Point sur les "pratiques abusives" : Apple et Google répondent, les développeurs s'étonnent !
Par Laurence - Publié le
cette situation est inacceptable. Je considère que Google et Apple, aussi puissants soient-ils, n'ont pas à traiter nos startups et nos développeurs de la manière dont ils le font aujourd'hui.
Mais depuis ce matin, les déclarations du ministre de l'économie ne semblent pas faire l'unanimité sur le marché des applications, certains parlent de
surprise, d'autres de
vision biaiséeou
déformée.
S'agissant des principaux intéressés, Apple parle de
malentendu, Google évoque sa collaboration avec l'administration. Toutes deux assurent avoir agi et continuer d'agir en toute conformité avec la loi française et se disent prêts à travailler la DGCCRF. Cette dernière est en effet à l'origine de l'enquête (qui a motivé cette décision de saisir le Tribunal de commerce
Nous sommes fiers d'avoir de solides relations avec des dizaines de milliers de développeurs à travers la France, qui ont gagné 1 milliard d'euros sur l'App Store. Beaucoup de ces développeurs talentueux ont fondé leurs entreprises avec une ou deux personnes et ont ensuite vu leurs équipes grandir pour offrir leurs applications aux utilisateurs dans 155 pays. Cela n'a été possible que grâce à l'investissement d'Apple dans iOS, les outils de développement et l'App Store. Apple a toujours défendu la confidentialité et la sécurité des utilisateurs et n'a pas accès aux transactions des utilisateurs avec des applications tierces. Nous sommes entièrement disposés à partager notre histoire devant les tribunaux français et à éclaircir ce malentendu. Dans l'intervalle, nous continuerons d'aider les développeurs français à réaliser leurs rêves et de soutenir les étudiants français dans leur apprentissage du code grâce à notre programme de codage.
Avec plus de 1000 téléchargements par seconde, Google Play est un excellent moyen pour les développeurs d'applications en Europe, de toutes tailles, dont beaucoup en France, de proposer leurs applications aux utilisateurs du monde entier. Nous avons collaboré avec la DGCCRF sur de nombreux sujets ces dernières années, y compris sur Google Play. Nous considérons que nos conditions sont conformes à la législation française et nous sommes prêts à expliquer notre position devant les tribunaux
En effet, plusieurs organismes, dont l'alliance européenne des développeurs, ne comprennent pas trop la décision du Ministre. Par exemple, Camille Rumani, créatrice de Eatwith (ex Vizeat), déclare sur Europe 1 :
on était un peu surpris par ces propos (de Bruno Le Maire, ndlr). Il n’y a pas de contrôle d’Apple ou de Google. On a des très bonnes relations avec eux et, au contraire, ils ont toujours été aidants, même quand on s'est lancé sur de nouveaux marchés.
Ou encore ACT (The App Association), qui a posté rapidement un communiqué sur son blog, dénonçant le mal-être dans la communauté en suite de ces déclarations et soulignant l'égalité des plateformes :
nous sommes très préoccupés par le fait que la déclaration du ministre n'ai pas pris en considération le le fait que ces plateformes permettent des interdépendances tout à fait correct avec les développeurs et les créateurs. Dans les magasins d'applications modernes, les programmes des plus petites entreprises ont la même valeur que celles des plus grandes, justement en raison des règles qui les régissent [...]. Les plates-formes ont aidé à ouvrir les portes et ont permis à des dizaines de milliers de petites entreprises de prospérer. Chaque service domestique et professionnel utilise maintenant des applications pour innover et grandir pour demain.
Certains reprochent même à Bruno Le Maire d'avoir agi un peu trop vite et sont d'ailleurs peu satisfaits par son intervention hier l'assemblée. Rappelons que ce n'est pas la seule bataille menée par la France contre les multinationales américaines, le ministre désirant également obtenir d'ici la fin 2018 la taxation des géants du numérique, pour une application en Europe début 2019.
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