Édifiant sur l'ambiance qui règne chez Microsoft : Mini-Microsoft, un blog consacré à Redmond mais vu de l'intérieur, rendait compte, hier, du Company Meeting 2011, messe annuelle interne à l'éditeur. Et la réunion de cette année a semble-t-il plutôt mal tourné.
Ballmer, pourtant, s'est abstenu cette année de faire sa danse de singe ou de clamer I love this company et a promis un new deal et un avenir rose, à base de Windows 8 et de retour en forme de Redmond. Mais l'ambiance qui transparaît dans les commentaires est celle d'une entreprise à la dérive, sans management intelligent, avec une pression maximale pour les employés qui frémissent à l'annonce de la naissance d'un Microsoft rajeuni. Florilège.
C'est le moment le plus déprimant des 10 années que j'ai passé à travailler pour Microsoft, en ce moment tout le monde est soit en train de partir, soit songe à le faire, commente un employé supposé.
Un produit Apple peut "cannibaliser" un autre produit Apple, mais ne peut pas cannibaliser un produit Microsoft. Il le dévore simplement.
Windows 8 exige de réaliser 4ans de travail en 6 mois de programmation dans une ambiance de type bureaucratie soviétique tandis qu'Apple sort version après versions de ses trucs. Bing perd des millions. Windows Phone est mort à l'arrivée. Azure est mort avant l'arrivée.
Quand Sinosfky (NDR responsable Windows) aura réussi à faire marcher son photocopieur, nous en serons à l'iPad 4 ou 5. N'attendez plus aucune magie de Microsoft, ces jours sont terminés.
Répondant à un commentaire - l'un des rares - élogieux estimant que Windows Phone 7 a montré qu'il pouvait dépasser iOs, ce message. Je ne pense pas que ce commentaire soit sarcastique, ce qui le rend plus drôle encore. Dans quel sens Microsoft a-t-il montré qu'il pouvait surpasser iOS et Android ? En perdant le marché entier des mobiles avec Windows Phone 7 qui a du se vendre à 38 exemplaires ?.
Steve Ballmer a fait avec Microsoft ce que George Bush a fait avec les USA de 2000 à 2008 : le faire s'écraser au sol.
Bien sûr, tous ces commentaires ne sont pas l'œuvre d'employés de Microsoft, mais la plupart le sont. Mini-Microsoft est le lieu d'expression non contrôlé des employés de Redmond depuis 2004. Et l'ambiance qui est décrite dans ces commentaires n'est pas à proprement parler nouvelle. Management concurrentiel, divisions au sein des différentes unités qui plante la capacité d'innovation, raidissement des avantages salariaux - il y a tout une série de commentaire sur l'intérêt d'aller à ce meeting annuel : obtenir des sandwichs gratuits. Pour paraphraser un humoriste célèbre, La maison Microsoft brûle et Steve Ballmer regarde ailleurs.
