iOS 10 : les extensions vont-elles tuer les applications ? Réflexion sur un nouveau paradigme
Par Didier Pulicani - Publié le
Billet rédigé par Jean-François Grang, fondateur de 2appaz, correspondant à la WWDC pour Mac4Ever
Vent de panique la semaine dernière dans la presse tech, certains journalistes pronostiquaient déjà le début du déclin des applications et la fin des applications mobiles (ici chez les Echos). Ma mère m'a même appelé pour savoir si j'avais encore un travail alors même que je m'évertuais à supprimer les 2 millions d'apps installées sur mon téléphone pour donner raison à l’analyse en question (sic!).
Blague à part, la nouvelle -tombée à la veille de la WWDC- avait de quoi refroidir (un peu plus) les développeurs qui attendaient dans la rue l'ouverture des portes de la Keynote. Mais c'est aussi ça, la Californie : on passe du chaud au froid en quelques minutes et les annonces de la Keynote ont pu réchauffer, même les plus pessimistes.
En effet, Apple a introduit un grand nombre d'extensions se greffant sur les apps et permettant à ces dernières de sortir de leur icône et de s'immiscer dans le parcours des utilisateurs. Je propose donc une petite revue d’effectif et mon feedbacks sur ces extensions.
De nombreux développeurs l'attendaient et même Woz s'en plaignait, il aura donc fallu attendre iOS 10 pour voir leurs désirs devenu réalité : les développeurs vont enfin pouvoir rendre des services via l’assistant Siri.
Petit exemple concret :
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Les possibilités sont donc nombreuses mais pas infinies non plus, puisque pour le moment, elles sont limitées à 7 cas d’usages, à savoir un trajet dans un Uber-Like, un envoi de message texte, un accès à des photos, l'envoi d'argent, les appels via la VOIP, une gestion d'activité et enfin, un accès à la domotique.
On regrettera notamment l’absence de réservation de restaurants. Les développeurs qui en aimeraient un peu plus, sont d’ailleurs invités à remplir une
Pourtant, ces premières limitations constituent aussi une excellente nouvelle. En effet, en limitant le champ des possibles, Apple a permis de simplifier le développement de ces extensions. Pas de gestion de langues, de contextes, de synonymes, … les seules choses demandées sont éventuellement des éléments de destinataires, s’ils sont différents de votre carnet d’adresse (pour des messages par exemple). Nous devrions donc voir arriver rapidement les premières implémentations.
La grosse nouveauté ici, ce ne sont pas les stickers ou les extraits de page Web mais bien les intégrations applications.
Envoi d’argent en direct, collaboration sur un document, validation de notes de frais ou de commandes dans une entreprise, … Beaucoup de cas d’échanges d’informations
Les extensions de Plans permettront de prendre son rendez-vous avec son banquier, de réserver directement son diner ou commander son Mac Do directement depuis l'application de cartographie.
Ce n’est pas tout, les applications peuvent suggérer leurs usages à Siri et trouver la bonne application pour prendre la suite (
Les notifications deviennent aussi plus intelligentes limitant la nécessité d’ouvrir les applications.
Ce n’est donc pas la fin des apps, mais bien la naissance d'un nouveau paradigme dans lequel nous passons d'une logique logicielle à une logique servicielle. Les coutures entre les apps vont s’effacer et des portions d’applications seront sorties et Siri jouera le rôle de chef d’orchestre pour un usage plus naturel et plus proactif.
Ces nouvelles extensions s’ajoutent aux anciennes et sont maintenant bien plus nombreuses :
• Today extension
• Photo editing extension
• iMessage extension
• Siri Extension
• Apple Watch app
• Maps extension
• Phone
etc.
Toutes ne sont pas pertinentes pour l'ensemble des apps, mais toutes devront modifier leur architecture pour prendre en compte ces changements. Des frameworks devront être développés afin de maximiser la réutilisation et de conserver une expérience similaire, peu importe la porte d’entrée du service.
Les développeurs seront ainsi probablement amenés à développer un framework
Ainsi les extensions ne devront comporter que la logique qui leur est propre. Ceci implique que les composants réutilisés devront être fortement testés et que la gestion de leurs évolutions contrôlées chez chacune des extensions clientes.
D’un point de vue marketing, ce nouveau paradigme signifie aussi que le tracking va devoir changer pour incorporer ces nouveaux parcours et les publicités n’auront certainement pas leur place dans ces petites extensions.
Au final, avec ces extensions nous ouvrirons moins les applications mais interagirons plus avec elles et d’une manière plus fluide. L’application sera toujours là pour offrir une expérience de marque tandis que les extensions proposeront une expérience de service.
Il faudra donc un certain temps aux utilisateurs pour découvrir la puissance de ces apps.
Vent de panique la semaine dernière dans la presse tech, certains journalistes pronostiquaient déjà le début du déclin des applications et la fin des applications mobiles (ici chez les Echos). Ma mère m'a même appelé pour savoir si j'avais encore un travail alors même que je m'évertuais à supprimer les 2 millions d'apps installées sur mon téléphone pour donner raison à l’analyse en question (sic!).
