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La Chine riposte aux surtaxes européennes sur les voitures électriques

Par Vincent Lautier - Publié le

L’Union européenne a déclenché de nouvelles tensions commerciales en confirmant des surtaxes pouvant atteindre 35 % sur les voitures électriques importées de Chine, accusées de menacer la compétitivité européenne. En réponse, Pékin dénonce une injustice et menace de réduire ses investissements en Europe, portant le conflit jusqu’à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le conflit entre la Chine et l'Europe prend de l'ampleur
Le conflit entre la Chine et l'Europe prend de l'ampleur


Pékin contre-attaque



La réplique chinoise ne s’est pas fait attendre. Pour protester contre les surtaxes imposées par Bruxelles, la Chine a rapidement saisi l’OMC. Qualifiant cette mesure de discriminatoire, Pékin envisage également de limiter ses investissements sur le continent européen, menaçant ainsi plusieurs projets d’implantation. Dans le viseur, des restrictions sur les entreprises chinoises qui avaient planifié de s’étendre en Europe, un geste qui illustre la fermeté de la Chine face à ce qu’elle considère comme des attaques injustifiées.

Le fabricant SAIC est très fortement touché
Le fabricant SAIC est très fortement touché


Bruxelles mise sur les surtaxes pour protéger l’industrie automobile



Ces nouvelles surtaxes européennes visent à contrer l’arrivée massive de voitures électriques chinoises subventionnées, perçues comme une menace directe pour les constructeurs locaux. Avec des taxes modulées selon les marques — allant jusqu’à 35,3 % pour SAIC et 17 % pour BYD, et touchant même les véhicules Tesla fabriqués en Chine avec un taux de 7,8 % — l’Europe espère freiner cette concurrence jugée déloyale pour une durée de cinq ans. La part de marché des véhicules chinois ayant triplé depuis 2020, Bruxelles choisit une riposte forte pour protéger un secteur en pleine mutation.

La Chine riposte aux surtaxes européennes sur les voitures électriques


L’Europe divisée sur cette question



Les opinions en Europe divergent sur ces surtaxes. La France, par exemple, salue cette décision, soulignant qu’il est crucial de défendre l’emploi et les savoir-faire européens. En revanche, l’Allemagne, qui dépend fortement du marché chinois, s’inquiète des répercussions économiques potentielles et d’une possible escalade des tensions. Le chancelier allemand Olaf Scholz, soutenu par certains industriels, plaide pour une approche plus mesurée et craint que les représailles de la part de Pékin n’affectent les marques allemandes.



Une industrie automobile sous pression



L’Union européenne cherche à rétablir des conditions de concurrence équitables et à préserver les 12 millions d’emplois liés à l’automobile. Ce bras de fer commercial s’inscrit dans un contexte économique mondial tendu. Des discussions restent possibles pour désamorcer cette situation, mais la fermeté affichée de Bruxelles réduit les espoirs de compromis rapide.

Que pensez-vous de cette posture de l’Europe ? Est-ce la bonne approche pour lutter contre l’importation de véhicules chinois, et protéger les emplois au sein de l’UE ?