La bataille formidable des processeurs mobiles
Par Arnaud Morel - Publié le
Apple a été la première entreprise à vraiment bâtir un produit attractif qui n'est pas basé sur les microprocesseurs Intel et Microsoft Windows. L'iPhone a fait exploser certaines barrières psychologiques que pouvaient avoir certaines personnes à essayer de nouveaux types de produits et a vraiment déclenché cette nouvelle ruée vers l'or électronique, commente Fred Weber, un vétéran de l'industrie des semi-conducteurs. Car c'est bien là un des aspects majeurs de ce marché : il n'est pas conduit par Intel, qui est plutôt en retard dans cette course.
C'est clairement l'architecture ARM qui, pour l'heure, domine cette industrie avec Apple qui conçoit ses propres puces dérivées de cette architecture, comme le A4 qui équipe l'iPad, mais aussi Qualcomm et son SnapDragon. Intel espère revenir dans la course au fur et à mesure que les périphériques mobiles se rapprochent des performances des "vrais" ordinateurs.
Cette course à l'armement risque de faire des victimes : concevoir une puce ex nihilo est un sport à risque, avec un investissement estimé à 1 milliard de dollars pour la conception seule. Un second marché, celui de la production des puces, est lui aussi très compétitif : GlobalFoundries construit en ce moment même une usine très avancée pour produire des puces à Dresde, en Allemagne - plus de 10 milliards de dollars d'investissement, tandis que Samsung ou United Microelectronics sont, eux aussi, en embuscade. Pour ces fabricants, le marché des puces mobiles est un nouvel Eldorado, et l'espace laissé libre par Intel est désormais solidement occupé.
Ces fabricants de puces se poussent les uns les autres et si l'un chute (NDR : vu l'importance des investissements), il y en aura toujours deux ou trois qui resteront debout, explique Ian Drew, vice-président d'AMD. La compétition, en tout cas, profite aux consommateurs qui disposent de produits utilisants des processeurs toujours plus puissants et moins voraces en énergie.
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