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La taxe stratégique d'Apple

Par Arnaud Morel - Publié le

La taxe stratégique d'Apple
L'immense John Siracusa publie un billet plutôt pertinent à propos de l'évolution d'Apple, où il se demande si Cupertino n'est pas en train de se pénaliser d'une taxe stratégique. Une telle taxe résulte de la compétition entre diverses branches d'une même entreprise, contraintes de ne pas innover pour éviter d'écorner le business de la branche concurrente. Pour préserver les intérêts d'un secteur, le développement d'un autre secteur est pénalisé. Le vocable vient de Joel Spolsky, un ancien employé de Microsoft qui expliquait : Il existe des synergies négatives. Dans le cas de Microsoft, ils les appellent les "taxes stratégiques". Comme, par exemple, l'équipe d'Internet Explorer qui n'a pas la possibilité de corriger l'éditeur DHTLM parce qu'il pourrait concurrencer Word. Ils sont alors forcés de le garder boggué.

Pour Apple, la taxe stratégique serait à chercher du côté de l'App Store et du rôle sans cesse croissant d'Apple en tant que fournisseur de contenu, plus globalement. Apple loue et vends des films et des émissions de TV, alors ils sont en concurrence avec Netflix. Apple est dans le business musical, alors il est en concurrence avec Rhapsody. Apple a voulu être dans le business des eBooks, donc il est en compétition avec Amazon. Apple vend un email, un espace de stockage, de synchronisation et d'hébergement, donc il est en concurrence avec Google, DropBox, Tublr et des douzaines d'autres. Toutes ces entreprises ont des applications iOS et contribuent au succès de la plate-forme, explique John.

Selon lui, la pression pour remporter des succès dans ces divers marchés risque bien d'influencer la politique d'Apple et de son App Store, entendez de conduire Apple à pénaliser les services concurrents pourtant nécessaires à l'attractivité de la plate-forme. Voire de l'avoir déjà fait si on se réfère aux changements divers intervenus en la matière. Si Apple pénalise ou élimine ses "concurrents", qui s'avèrent aussi être ses "contributeurs", le risque serait grand, pour la Pomme, de connaître la situation de Microsoft avec Windows et Office : le manque de compétition a permis aux produits Microsoft de stagner, et les innovations suivantes ont eu lieu à un autre endroit que sur Windows.

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