TDF, spécialiste de la télédiffusion, se recycle et devient bien opérateur de réseaux d'initiative publique (RIP). Lors d'une longue interview aux Échos, Olivier Huart explique que l'entreprise veut renouer avec la croissance et qu'il est nécessaire de compenser le recul de l'audiovisuel -qui constituait pourtant son activité traditionnelle- en se développant un nouveau coeur de métier.
La firme s'est donc tournée vers les RIP, qui sont cofinancés par les collectivités territoriales pour déployer la fibre dans les zones blanches du territoire. Dans cette optique, la société française vient de remporter son premier appel d'offres pour concevoir, exploiter, commercialiser et financer le réseau de fibre optique du Val-d'Oise. Si l'opération a surpris, elle devrait toutefois rassurer et réjouir de nombreux consommateurs.
Dans son interview, Olivier Huart explique que TDF est suffisamment solide financièrement pour fournir des infrastructures à tous types d'acteurs, de fournisseurs d'accès Internet, les grands comme les moins grands, et ce, via leur réseau de transport des flux audiovisuels et télécoms de 5 000 kilomètres.
Dans l'immédiat, il est prévu d'investir 100 millions d'euros -financés en totalité sur fonds propres- dans le Val-d'Oise pour le déploiement de 85 000 prises réparties sur 116 communes. A terme, elle entend déployer 1 million de prises, soit 1 milliard d'investissement sur les dix ans à venir. Nous intervenons sur les parties les moins densément peuplées du territoire, là où le coût de raccordement d'un foyer varie entre 1000 et 1500 euros, précise le PDG. Il reviendra aux fournisseurs d'accès Internet de commercialiser les offres auprès du grand public.
A la question de la couverture 5G, TDF répond qu'elle entend accompagner les opérateurs télécoms dans leur couverture mobile mais pense qu'il faut accélérer le plan actuel (NDLR qui est d'ores et déjà en retard sur ses prévisions).
