Apple Pay, Apple Card, Apple Cash pourront-ils faire d’Apple, une banque ?
Par Laurence - Publié le
petit morceau de plastique, qui -chez elle- sera en titane.
Mais Apple n’est pas tout à fait une banque virtuelle. Elle renouvelle pour cette initiative, un partenariat avec la banque d’affaire Goldman Sachs et le fabricant de cartes Mastercard. Elle entend également offrir un Service de comptabilité pour surveiller son budget -entrées/sorties d’argent-, ses découverts, l’état de ses dépenses, comme il existe déjà un certain nombre d’apps.
Mais elle ne s’arrête pas là et propose un Service de fidélisation, via Daily Cash, un programme de cash-back qui permet de reverser de l’argent sur le compte rattaché en fonction de certaines opérations : 1% en cas d’utilisation physique, 2 % pour un paiement mobile, et mieux, 3 % pour des achats Apple (sur l’Apple Store).
La carte apparaît alors comme la cerise sur le gateau, intégrée à Apple Pay et se trouvant également dans Wallet. Il ne s’agissait pas vraiment d’une nouveauté, cette dernière était pressentie depuis mai 2018, date à laquelle The Wall Street Journal (désormais Apple News) avait révélé leur projet de lancer une carte de crédit commune.
Malheureusement sans contact, elle ne pourra être utilisée que de manière traditionnelle chez les commerçants. En revanche, elle offre une meilleure sécurité en ne présentant aucun signe distinctif : absence de numéro (et de cryptogramme visuel au dos) ou de date d’expiration, juste un nom et une puce.
Tim Cook a précisé qu’Apple ne sera pas en mesure de consulter les données des achats (type, localisation, prix, etc.). Tout sera protégé à la manière de l’empreinte digitale et de FaceID. Apple assure que l’Apple Card sera totalement gratuite et qu’il n’y aura pas de frais à l’étranger. La carte physique devrait néanmoins être facturée, même si l’entreprise ne l’a pas précisé.
Mais le lancement d’une carte physique en complément des Services existants devrait permettre d’en généraliser son usage et venir grossir les revenus générés via ce dispositif (mais aussi de soutenir les ventes des iPhone). Outre les clients, il faudra également compter sur l’accueil des financiers et des actionnaires.
Mais là encore, le Service est réservé aux Etats-Unis et la question de son déploiement en Europe (et en France) est loin d’être aisée. En effet, il n’est pas sûr que le droit bancaire européen permette à Apple d’être une véritable banque, sauf à nouer un partenariat plus actif avec d’autres établissements.
Cependant, Goldman Sachs ne cache pas sa volonté de voir étendre le service d’Apple à l’international. Ainsi, Richard Gnodde, le CEO de la banque, a déclaré à CNBC vouloir explorer toutes les opportunités internationales pour Apple Card, sans toutefois entrer dans les détails.
Aucun calendrier pour un déploiement élargi n’a en effet été annoncé, mais l’émetteur de l’Apple Card, semble optimiste :
Avec ce produit [Apple Card], nous allons commencer aux États-Unis, mais avec le temps, nous allons certainement penser aux opportunités internationales qui s’offrent à lui. Nous le lancerons au cours de l'été [aux États-Unis] et nous pensons qu'il sera rapidement intégré. En outre, une dernière difficulté se pose puisque Goldman Sachs est avant tout une banque d’affaires et non un organisme pour les particuliers.
Hier, Tim Cook concluait la keynote en rappelant que
le client sera toujours au centre de tout. Pour autant, beaucoup critiquent la stratégie actuelle de la firme, trop financière, avec des gammes de produits de plus en plus difficiles à lire ou des Services de plus en plus limités à certains segments (ou aux USA tout simplement). A trop vouloir se diversifier, Apple n’en aurait elle pas un peu oublié son cœur de métier et sa clientèle, dont la fidélité pourrait bien s’émousser.
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