Après quatre mois d'application, la Cnil dresse un premier bilan du RGPD, le règlement communautaire entré en vigueur le 25 mai dernier. Ce dernier est plutôt favorable. Malgré quelques difficultés pratiques, les professionnels ont apparemment pu s’adapter progressivement et les utilisateurs sont davantage sensibilisés aux problématiques concernant leurs données personnelles.
Cette prise de conscience s'est d'ailleurs traduite par 3767 plaintes (contre 2294 à la même période l'an dernier), ce qui représente une augmentation de 64%. La Cnil suggère que le scandale de Facebook et de Cambridge Analytica a joué un rôle dans cette dernière. Deux organismes ont saisi la Commission, de plaintes collectives : la Quadrature du Net (contre Google, Amazon, Facebook, LinkedIn et Apple) et l’association NOYB (contre Google).Ce phénomène est également présent sur l'ensemble de l'Union Européenne. Les autorités de protection européennes traitent actuellement en coopération plus de 200 plaintes transfrontalières.
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Au niveau des chiffres, 24 500 entités ont désigné un délégué à la protection des données (13 000 DPO contre 5 000 CIL). La Commission a reçu 600 notifications de violations de données, ce qui toucherait environ 15 millions de personnes. Elle constate une forte hausse des demandes d'informations (des entreprises) avec une augmentation de 45% des appels, et une hausse de 83% de la FAQ en ligne, soit 3 millions de visites sur le site et 50 000 téléchargements du modèle simplifié de registre.
Mais la Cnil planche déjà sur l'avenir et va proposer de nouveaux outils de régulation, notamment des référentiels en matière de gestion clients et prospects, de ressources humaines et de vigilances sanitaires. Le but est d'aboutir à un encadrement harmonieux, issu de la concertation auprès de professionnels concernés. La Commission travaillerait également sur l’adaptation des packs de conformité, comme le véhicule connecté, des codes de conduites en matière de cloud... Il s'agit évidemment d'un travail de longue haleine, et les quinze nouveaux postes prévus par le projet de loi de finances pour 2019 sont plutôt les bienvenus.
