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FBI vs Apple : la réponse laconique de Cupertino, qui nie en bloc le manque d'assistance

Par Didier Pulicani - Publié le

FBI vs Apple : la réponse laconique de Cupertino, qui nie en bloc le manque d'assistance
Et c'est reparti pour des mois de bataille en ordre rangé entre Apple et le gouvernement américain, une affaire qui rappelle celle de San Bernardino il y a quelques années.

A l'époque, la Pomme n'avait daigné aider les forces de l'ordre à débloquer le téléphone du tireur, une histoire qui se répète désormais avec deux modèles d'iPhone (un 5 et un 7) retrouvés sur les lieux du crime. Accusé hier soir de ne pas avoir permis de faire avancer l'enquête, Apple se défend dans un long communiqué.

En substance, on y apprend que la firme a bel et bien envoyé plusieurs gigaoctets de données via les données de compte et les sauvegardes iCloud. Evidemment, ce ne sont pas ces informations qui intéressent les enquêteurs, mais bien les messages envoyées juste avant le drame, afin d'établir un lien avec différents complices potentiels. Précisons que si les iPhone sont connectés à un réseau WiFi connu, ils peuvent envoyer leurs données sur les serveurs d'Apple, mais l'opération n'est pas toujours simple et les infos parfois incomplètes.

Persuadé qu'Apple est capable de fouiller dans ses propres appareils (ce que l'intéressée dément), le FBI tente donc à nouveau de pousser Apple à trouver des solutions. En face, la firme répond une nouvelle fois de façon laconique : Nous avons toujours dit qu'il ne pouvait pas y avoir de porte dérobée juste pour les gentils. Les portes dérobées peuvent également être exploitées par ceux qui menacent notre sécurité nationale et la sécurité des données de nos clients. Comme nous vous le rappelions hier soir, l'histoire a démontré qu'il était tout à fait possible de débloquer un iPhone, notamment via des failles de sécurité, des officines proposant ce genre de service depuis des années. Le FBI fera-t-il à nouveau appel à tiers ? Ou s'agit-il d'un moyen de pression politique pour faire voter de nouvelles lois sur le sujet ? La réponse... au prochain épisode !

Voici l'intégralité du communiqué :

Nous rejetons l'idée selon laquelle Apple n'a pas fourni d'assistance substantielle dans l'enquête de Pensacola. Nos réponses à leurs nombreuses demandes depuis l'attaque ont été faites à temps, approfondies et se poursuivent.

Quelques heures après la première demande du FBI, le 6 décembre, nous avons produit une grande variété d'informations associées à l'enquête. Du 7 au 14 décembre, nous avons reçu six demandes légales supplémentaires et en réponse, nous avons fourni des informations, notamment des sauvegardes «iCloud», des informations de compte et des données transactionnelles pour plusieurs comptes.

Nous avons répondu à chaque demande rapidement, souvent en quelques heures, en partageant des informations avec les bureaux du FBI à Jacksonville, Pensacola et New York. Les requêtes ont donné lieu à de nombreux gigaoctets d'informations que nous avons remis aux enquêteurs. Dans tous les cas, nous avons répondu avec toutes les informations que nous avions.

Le FBI ne nous a informés le 6 janvier qu'ils avaient besoin d'une assistance supplémentaire - un mois après l'attaque. Ce n'est qu'à ce moment-là que nous avons appris l'existence d'un deuxième «iPhone» associé à l'enquête et l'incapacité du FBI à accéder à l'un ou l'autre «iPhone». Ce n'est que le 8 janvier que nous avons reçu une citation à comparaître pour des informations relatives au deuxième «iPhone», auxquelles nous avons répondu en quelques heures. Une demande rapide est essentielle pour accéder à l'information et trouver des options supplémentaires.

Nous continuons de travailler avec le FBI et nos équipes d'ingénierie ont récemment reçu un appel pour fournir une assistance technique supplémentaire. Apple a un grand respect pour le travail du Bureau et nous travaillerons sans relâche pour les aider à enquêter sur cette attaque tragique contre notre pays.

Nous avons toujours dit qu'il ne pouvait pas y avoir de porte dérobée juste pour les gentils. Les portes dérobées peuvent également être exploitées par ceux qui menacent notre sécurité nationale et la sécurité des données de nos clients. Aujourd'hui, les forces de l'ordre n'ont jamais eu accès à autant de données, si bien que les Américains n'ont pas à choisir entre affaiblir le chiffrement et résoudre les enquêtes. Nous pensons que le chiffrement est essentiel pour protéger notre pays et les données de nos utilisateurs.