Chiffrement : en France, les constructeurs risqueront la prison s'ils ne coopèrent pas
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
Bruce Sewell, avocat général d'Apple affirmait d'ailleurs en début de semaine devant le Congrès américain :
je pense que le monde a les yeux braqués sur nouspour prévenir ses membres des conséquences mondiales de leur future décision.
Dans l'Hexagone, suite à un premier vote serré à l'Assemblée Nationale, les députés ont rejeté la possibilité de contraindre Apple ou tout autre acteur à communiquer des informations nécessaires à la résolution d'une enquête pour terrorisme sous peine d'une amende de 2 millions d'euros voire d'une interdiction de commercialisation en France.
En revanche, un autre amendement visant à alourdir la peine de 3 750€ d'amende en cas de non coopération avec la justice a été adopté et porte donc la sanction à deux ans de prison et 15 000€ d'amende s'il s'agit d'un cas de terrorisme. Et la peine sera encore plus lourde pour les constructeurs comme Apple :
pour un organisme privé, (le fait) de refuser de communiquer à l’autorité judiciaire requérante enquêtant sur des crimes […] des données protégées par un moyen de cryptologie dont il est le constructeur, est puni de cinq ans d’emprisonnement et 350 000 euros d’amendepeut-on lire dans ce projet de réforme pénale.
De son côté, le gouvernement s'oppose à cet amendement pour des questions de cohérence étant donné que ce texte ne s'applique que dans le cadre de la lutte antiterroriste. Suite à cette première lecture à l'Assemblée Nationale, ce projet de réforme pourra encore évoluer avec la navette parlementaire. Affaire à suivre.