le consommateur paiera un peu plus cher, aurait estimé le défunt PDG de Cupertino.
L'arrivée de ce nouvel acteur, qu'Amazon sait menaçant et puissant, ainsi que le front uni des éditeurs, pousse Amazon à s'aligner sur le modèle d'agence. Conséquence aujourd'hui, la plupart des best-sellers sont vendu 12,9 $ ou 14,9 $, sur l'iTunes Store, comme sur Amazon.
Apple joue finement en imposant la clause dite de la
most favored nation: les éditeurs s'engagent à ne pas proposer leurs livres numériques moins chers qu'ils ne le font sur l'iTunes store.
Au final, l'enquête du DoJ vise donc cette modification substantielle du marché et estime détenir assez de preuves de la collusion entre les principaux éditeurs et Apple. À l'appui de sa théorie, l'enquête révèle, à partir d'écoutes téléphoniques et d'espionnage de communications de nombreuses réunions secrètes (ou supposées telles) entre les éditeurs, occupés à fourbir leur révolte contre Amazon.
Les couillons dans l'affaire, tout de même, restent les consommateurs. Et l'accès aisé à la culture, mis à mal par les prix délirants des livres numériques.