Bientôt Mars en 45 jours grâce à la propulsion nucléaire ?
Par Vincent Lautier - Publié le
Comment ça marche ?
La propulsion thermique nucléaire repose sur un principe simple mais efficace : on utilise un réacteur nucléaire pour chauffer un propulseur, en général de l’hydrogène. Ce gaz chauffé à très haute température (par fission nucléaire donc) est ensuite expulsé pour créer de la poussée. Résultat ? Une efficacité deux à trois fois supérieure à celle des moteurs chimiques actuels. Dit autrement : on peut aller beaucoup plus vite et plus loin.
Pour donner une idée des proportions, là où un moteur chimique mettrait six mois pour rejoindre Mars, la propulsion nucléaire pourrait réduire ce temps à seulement 45 jours. Et c’est loin d’être un détail : des trajets plus courts signifient moins de radiations pour les astronautes, moins de provisions à embarquer et moins de risques de pannes techniques en chemin.
Des tests prometteurs
Les tests récents, menés par General Atomics au Marshall Space Flight Center de la NASA, ont validé une étape cruciale. Le combustible a été soumis à des conditions extrêmes, avec des températures atteignant 2600 K (soit environ 2320 degrés Celsius, oui c’est chaud) et des cycles thermiques simulant les contraintes réelles d’un réacteur en fonctionnement. La bonne nouvelle c’est que le matériau a tenu bon, prouvant qu’il est capable de résister aux exigences de l’espace profond.
Ce n’est pas tout. D’autres tests, réalisés en laboratoire dans un environnement non-hydrogène, ont montré que le combustible fonctionne même à 3000 K, ce qui pousse encore plus loin les limites de cette technologie. Ces résultats donnent à penser que la propulsion thermique nucléaire est prête à entrer dans une nouvelle phase de développement.
Pourquoi c’est important pour l’avenir ?
Les missions vers Mars ou d’autres planètes sont actuellement ralenties par les limites des technologies existantes. Avec la propulsion nucléaire, non seulement on peut réduire le temps de voyage, mais on ouvre aussi la porte à des missions plus ambitieuses. Imaginez des expéditions vers les lunes de Jupiter ou Saturne, ou même des bases habitées sur Mars. Cette technologie pourrait tout changer.
Bien sûr, tout n’est pas encore prêt. Il reste des étapes à franchir avant de voir cette technologie en action dans l’espace. Mais avec des résultats aussi prometteurs, la NASA et ses partenaires avancent vraiment à grands pas.