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Donald Trump s'oppose au "mariage forcé" entre Broadcom et Qualcomm

Par Laurence - Publié le

Mais après l'acier chinois et la guerre économique émergente, ce sont les puces singapouriennes qui mettraient en danger la sureté américaine. Comme certains le pressentaient ce weekend, Donald Trump s'est opposé cette nuit, à l'OPA de Broadcom sur Qualcomm.

S’appuyant sur les recommandations du Comité américain sur les investissements étrangers (CFIUS), il a ainsi rendu un décret présidentiel soutenant que cette acquisition menacerait la sécurité nationale des États-Unis, évoquant des éléments crédibles -sans toutefois préciser lesquels. Il met ainsi fin à ce qui aurait pu être la plus importante opération tech de l'histoire mais aussi à de grandes inquiétudes de la part de certains (voir notamment les questionnements d'Intel craignant de perdre ses contrats avec Apple).

Donald Trump s'oppose au "mariage forcé" entre Broadcom et Qualcomm


Pour autant, il ne s'agit pas d'une première. L'année dernière, l'avis du CFIUS avait permis de bloquer le rachat du fabricant américain de microprocesseurs Lattice par un groupe chinois (même s'il était appuyé par un fonds d’investissement américain). Avant lui, Barack Obama avait empêché l’opération entre l'allemand Aixtron et le fonds chinois Grand Chip.

Dans une lettre publiée hier par le WSJ, le CFIUS avait déjà dénoncé le comportement du Singapourien, l'accusant d’avoir pris certaines initiatives concernant sa domiciliation aux États-Unis sans l’en informer dans les délais légaux, et ce, alors que l'organisme lui avait interdit de prendre quelque mesure que soit pouvant accélérer une fusion. Le groupe avait répondu qu'il ne s'agissait là que d'une garantie -ce qui n'avait pas franchement convaincu.

Donald Trump s'oppose au "mariage forcé" entre Broadcom et Qualcomm


Dans un communiqué, Broadcom s’est dit en profond désaccord avec l’idée que l’opération proposée soulève la moindre inquiétude en matière de sécurité nationale. De son côté, Qualcomm a simplement informé du report au 23 mars prochain de sa prochaine assemblée générale des actionnaires. Rappelons que Broadcom comptait profiter de celle-ci pour faire un petit putsch : prendre le contrôle du conseil d’administration et faire passer en force son acquisition.

En suite de cette annonce, l'action de Qualcomm perdait 4% en Bourse dans les échanges électroniques hors séance, contrairement à son concurrent éconduit qui progressait, lui, de 0,63 %. En effet, en bloquant cet achat, l'américain se retrouve "seul" face à son conflit monstrueux avec Apple. Ce dernier avait déjà entrainé la chute de sa valeur, une chute qui avait été endiguée par la possibilité d'une fusion.

Enfin, même si, cette décision n'est pas surprenante au vu du contexte et des multiples péripéties de cette OPA hostile, elle soulève néanmoins d'autres problématiques liées à un tel niveau d’immixtion d'un Président sur la vie des affaires. On pourrait également s'interroger sur l'hégémonie américaine, le durcissement d'un conflit entre les forces économiques mondiales et leurs répercussions sur la concurrence, et ce, d'autant que les deux sociétés disposant de la plus forte capitalisation boursière -Apple et Amazon- sont américaines.

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