Les grandes manœuvres dans le monde des smartphones et tablettes
Par Arnaud Morel - Publié le
HP/Palm rejoint la stratégie de toujours d'Apple : contrôler le logiciel et le matériel afin de parfaire l'expérience utilisateur. Pour HP, l'adoption de WebOS comme cœur de sa stratégie mobile - voire même de sa stratégie en matière d'ordinateur - est un pari risqué. Le fabricant dispose évidemment de la masse critique pour pouvoir soutenir ce projet mais sa réussite imposera d'augmenter significativement l'attractivité, pour les développeurs, de sa plate-forme. Ce pari là ne se gagnera qu'en sortant les Pre de leur niche actuelle. Blackberry, de son côté, qui maitrise les aspects logiciels et matériels de la même manière, fait un choix comparable en adoptant QNX un OS destiné à être généralisé sur ses tablettes, puis smartphones.
Nokia suit le chemin inverse, ce qui fournit un assez bon exemple du risque évoqué plus haut. Le constat de Nokia est simple : l'entreprise n'a pas été assez réactive pour promouvoir sa solution maison, MeeGo, et s'adosse à Microsoft pour sortir de cette impasse. Avec la capacité logicielle de Redmond, la maîtrise matérielle de Nokia, l'ensemble réunit dans un partenariat étroit, le pari peut s'avérer payant. D'autant que Microsoft, pour rendre attractive sa plate-forme logicielle, n'hésite pas à ouvrir son porte-monnaie et à financer des portages d'applications.
Google et son Android jouissent, pour l'heure, d'une toute autre dynamique. Les smartphones Android connaissent une progression considérable de parts de marché, aux USA notamment. Cependant, si l'Android Market (ou les Android Market) est le plus proche concurrent, niveau nombre d'applications, de l'app Store, il n'offre pas encore une rentabilité comparable. L'arrivée sur le segment des tablettes est pour l'heure plus douloureuse, Google et les fabricants ne témoignant pas d'une vision très claire sur le sujet. La tablette Samsung Galaxy Tab, par exemple, continuer de fonctionner avec une version d'Android peu adaptée et ne devrait pas pouvoir bénéficier d'Android 3 pour l'heure et sans bidouille.
Apple, de son côté, ne reste pas inactif : appuyée sur un App Store qui laisse le premier concurrent - Google - assez loin derrière, la Pomme réfléchit à diversifier son offre en matière de smartphone et à proposer un iPhone moins cher. Pas sûr, d'ailleurs, que ce projet n'aboutisse : la Pomme peut se contenter de parts de marché plus limitées pourvu qu'elle conserve, comme aujourd'hui, la plus grosse part du gâteau bénéfice. En matière de tablette, l'iPad 2 arrivera sur un marché encore outrageusement dominé par l'iPad 1, et sera, à n'en pas douter, au niveau des plus performantes tablettes concurrentes, lesquelles restent aujourd'hui encore virtuelles.
On le voit, la bataille fait rage, les stratégies se dessinent. Des acteurs actuels, combien vont survivre dans les 2 ou 3 années à venir ? Quelle optique se révélera la plus payante ? Le contrôle de tous les aspects, matériels et logiciels, oblige, pour rendre attractif la plate-forme, une belle base d'utilisateurs, une masse critique suffisante. L'utilisation d'un OS proposé gratuitement comme Android, ou de l'OS de Microsoft placent les fabricants dans une position délicate pour se démarquer de la concurrence et rognent les marges, la bataille s'opérant sur le prix des produits.
L'époque, en tout cas, est passionnante dans ce domaine de l'informatique ultra mobile.