Votre facture d'électricité va bouger en 2025 : à la hausse ou à la baisse ?
Par Vincent Lautier - Publié le
La TICFE et la crise énergétique
Depuis la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, le gouvernement avait abaissé la Taxe Intérieure sur la Consommation Finale d’Électricité (TICFE) au minimum pour alléger la facture des ménages. Fixée à seulement 1 €/MWh en 2022, elle est progressivement remontée, atteignant 22,50 €/MWh en 2024. Pourtant, la situation budgétaire tendue pousse le gouvernement à envisager une nouvelle hausse pour 2025, au-delà des 32 €/MWh initialement prévus. L’objectif est de renflouer les caisses de l’État, alors que le déficit public se creuse.
Un retour à la normale ou une augmentation ?
Le projet initial était de ramener la TICFE à son niveau d’avant-crise, soit 32 €/MWh. Cependant, selon des sources gouvernementales, cette taxe pourrait être majorée au-delà de ce seuil. Cette hausse aurait pour objectif de générer des recettes supplémentaires pour l’État, estimées entre 3 et 4 milliards d’euros, voire plus si la taxe atteint 37 €/MWh. Pour les 80% de ménages au tarif réglementé, cette augmentation ne devrait pas impacter directement leur facture, car elle pourrait être compensée par la baisse des prix de l’électricité sur les marchés de gros, mais cela reste à confirmer. Notons que les utilisateurs de véhicules électriques, qui rechargent souvent leur voiture à domicile, pourraient être affectés par cette hausse, augmentant leur coût de recharge mensuel.
Les abonnés au tarif de marché dans le viseur
Vous l’avez compris, les 20% de foyers ayant souscrit une offre de marché pourraient voir leur facture augmenter. Si leur fournisseur répercute cette hausse de la TICFE, ces ménages, dont de nombreux utilisateurs de véhicules électriques, pourraient être très pénalisés. Les abonnés au tarif de marché sont toutefois libres de basculer à tout moment vers une offre moins coûteuse, y compris au tarif réglementé, pour atténuer l’impact de cette taxe. Dans tous les cas, pour les foyers les plus modestes, en particulier ceux qui vivent dans des logements mal isolés, cela pourrait être difficile.
Un risque politique
Le gouvernement est bien conscient que cette mesure est sensible. La ministre de l’Énergie, Olga Givernet, a rappelé que les arbitrages ne sont pas encore faits et que le Parlement aura le dernier mot. Si la taxe est effectivement augmentée au-delà des 32 €/MWh, la promesse d’une baisse de 10 % sur les factures ne pourra pas être tenue.
Souvenons-nous que la crise des Gilets Jaunes avait été déclenchée par la hausse des taxes sur les carburants en 2018. Le gouvernement sait bien que c’est un sujet explosif pour les Français.
Qu’en pensez-vous ? Pensez-vous que votre facture va augmenter, baisser ou se stabiliser cette année ?