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Les smartphones causent-ils le cancer du cerveau ? L’OMS persiste et signe

Par Vincent Lautier - Publié le

Une étude commandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de dissiper les craintes persistantes concernant les risques de cancer liés à l’utilisation des téléphones portables. Après avoir analysé plusieurs décennies de recherche, les experts n’ont trouvé aucun lien entre l’utilisation prolongée des téléphones mobiles et le cancer du cerveau.

Photo : Pexels
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Des années de recherche confirmées



Onze experts issus de dix pays ont examiné plus de 5 000 études publiées entre 1994 et 2022, en se concentrant sur 63 études clés. Malgré l’augmentation massive de l’usage des smartphones, aucune corrélation n’a été établie entre l’exposition aux radiofréquences des téléphones portables et les cancers du cerveau. C’est une bonne nouvelle, bien que peu surprenante.

Selon Ken Karipidis, l’un des auteurs principaux de l’étude, les résultats sont très rassurants. Même chez les utilisateurs réguliers de téléphones mobiles depuis plus de dix ans, aucune hausse des cas de cancer du cerveau n’a été observée.

Des précautions sur le DAS peut-être excessives



La crainte d’un lien entre téléphones portables et cancer remonte à 2011, lorsque l’Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC) avait classé les radiofréquences comme possiblement cancérogènes. Suite à cette classification, des restrictions sur la puissance des téléphones et le Débit d’Absorption Spécifique (DAS) ont été introduites (on en parlait très concrètement au sujet de l'iPhone 12 par exemple).

L'ANFR fait de la pédagogie sur le DAS
L'ANFR fait de la pédagogie sur le DAS


Le DAS mesure la quantité d’énergie des ondes radio absorbée par le corps humain. Ces mesures, bien que prudentes, apparaissent aujourd’hui peut-être excessives à la lumière des conclusions récentes de l’OMS.

Un débat qui persiste



Malgré ces conclusions rassurantes, la multiplication des études et des articles peut paradoxalement entretenir la polémique. Même si chaque nouvelle étude confirme l’absence de danger, cette répétition peut susciter des interrogations. En effet, si vous lisez dix articles expliquant que le café ne rend pas chauve, vous pourriez finir par vous demander si le café provoque vraiment la calvitie !

Ce phénomène de doute manufacturé alimente parfois la méfiance envers certaines technologies, même lorsque les preuves scientifiques réfutent tout danger. La 5G, par exemple, a fait l’objet de nombreuses théories complotistes lors de son déploiement, en pleine pandémie de COVID.



Qu’en est-il des antennes relais ?



Peut-être plus intéressant encore que l’utilisation des smartphones, les études se sont aussi penchées sur les tours supportant les antennes relais. Là encore, les chercheurs n’ont trouvé aucun lien entre leur présence et une augmentation des cancers. Les technologies récentes comme la 3G et la 4G émettent des radiations bien inférieures à celles des générations précédentes. Bien que les études sur la 5G soient encore limitées, les recherches sur des technologies similaires, comme les radars, n’ont révélé aucun risque accru.

Les smartphones causent-ils le cancer du cerveau ? L’OMS persiste et signe


Paradoxalement, plus il y a d’antennes relais, moins les téléphones émettent de radiations, car ils nécessitent moins de puissance pour capter un signal.

Les dangers réels des smartphones



Si les téléphones portables ne sont pas liés au cancer du cerveau, leur utilisation excessive comporte néanmoins des dangers bien réels, notamment chez les jeunes. L’addiction aux smartphones peut entraîner des problèmes de concentration, perturber le sommeil et nuire à la santé mentale avec des risques accrus d’anxiété et de dépression.

L’utilisation du smartphone au volant est une autre menace sérieuse, souvent à l’origine d’accidents de la route (Didier, repose ce téléphone quand tu testes des voitures électriques, merci). De plus, les problèmes physiques, comme les douleurs au cou ou les troubles musculo-squelettiques liés à une mauvaise posture, sont en augmentation.

Simple curiosité : à la lecture de ces informations et de cette confirmation de l'OMS :