Du choix d'Apple pour le x86
Par Mathieu Godart - Publié le
Je tenais à donner quelques précisions concernant l'article proposé par iMarc, que vous pouviez lire dans nos colonnes hier. iMarc se proposait de chercher les
Tout d'abord, ce n'est pas parce que les grandes plateformes de jeu vidéo switchent au PowerPC (ou à ses dérivés, plus ou moins lointains), qu'il s'agit du meilleur choix pour le Macintosh. Les jeux vidéo ont des besoins en terme de performance bien différents de ceux des machines de bureau, bien plus polyvalents. On ne peut pas comparer le choix qu'à fait Apple pour le Mac avec celui qu'à fait Sony pour la PlayStation ou celui qu'à fait Microsoft pour la XBox.
Ensuite, et c'est là le point le plus important dans ma réponse, la puce qui équipe l'iPod n'est pas de Texas Instrument, mais de PortalPlayer. Et ARM (ARM7TDMI) n'est pas le modèle de la puce, mais bien le coeur de processeur intégré à la puce PP5020 (précédement PP5002) de PortalPlayer.
align="right"]Le processeur XScale d'Intel est architecturé, lui aussi, autour d'un coeur de processeur ARM (un ARM5TE). Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Intel n'est pas leader du processeur dans tous les domaines. En effet, sur le marché des mobiles, ARM est la plateforme utilisée par 90% des concepteurs de puces en bande de base (le coeur du téléphone mobile). Et cela est également le cas pour bon nombre de produits embarqués. Cela a donc contraint Intel à utiliser un coeur ARM dans sa puce XScale, pour des raisons de compatibilité entre autres. Le processeur utilisé dans le XScale est donc le même que celui utilisé actuellement dans l'iPod.
D'autre part, les puces XScale sont dessinées pour les applications embarquées mais malgré cela, Intel a beaucoup de mal à trouver sa place dans le marché des puces pour périphériques mobiles. Et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, ce type de puce dédiée n'a rien à voir avec les processeurs que l'on trouve dans nos ordinateurs, là où Intel est en position de force. Ensuite, Intel est arrivé sur ce marché assez tardivment (un peu comme Microsoft, mais là s'arrête la comparaison). Et enfin, sur le marché mobile, Intel utilise des coeurs de processeur ARM
Lors de la conception du premier iPod, Apple s'est tourné vers PortalPlayer, qui a dessiné un ASIC (i.e. une puce dédiée, la PP5002) spécifique pour le baladeur pommé. Puis une autre puce a été développée pour la quatrième génération (la PP5020), toujours par PortalPlayer. Ces puces ont été créées spécifiquement pour l'iPod. Quel intérêt aurait donc Apple à les faire concevoir par Intel, qui deviendrait du coup, un simple designer d'ASIC parmi tant d'autres ?
Je ne vois aucune raison forte, ni technique, ni financière, qui pourrait faire qu'Apple aille chercher Intel pour équiper ses iPods.
En ce qui concerne les éventuelles puces
Pour toutes ces raisons, et au risque de décevoir les ardents défenseurs du PowerPC, il me paraît indéniable de constater que l'architecture matérielle de l'iPod n'a pas pu influencer Apple lors de son choix d'Intel comme fournisseur de microprocesseurs pour le Macintosh. Et pour ce qui est de l'argument qui consiste à dire qu'Apple ne veut qu'un seul fournisseur de processeur pour ses Mac et l'iPod, il n'est que pure spéculation. Apple a toujours utilisé des puces PortalPlayer pour ses iPod, et Intel n'est vraiment pas en position de force sur le marché des périphériques portables.
Là en revanche où je suis d'accord, c'est qu'Apple continuera encore longtemps, en tout cas sur le marché des lecteurs multimédia portables, à ridiculiser ses concurrents. Avec ou sans Intel dans ses iPod.
vraisraisons du passage d'Apple au x86 d'Intel. En effet, selon moi, un certain nombre de points sont incomplets ou discutables, ce qui pourrait fortement nuancer les conclusions de l'article. J'aimerais donc y apporter mon point de vue.
