C'est dans un très long portrait que The Wall Street Journal s'est intéressé à Tony Blevins, VP achats d'Apple, dévoilant les coulisses redoutables de la firme. Son surnom en interne annonce immédiatement la couleur, Blevinator n'est pas un monsieur facile...
Une grande partie de son travail est de négocier -très fermement- les prix auprès des fournisseurs, un exercice qu'il maîtrise. Ses ex-collaborateurs décrivent une motivation féroce et une efficacité à toute épreuve. Son travail consiste à piller une ville comme un viking et à en tirer toutes les ressources. C'est comme tuer le mouton plutôt que de juste le tondre...
Il aurait connu Tim Cook, alors qu’ils travaillaient tous deux pour IBM. Le CEO l’aurait débauché vers l’an 2000. Au début, il s’occupait des achats courants (l’article cite du papier toilette), avant de faire rapidement ses preuves et de passer à la supervision des achats de composants pour l’iPod puis de gravir les échelons.
On apprend alors que Tony Blevin a participé à tous les gros dossiers de la firme californienne , à commencer par Intel et Samsung. Acteur principal dans le dossier Qualcomm, il a incité les sous-traitants concernés à ne pas payer les redevances pendant la durée de la procédure. Il a également été sollicité par Tim Cook pour gérer les négociations autour de l'Apple Park, notamment pour obtenir les pièces de verre pour la structure. Pour la petite histoire, il aurait invité plusieurs professionnels du verre à Hong Kong. Une fois arrivés, il les aurait placés dans des pièces différentes allant de l'un à l'autre pour dealer le prix le plus bas.
Parmi ses autres compétences, il est aussi en charge de la résiliation des contrats avec des partenaires récalcitrants, comme STMicroelectronics. Il impose négocie les clauses de confidentialité dans les accords cadres et les pénalités qui vont avec. Il aurait même traité de stupide, un haut dirigeant de Japan Display pour avoir rompu un accord de non divulgation. Juste avant de lui demander plusieurs millions de dollars de compensation. C'est également lui qui annonce les mauvaises nouvelles, comme pour Imagination.
Apparemment, Blevinator n'aurait pas souhaité apporter de commentaire à son portrait. Il précise toutefois ne pas en avoir reçu l'autorisation d'Apple et être un homme loyal.
