L'avance logicielle de Tesla donne des "maux de tête" au patron de Volkswagen
Par Didier Pulicani - Publié le
En effet, les enjeux sont doubles, avec d'un côté le passage à l'électrique très peu anticipé jusque là, et de l'autre, le développement logiciel de plus en plus présent dans l'automobile, que ce soit pour les fonctionnalités du véhicule mais surtout, en vue des capacités de conduite autonomes et de sécurité. Sur ce plan, peu osent l'avouer, mais Tesla a pris une avance considérable, que certains ont bien du mal à rattraper.
C'est le cas de Volkswagen, dont la première
vraievoiture électrique -l'ID.3- est attendue cet été. Le patron du groupe, Hebert Diess, tente de garder la tête haute dans ses interviews, mais une note interne obtenue par Automobilwoche se montre beaucoup plus pessimiste sur les capacité du constructeur à revenir dans la course. Il avoue même que l'avance de Tesla lui donne
des maux de tête, estimant qu'
aucun autre constructeurne parvient actuellement à rivaliser.
Il déclare notamment que les clients adorent l'intégration hardware/software offerte par l'américain, comme les capacités de contrôle depuis le téléphone ou encore la centralisation des commandes et du multimédia sur le grand écran central. Mais c'est surtout l'avance en matière de pilotage automatique qui l'inquiète
Ce qui me chagrine le plus, ce sont les capacités des systèmes d'assistance. 500 000 Teslas fonctionnent comme un réseau de neurones qui collecte en continu des données et offrent au client une nouvelle expérience de conduite tous les 14 jours avec des fonctions améliorées. Aucun autre constructeur automobile ne peut le faire aujourd'hui.. Avec ses millions d'autos écoulées chaque années, on se demande bien pourquoi VW n'a pas déjà commencé ce travail de récoltes de données...
Jusqu'à présent, le constructeur s'appuient uniquement sur des flottes de test pour récupérer des données, comme le fait d'ailleurs Apple avec ses quelques dizaines de voitures qui circulent ici et là aux Etats-Unis. Enfin, le président de Volkswagen aurait présenté à ses top-managers un graphe de la valorisation boursière de Tesla, environ deux fois plus élevée que celle de son groupe,
et ce, malgré des marques de prestige comme Porsche, Audi, VW, Bentley et les autres...aurait-il déclaré, dépité.
Dans l'automobile, comme en informatique ou en téléphonie, rien n'est jamais acquis, Nokia, Yahoo! ou même IBM peuvent en témoigner ! Reste que Tesla a encore bien du mal à produire ses voitures, dont les finitions sont encore loin des standard européens. Volkswagen a donc encore un peu d'avance... mais peut-être plus pour longtemps !
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