Tout d'abord, ce n'est pas parce que les grandes plateformes de jeu vidéo switchent au PowerPC (ou à ses dérivés, plus ou moins lointains), qu'il s'agit du meilleur choix pour le Macintosh. Les jeux vidéo ont des besoins en terme de performance bien différents de ceux des machines de bureau, bien plus polyvalents. On ne peut pas comparer le choix qu'à fait Apple pour le Mac avec celui qu'à fait Sony pour la PlayStation ou celui qu'à fait Microsoft pour la XBox.
Ensuite, et c'est là le point le plus important dans ma réponse, la puce qui équipe l'iPod n'est pas de Texas Instrument, mais de PortalPlayer. Et ARM (ARM7TDMI) n'est pas le modèle de la puce, mais bien le coeur de processeur intégré à la puce PP5020 (précédement PP5002) de PortalPlayer.
align="right"]Le processeur XScale d'Intel est architecturé, lui aussi, autour d'un coeur de processeur ARM (un ARM5TE). Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Intel n'est pas leader du processeur dans tous les domaines. En effet, sur le marché des mobiles, ARM est la plateforme utilisée par 90% des concepteurs de puces en bande de base (le coeur du téléphone mobile). Et cela est également le cas pour bon nombre de produits embarqués. Cela a donc contraint Intel à utiliser un coeur ARM dans sa puce XScale, pour des raisons de compatibilité entre autres. Le processeur utilisé dans le XScale est donc le même que celui utilisé actuellement dans l'iPod.
D'autre part, les puces XScale sont dessinées pour les applications embarquées mais malgré cela, Intel a beaucoup de mal à trouver sa place dans le marché des puces pour périphériques mobiles. Et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, ce type de puce dédiée n'a rien à voir avec les processeurs que l'on trouve dans nos ordinateurs, là où Intel est en position de force. Ensuite, Intel est arrivé sur ce marché assez tardivment (un peu comme Microsoft, mais là s'arrête la comparaison). Et enfin, sur le marché mobile, Intel utilise des coeurs de processeur ARM
comme tout le mondeet n'a donc pas le bénéfice de son jeu d'instruction x86.
Lors de la conception du premier iPod, Apple s'est tourné vers PortalPlayer, qui a dessiné un ASIC (i.e. une puce dédiée, la PP5002) spécifique pour le baladeur pommé. Puis une autre puce a été développée pour la quatrième génération (la PP5020), toujours par PortalPlayer. Ces puces ont été créées spécifiquement pour l'iPod. Quel intérêt aurait donc Apple à les faire concevoir par Intel, qui deviendrait du coup, un simple designer d'ASIC parmi tant d'autres ?
Je ne vois aucune raison forte, ni technique, ni financière, qui pourrait faire qu'Apple aille chercher Intel pour équiper ses iPods.
En ce qui concerne les éventuelles puces
développées à la base sous Unix, il faut savoir que le compilateur GNU GCC (le même avec lequel Mac OS est compilé sur PowerPC et Intel) est tout à fait capable de compiler du code pour les coeurs de processeur ARM (et en particulier le ARM7TDMI, qui est le plus utilisé). Et ce depuis une station de travail de développement indépendamment Mac, PC ou Unix.
Pour toutes ces raisons, et au risque de décevoir les ardents défenseurs du PowerPC, il me paraît indéniable de constater que l'architecture matérielle de l'iPod n'a pas pu influencer Apple lors de son choix d'Intel comme fournisseur de microprocesseurs pour le Macintosh. Et pour ce qui est de l'argument qui consiste à dire qu'Apple ne veut qu'un seul fournisseur de processeur pour ses Mac et l'iPod, il n'est que pure spéculation. Apple a toujours utilisé des puces PortalPlayer pour ses iPod, et Intel n'est vraiment pas en position de force sur le marché des périphériques portables.
Là en revanche où je suis d'accord, c'est qu'Apple continuera encore longtemps, en tout cas sur le marché des lecteurs multimédia portables, à ridiculiser ses concurrents. Avec ou sans Intel dans ses iPod.