Blague à part, la nouvelle -tombée à la veille de la WWDC- avait de quoi refroidir (un peu plus) les développeurs qui attendaient dans la rue l'ouverture des portes de la Keynote. Mais c'est aussi ça, la Californie : on passe du chaud au froid en quelques minutes et les annonces de la Keynote ont pu réchauffer, même les plus pessimistes.
En effet, Apple a introduit un grand nombre d'extensions se greffant sur les apps et permettant à ces dernières de sortir de leur icône et de s'immiscer dans le parcours des utilisateurs. Je propose donc une petite revue d’effectif et mon feedbacks sur ces extensions.
SiriKit
De nombreux développeurs l'attendaient et même Woz s'en plaignait, il aura donc fallu attendre iOS 10 pour voir leurs désirs devenu réalité : les développeurs vont enfin pouvoir rendre des services via l’assistant Siri.
Petit exemple concret :
•
Envoi un message à Didier par Slack et dis lui que le match commence. J’ai les pizzas, je reviens au bureau !
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Trouve moi un Uber pour aller au 5, rue coq Héron à Paris
•
Recherche les photos Facebook de mes soirées foot de Juillet 2014
•
Appelle ma femme sur skype
…
Les possibilités sont donc nombreuses mais pas infinies non plus, puisque pour le moment, elles sont limitées à 7 cas d’usages, à savoir un trajet dans un Uber-Like, un envoi de message texte, un accès à des photos, l'envoi d'argent, les appels via la VOIP, une gestion d'activité et enfin, un accès à la domotique.
On regrettera notamment l’absence de réservation de restaurants. Les développeurs qui en aimeraient un peu plus, sont d’ailleurs invités à remplir une
fiche de bugsur le site d’Apple, qui affirme par ailleurs que de nouvelles interactions devraient arriver
rapidement.
Pourtant, ces premières limitations constituent aussi une excellente nouvelle. En effet, en limitant le champ des possibles, Apple a permis de simplifier le développement de ces extensions. Pas de gestion de langues, de contextes, de synonymes, … les seules choses demandées sont éventuellement des éléments de destinataires, s’ils sont différents de votre carnet d’adresse (pour des messages par exemple). Nous devrions donc voir arriver rapidement les premières implémentations.
iMessage + Apps
La grosse nouveauté ici, ce ne sont pas les stickers ou les extraits de page Web mais bien les intégrations applications.
Envoi d’argent en direct, collaboration sur un document, validation de notes de frais ou de commandes dans une entreprise, … Beaucoup de cas d’échanges d’informations
richesou de participations à un processus, pourront être ainsi effectués dans Message.
Maps extensions
Les extensions de Plans permettront de prendre son rendez-vous avec son banquier, de réserver directement son diner ou commander son Mac Do directement depuis l'application de cartographie.
Suggestions et notifications
Ce n’est pas tout, les applications peuvent suggérer leurs usages à Siri et trouver la bonne application pour prendre la suite (
Proactive suggestions). Ainsi, si j’ai commandé à manger dans un restaurant, on me proposera par exemple un itinéraire en transport en commun ou un Uber pour m’y rendre.
Les notifications deviennent aussi plus intelligentes limitant la nécessité d’ouvrir les applications.
Un nouveau paradigme
Ce n’est donc pas la fin des apps, mais bien la naissance d'un nouveau paradigme dans lequel nous passons d'une logique logicielle à une logique servicielle. Les coutures entre les apps vont s’effacer et des portions d’applications seront sorties et Siri jouera le rôle de chef d’orchestre pour un usage plus naturel et plus proactif.
Des impacts sur les développements, les tests et le marketing
Ces nouvelles extensions s’ajoutent aux anciennes et sont maintenant bien plus nombreuses :
• Today extension
• Photo editing extension
• iMessage extension
• Siri Extension
• Apple Watch app
• Maps extension
• Phone
etc.
Toutes ne sont pas pertinentes pour l'ensemble des apps, mais toutes devront modifier leur architecture pour prendre en compte ces changements. Des frameworks devront être développés afin de maximiser la réutilisation et de conserver une expérience similaire, peu importe la porte d’entrée du service.
Les développeurs seront ainsi probablement amenés à développer un framework
Coreexposant le modèle et les services et un framework « UI » reprenant les composants d’interfaces qui pourraient être réutilisés.
Ainsi les extensions ne devront comporter que la logique qui leur est propre. Ceci implique que les composants réutilisés devront être fortement testés et que la gestion de leurs évolutions contrôlées chez chacune des extensions clientes.
D’un point de vue marketing, ce nouveau paradigme signifie aussi que le tracking va devoir changer pour incorporer ces nouveaux parcours et les publicités n’auront certainement pas leur place dans ces petites extensions.
Au final, avec ces extensions nous ouvrirons moins les applications mais interagirons plus avec elles et d’une manière plus fluide. L’application sera toujours là pour offrir une expérience de marque tandis que les extensions proposeront une expérience de service.
Il faudra donc un certain temps aux utilisateurs pour découvrir la puissance de ces apps.
Exemple de l’application Eatwith: dîner chez l’habitant et d’extensions possibles