Druide Informatique : l'iPad, un nouveau paradigme d'interface
Par Arnaud Morel - Publié le
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Que pensez-vous de l'iPad ? Le ressentez-vous comme un "gros" iPod touch, ou plus comme un tout nouveau périphérique qui ouvre des usages d'informatique mobile non explorés encore ?
Éric Brunelle, éditeur d'Antidote Mobile : Il y a clairement un élément de nouveauté important. Ce n'est pas un objet que l'on porte sur soi, contrairement à l'iPhone, mais ce n'est pas non plus un objet fixe, comme un iMac. Ça se prend en main comme un iPhone, et on interagit de la même façon très naturelle, avec les doigts. Presque autant d'espace d'écran et de puissance qu'un Mac, mais pas de système apparent, pas de Dock, de desktop ou de menus. C'est donc un hybride intéressant, particulièrement pour consommer des contenus textuels et vidéos, interactifs ou non. Pour tous ceux qui ont abandonné la télévision pour l'Internet, et ils sont nombreux, cela semble plus agréable qu'un portable ou qu'un fixe. Et il y a peut-être moyen d'aller chercher des gens qui seraient plus réfractaires à un ordinateur traditionnel.
Quelles sont les cibles d'un tel produit à votre avis ?
Éric Brunelle, éditeur d'Antidote Mobile : Le salon ! (internautes, lecteurs, photonautes, vidéonautes) Probablement aussi les écoles, grâce à la simplicité et au prix. Les entreprises résisteront au départ - ce n'est pas sérieux, il n'y a même pas de clavier ! - mais il y fera probablement aussi son chemin, lorsque les applications apparaitront.
Quelles caractéristiques techniques retenez-vous de ce produit ? Que trouvez-vous marquant (ou pas) dans le concept ?
Éric Brunelle, éditeur d'Antidote Mobile : La puissance du processeur, rapportée comme impressionnante (du moins pour la vitesse de Safari). Nous pourrons découvrir à quel point Cocoa Touch est bon (ou non) pour le travail «normal», lorsqu'il n'est pas contraint par la puissance et l'affichage.
Le fait de tenir l'iPad entre ses mains pour l'utiliser instaurera peut-être un nouveau rapport à l'objet. Le poids nous inquiète un peu: à une livre et demie, c'est plus de deux fois plus que le Kindle, et sans doute encore un peu trop pour des séances de lecture prolongées.
Le prix. À 500 $, on se rapproche du prix des ultraportables, qui est un facteur majeur de leur popularité. C'est une surprise de la part d'Apple.
Mais ce qui nous parait le plus marquant, c'est qu'en exportant l'interface épurée de l'iPhone à une machine grand format, on assiste peut-être à la naissance d'un nouveau paradigme d'interface pour l'informatique grand public, qui remplacerait celui apporté par le Mac en 1984: plus de fenêtres, plus de souris, plus de menus.
Que n'aimez-vous pas ?
Éric Brunelle, éditeur d'Antidote Mobile :
1. L'absence du multitâche. Le multitâche est crucial pour permettre au correcteur d'Antidote d'interagir avec les logiciels où l'on écrit, et pour faire apparaitre les définitions ou les synonymes d'un mot sans devoir quitter l'application où on l'a lu. Comme beaucoup d'autres, nous notons que le système de l'iPad n'est qu'une évolution de l'iPhone OS, en version 3.2, et nous espérons que le futur iPhone OS 4 comble cette lacune.
2. Les contraintes pour sauvegarder le contenu de l'iPad (chansons, applications, vidéos, livres). La seule méthode mentionnée, soit la synchronisation avec iTunes, implique que l'iPad reste dépendant d'un ordinateur maitre au lieu d'être autonome. C'était compréhensible pour l'iPhone, mais pour l'iPad, qu'il nous semble naturel de considérer comme "le seul ordinateur dont on a besoin", nous aurions préféré quelque chose comme une sortie USB avec un petit logiciel de sauvegarde.
3. L'absence de caméra frontale. Il nous semble que la taille et la prise en main de l'iPad en feraient la machine idéale pour les appels vidéo, avec iChat ou Skype. Si c'est une simple question de prix, pourquoi ne pas l'avoir au moins proposée sur les modèles plus chers?
Pensez-vous que les développeurs iPhone vont porter leurs applications et les adapter à l'iPad ? Vous-même, en avez-vous l'intention ?
Éric Brunelle, éditeur d'Antidote Mobile : Pour quiconque a une application qui peut profiter de l'espace supplémentaire, cela en vaut la peine: c'est relativement facile et ce sera plus agréable. C'est le cas d'Antidote Mobile, dont le grand frère Antidote HD profite déjà très bien de grands écrans. La formule de l'App Store, qui a beaucoup d'attraits pour les développeurs, facilite la décision commerciale sur plusieurs aspects; elle impose toutefois certaines contraintes qui modulent les développements possibles. Nous réservons encore notre jugement sur la nature exacte de ce que nous publierons pour l'iPad.
Avez-vous testé le SDK 3.2 bêta et quelles sont, dans ce cas, vos impressions ?
Éric Brunelle, éditeur d'Antidote Mobile : Vous n'ignorez pas que le SDK est toujours sous accord de non-divulgation jusqu'à la parution. Nos constats resteront donc vagues: c'est très bien conçu et très bien documenté, et cela constitue une greffe intelligente sur la base existante. Si les autres conditions sont réunies, nous en tirerons certainement une autre belle déclinaison d'Antidote.