Très discrètement, Deezer a annoncé une hausse de ses abonnements hier. Une décision qui n'est pas surprenante au vu des différentes annonces de cet été !
Un contexte à la hausse
Dans un communiqué, la plateforme a donc opté pour une hausse de ses abonnements, et ce, dans plusieurs pays européens notamment la France. Le forfait Premium (sans engagement) passe ainsi de 10,99 à 11,99 euros par mois. L'offre familiale grimpe de 17,99 à 19,99 euros par mois.
Du côté de la concurrence, pour le moment, Apple Music et Spotify sont légèrement moins chers avec 10,99 euros par mois pour le forfait Premium / Individuel. En revanche, concernant l'offre Famille, Apple est en tête avec 16,99 euros par mois (hors formule Apple One), contre 17,99 euros chez le Suédois.
Un projet de taxe sur le streaming dans les tuyaux
Souvenez-vous, le Président de la République a annoncé l'arrivée possible d'une taxe sur le streaming musical pour la rentrée prochaine. Une éventualité qui n'avait pas été sans inquiéter le patron de Deezer ! En effet, en parallèle de la Fête de la musique, Emmanuel Macron a donné quelques devoirs de vacances à la ministre de la Culture et lui a demandé de réunir sans délai l'ensemble des acteurs de la filière.
Globalement, le gouvernement s'était dit prêt à utiliser un impôt pour trouver de nouveaux financements destinés à soutenir l'industrie musicale française -tout a un prix, notamment l'exception culturelle. Ce dernier porte pour le moment le nom de contribution obligatoire des plateformes de streaming.
A défaut d'accord d'ici le 30 septembre prochain entre les acteurs du secteur, le gouvernement se réservera la possibilité de saisir le Parlement pour voter cette taxe. Il met en avant le rapport du sénateur Julien Bargeton rendu en avril dernier, qui propose une taxe de 1,75 % sur les revenus du streaming musical payant et celui gratuit financé par la publicité. Pour expliquer ce projet, il est rappelé que de nouvelles sources de financement sont nécessaires pour préserver la souveraineté culturelle française et garantir une juste rémunération des artistes et des créateurs, tout en soutenant l'innovation et l'exportation.
Une pré-annonce durant l'été
Oui mais voilà, l'annonce n'a pas été chaleureusement accueillie par les professionnels, à commencer par Deezer. Pour le numéro 2 français, cette taxe est dirigée contre lui et le frapperait de manière totalement disproportionnée par rapport aux autres plateformes, avait alors dénoncé Stéphane Rougeot, directeur général adjoint de la plateforme française.
Il avait précisé faire plus de 60% de notre chiffre d'affaires en France, ce qui est un argument pour les moins de 3% d'autres comme Spotify, qui inversement ont les reins largement plus solides pour supporter une telle taxe. Pour lui, ce sont donc les acteurs les plus petits qui seraient pénalisés, laissant davantage d'espace de manœuvre pour les géants américains.
À un moment où les enjeux de souveraineté, que ce soit numérique ou culturelle, sont des enjeux assez forts, Deezer, [qui est] une plateforme française, se retrouverait beaucoup plus frappée et beaucoup moins compétitive.
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