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Axelle Lemaire, ex-Secrétaire au Numérique, solde ses comptes

Par Laurence - Publié le

Comme on vous l'annonçait hier soir, Axelle Lemaire a quitté ses fonctions de Secrétaire d’État chargée du Numérique. Elle se consacre désormais à la campagne de Benoît Hamon et à sa propre candidature aux législatives (troisième circonscription des Français de l'étranger). A l'occasion d'une interview accordée à Libération, elle revient plus en détails sur les raisons de son départ et en a profité pour revenir sur les moments forts de son mandat.

Axelle Lemaire, ex-Secrétaire au Numérique, solde ses comptes

(Photo Julien Mignot pour Libération)
Axelle Lemaire : Pourquoi je quitte le gouvernement


Au cours d'un jeu de questions-réponses assez fluides, l'ex-secrétaire explique que le bon déroulement d'une campagne n'était pas compatible avec des fonctions ministérielles - sans compter sa vie de famille (elle est maman de trois enfants en bas âge). Elle avoue avoir été également motivée par son inquiétude vis-à-vis du contexte politique mondial (le Brexit et Donald Trump), mais également français avec les élections présidentielles à venir.

Avec une pointe de déception, elle dresse un bilan assez dur du système actuel. Elle dénonce ainsi une forme d'élitisme de la sphère politique française et un essoufflement des institutions existantes qui sont aujourd'hui inadaptées -obsolètes. Pour elle, il est nécessaire d'aller au bout de la logique de réinvention des institutions démocratiques à l’heure du numérique.

Qu’est-ce qu’un robot ? Un algorithme ? Un bras mécanique ? On ne répondra pas au déclin industriel et à la suppression des emplois dans les secteurs traditionnels de l’économie par la seule réponse fiscale. La question que l’on doit se poser est : face à la transition numérique, plus rapide que les révolutions industrielles précédentes, comment accompagner la création de nouveaux emplois et comment assurer une formation aux personnes touchées par cette transition, et comment faire pour que les bénéfices de ces innovations soient mieux partagés. Je crois en la science, au progrès social grâce au progrès technologique, à condition de lui donner un sens.

S'agissant de son autocritique, elle déclare être fière de la loi sur le numérique, d’autant qu’elle a été adoptée à l’unanimité. Pour les autres thèmes forts de son mandat, comme le plan THD, la French Tech, la grande école du numérique ou la stratégie France intelligence artificielle, elle reste mitigée, déçue de ne pas avoir pu mener à bien certains projets. Interrogée sur les raisons de ce non accomplissement, elle dit ne pas avoir eu les moyens de mener à bien sa mission. Elle évoque aussi une question de priorités budgétaires et rappelle que la France consacre seulement 2,2% du budget national à la recherche et développement.

En partant, elle dit espérer pouvoir changer les choses et être plus utile en dehors du gouvernement qu’à l’intérieur.

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