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Pratique du Refund : que risquent les auteurs de cette escroquerie très en vogue ?

Par Laurence - Publié le

En cette période de fêtes, les tentatives d’arnaques se multiplient, ne visant pas seulement les utilisateurs mais également les plateformes. Ainsi la technique du refund, ou fraude au remboursement, est une fraude en ligne de plus en plus répandue, qui s’organise et se professionnalise grâce aux réseaux sociaux comme Telegram ou TikTok. Cette pratique illégale pose de sérieux problèmes aux plateformes de vente en ligne comme Amazon et à la justice.

Pratique du Refund : que risquent les auteurs de cette escroquerie très en vogue ?


En quoi consiste le "refund” ?



La technique est assez basique : il s'agit d'acheter un produit en ligne, de recevoir le colis, puis de déclarer ne pas l’avoir reçu ou retourner un faux produit pour obtenir un remboursement. Parmi les variantes, certains petits malins tentent d'optimiser la chose en envoyant le même article mais dégradé ou encore en revendant l’article remboursé pour maximiser les gains.

A priori, les gains pour les fraudeurs peuvent aller de 500 à 2 000 euros par semaine. On dénombre plusieurs types de fraudeurs : les opportunistes qui le font de temps en temps, et désormais les professionnels, qui sont organisés en réseaux, usurpant des identités ou créant des comptes fictifs pour agir à grande échelle.

Avec le déploiement de l’authentification forte, les fraudeurs -comme les hackers- ont adapté leurs modes opératoires. Aujourd'hui, on assiste à une professionnalisation, puisque certains individus proposent même leurs services sous forme de prestations payantes sur des messageries privées. Ces prestataires gèrent tout le processus de remboursement, accèdent aux comptes des victimes et se font rémunérer après le remboursement via une commission !

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Réaction des plateformes



Les grandes plateformes -Amazon en tête de liste- ont mis en place plusieurs mesures, comme des protections via des algorithmes et des IA, des politiques de détection des retours suspects ou des adresses répétitives, mais aussi l'établissement de véritables profils via des analyses de schémas frauduleux. Le but est évidemment d'agir vite et d'identifier les mails / adresses IP pour bloquer les comptes associés à des fraudeurs. Notons que désormais les plateformes collaborent avec Interpol, Europol et les autorités locales pour démanteler les réseaux organisés.

Enfin, sachez qu'en droit français, le refund est passible de lourdes sanctions puisqu'il est considéré comme une escroquerie (article 313-1 du Code pénal) et est passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu’à 5 ans, assortie de 375 000 euros d’amende. On peut également ajouter l'abus de confiance (article 314-1) avec des sanctions similaires (le fait de remettre volontairement de l'argent ou un bien à un tiers qui le détourne de son usage normal à son profit ou l'utilise frauduleusement).

A cela peuvent se cumuler des infractions secondaires, comme le recel (article 321-1), où toute personne recevant ou participant à la fraude peut être poursuivie. Ou la complicité d’escroquerie : les créateurs de contenus qui promeuvent cette pratique peuvent également être sanctionnés. Tout ça, sans compter les poursuites civiles pour obtenir des dommages et intérêts pour préjudice commercial ou tromperie.

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