Spéculations intelligentes autour de la tablette Apple
Par Arnaud Morel - Publié le
Coup sur coup, et John Gruber et John Siracusa partagent leurs réflexions sur la chose, lesquelles - c'est le moins qu'on attend de ces brillants analystes - rivalisent de pertinence. Gruber commence par de nombreuses questions : quelle taille pour cette tablette, comment son écran est-il protégé, comment tape-t-on sur son clavier virtuel ? Avec les pouces, ou en la posant sur un support ?
Mais la question cruciale, dont la réponse conditionne les autres, est si j'ai un iPhone ou un iPod touch, pourquoi voudrais-je d'une tablette ?, s'interroge-t-il. En clair, à quoi ça sert une tablette ? On le sait, Steve Jobs possède de nombreuses qualités mais se distingue surtout par sa capacité à refuser un produit dont il ne percevrait pas l'intérêt immédiat pour les clients. Et iPapy s'interrogerait sur la tablette en ces termes :
à quoi cela peut-il servir d'autre que surfer et lire depuis sa salle de bains ?
Aucune des fonctions envisagées pour cette tablette n'est en elle-même suffisante pour Apple : pas assez d'intérêt pour faire un lecteur de e-book -
les gens ne lisent plus, affirmait Steve Jobs, contredit, un peu, par les bonnes ventes de Kindle, de même pour un périphérique de lecture vidéo, ou un engin permettant l'accès aisé à l'internet mobile.
Ce n'est pas une question de "ou" mais de "et", répond Gruber. La tablette sera tout ça à la fois et sans doute plus.
Je dis qu'Apple vise loin : repenser l'expérience de l'ordinateur personnel, avance Gruber. La tablette, ainsi positionnée ne serait pas en compétition avec l'iPhone et l'iPod touch, qui, en leur qualité d'ordinateur de poche, ne peuvent être détrônés.
La tablette sera quelque chose que vous achèterez à la place d'un MacBook. Ça sera au MacBook ce que le Macintosh était à l'Apple II.
Même analyse du côté de John Siracusa : l'iPhone OS, qui partage les mêmes fondations que Mac OS X, "cache" consciencieusement tout aspect technique : où sont stockés les fichiers ? Qu'est-ce qui fonctionne en parallèle sur ces machines, toutes les réponses à ces questions sont invisibles pour l'utilisateur lambda qui se trouve simplement devant un superbe mini-ordinateur dont tous les éléments abstraits sont cachés.
Il n'est pas dur d'imaginer comment la vie de certaines personnes serait rendue plus simple s'ils pouvaient échanger la complexité d'un ordinateur dont ils ne se soucient pas contre un agrément et une simplicité d'usage accrue, explique Siracusa.
Merci Rodolphe pour les vues d'artiste