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Les petites anecdotes de l'épopée de Tim Cook "Il était particulièrement ennuyeux"

Par Didier Pulicani - Publié le

Bloomberg dresse aujourd'hui un bilan plutôt flatteur (non sans omettre les critiques) de l'Empire Tim Cook et de la capacité de CEO d'Apple à maitriser comme personne la chaine de production.

Si l'article ne nous apprend rien de majeur dans la carrière de cet ancien employé d'IBM devenu président de la plus grosse entreprise du monde, quelques anecdotes assez amusantes ressortent tout de même du papier, au travers de quelques témoignages anonymes. Morceaux choisis.

Tim Cook et Joe Biden, de vieux amis et une première usine américaine



Tim Cook n'a pas découvert Joe Biden à la dernière élection américaine. Déjà en 2012, peu après la mort de Jobs, le CEO d'Apple avait pu dîner avec l'actuel président américain et échanger avec lui, notamment sur la sous-traitance chinoise, un dossier très sensible dans la politique américaine. Alors que Jobs -et son ton légendaire- avait déclaré à Obama que ces emplois ne reviendraient jamais quelques mois plus tôt, Tim Cook s'est montré beaucoup plus diplomate par la suite, promettant dès le début de son mandat, la fameuse usine du Mac Pro (de 2013) sur le sol américain. C'est elle qui produira l'un des plus gros échecs d'Apple, une machine peu fiable, peu modulaire et dont les ventes auraient été largement en dessous des projections, précisent nos confrères -une preuve de l'incapacité des USA à rivaliser avec la Chine, explique ainsi l'article.

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L'usine de Donald Trump ? Une pièce de théâtre !



Bloomberg revient également sur l'inauguration de la pseudo-nouvelle usine dédiée au dernier Mac Pro, offerte à Donald Trump sur plateau, lui qui souhaitait que toute la production d'iPhone revienne sur le sol américain. Malgré le flop récurrent de cette unité de production (coûts, retards lié à l'approvisionnement... de pièces chinoises, licenciements...), on comprend que cette usine n'existe que pour satisfaire les dirigeants du moment, peu importe leur bord politique. Durant la visite de Trump, un employé de l'époque rapporte que les Mac Pro ont été exposés pour donner l'impression que nous vendons ces choses comme des petits pains, se souvient un ingénieur.

Les petites anecdotes de l'épopée de Tim Cook "Il était particulièrement ennuyeux"


De nombreux employés ont eu un jour de congé, et les quelques privilégiés autorisés à rester faisaient pour la plupart semblant de travailler en arrière-plan dans leurs uniformes bleus, selon un autre membre du personnel. C'était vraiment un spectacle de bout en bout. Apple se gardera d'ailleurs bien de critiquer les fake news de Trump au sujet de cette usine, qui n'était ni nouvelle, ni rentable et confirmait surtout la dépendance d'Apple à la production chinoise.

Tim Cook, un homme "particulièrement ennuyeux"



Revenant sur la carrière au long cour de Tim Cook à travers IBM et Compaq -période durant laquelle Tim Cook fut très copain avec Terry Gou, directeur de Foxconn- son entourage le décrit comme un homme très travailleur, jusqu'à 18H par jour pour envoyer des e-mails. Cook passait apparemment le reste de son temps-libre à la salle de sport. Dans le contexte professionnel, on le décrit comme quelqu'un de peu intéressant. Tim a toujours été un travailleur acharné , déclare un ancien cadre d'Apple qui a travaillé avec Cook durant ses premières années dans l'entreprise et qui, comme pour d'autres sources, parle toujours sous couvert d'anonymat de peur des représailles des entreprises. Je l'ai toujours trouvé exceptionnellement ennuyeux., une image qui ressort souvent dans les témoignages, et peu flatteuse sur le plan personnel.

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Il négocie jusqu'à la quatrième décimale !



Si l'on aime souvent plaisanter devant les tarifs excessifs d'Apple et le peu de générosité de l'entreprise -comme pour la triste affaire du Kit de développement des Mac M1- cette pingrerie généralisée reflète apparemment bien le tempérament du CEO d'Apple. Un témoin se souvient d'ailleurs que pour une simple prise USB -peu différentes des standards PC de l'époque- (et vendue littéralement 5 centimes l'unité), Tim Cook était allé négocier cette pièce jusqu'à la quatrième décimale. L'homme ferait de la réduction des coûts une véritable obsession, quitte à parfois mettre tous ses oeufs dans le même panier -l'ultra-dépendance d'Apple à la Chine, mise en péril par la politique de Trump, a récemment poussé Apple à diversifier ses sites de production au Vietnam ou en Inde, notamment.

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Les employé d'Apple continuent d'aller en Chine en pleine pandémie



Comment Apple a-t-elle pu sortir autant de produit et produire aussi efficacement en pleine pandémie ? Alors que les employés d'Apple avait l'habitude de traverser plusieurs fois par semaine le Pacifique pour contrôler les prototypes et les chaînes de production, on aurait pu penser que l'arrêt des vols commerciaux vers la Chine allait rendre l'opération compliquée. Il n'en fut rien, si l'on en croit Bloomberg, qui qui explique qu'Apple avait envoyé ses ingénieurs sur place via des jet privés, par centaines et au pire moment de la crise.

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L'iPhone 6, le "vrai" premier produit de Tim Cook



A l'époque de Steve Jobs, l'équipe en charge du design travaillait apparemment de son côté, et venait ensuite présenter ses oeuvres aux ingénieurs, chargés de trouver des solutions techniques. Avec Tim Cook, les deux corporations étaient chargées de bosser main dans la main dès le départ. L'iPhone 6 aurait été le symbole de cette transformation : fini le dos en verre difficile à produire, adieu les bords tranchants... place à un revêtements métallique plus robuste et des matériaux plus faciles à concevoir. On pourrait résumer l'appareil ainsi : un peu moins design, mais plus aisé à assembler dans les usine. Tim Cook n'aurait également pas hésité à multiplier les produits (7 iPhone et 5 iPad aujourd'hui contre 2 et 1 à l'époque) et à augmenter drastiquement les prix, notamment sur les accessoires, quitte à s'attirer les foudres du public et à rendre la gamme moins lisible -allant de fait contre le dogme énoncé par feu Steve Jobs lorsqu'il revient aux commandes de l'entreprise.

Finalement, on pourrait résumer Tim Cook à la célèbre phrase Money money money. Pour le meilleur et pour le pire !