La Chine veut aussi lancer 13 000 satellites pour rivaliser avec Starlink
Par Vincent Lautier - Publié le
La Chine entre elle aussi dans la course aux constellations internet en orbite basse avec le lancement des premiers satellites de son projet Guowang. Très ambitieux, ce programme a pour objectif de déployer près de 13 000 satellites pour couvrir la planète en internet haut débit et concurrencer les géants comme Starlink.
Ce lundi 16 décembre, une fusée Longue Marche 5B a décollé du centre spatial de Wenchang, sur l’île de Hainan, emportant avec elle les premiers satellites Guowang. Le lancement, suivi par des amateurs depuis les plages proches, s’est déroulé sans grande couverture médiatique officielle. Malgré ce mystère, l’Académie de Technologie Spatiale de Shanghai a confirmé le succès de la mission, mais sans donner de détails sur le nombre ou les spécificités des satellites.
Guowang, qui signifie “réseau national”, a été dévoilé en 2020 lorsque la Chine a déposé ses plans auprès de l’Union Internationale des Télécommunications. Géré par la société d’État China Satnet, ce projet fait partie d’un plan de stratégie technologique et géopolitique plus large : assurer l’indépendance numérique de la Chine et s’imposer comme un acteur majeur de l’espace.
Guowang n’a pas qu’un rôle technique. L’objectif est double : offrir une connectivité fiable dans les zones rurales et isolées de Chine, tout en exportant ce savoir-faire vers les pays en développement. En parallèle, Pékin veut s’affranchir des réseaux étrangers comme Starlink, considérés comme stratégiquement sensibles, en particulier en cas de crise internationale. Ce projet fait aussi partie de la politique des “nouvelles infrastructures”, annoncée en 2020, qui mise sur les technologies de pointe pour renforcer l’économie nationale.
Guowang n’est pas seul dans la galaxie des projets chinois. Qianfan (“mille voiles”), une autre mégaconstellation soutenue par Shanghai, prévoit de lancer aussi jusqu’à 14 000 satellites. Avec déjà 54 satellites déployés en 2024, ce programme avance rapidement, et espère avoir 600 satellites d’ici fin 2025. En parallèle, le projet européen Iris2 que nous évoquions ici doit permettre à l’Europe de s’équiper aussi, et de ne pas être dépendante de Starlink.
Mais cette frénésie a un coût. Les experts tirent la sonnette d’alarme sur les risques de collisions et la gestion des débris spatiaux qui risque de se multiplier, un casse-tête pour les décennies à venir, et une aubaine pour les sociétés comme l’entreprise française Look Up Space, qui se sont spécialisées sur ces thématiques.
Lancer 13 000 satellites, ce n’est pas rien. Entre la fabrication, les délais et la logistique des lancements, Guowang devra surmonter de nombreux obstacles. Mais si Pékin réussit, les retombées pourraient être énormes : réduction des inégalités numériques en Chine, influence renforcée à l’international et meilleure souveraineté technologique. Reste à voir si Guowang parviendra à trouver sa place dans un ciel déjà bien encombré.
Un lancement discret mais stratégique
Ce lundi 16 décembre, une fusée Longue Marche 5B a décollé du centre spatial de Wenchang, sur l’île de Hainan, emportant avec elle les premiers satellites Guowang. Le lancement, suivi par des amateurs depuis les plages proches, s’est déroulé sans grande couverture médiatique officielle. Malgré ce mystère, l’Académie de Technologie Spatiale de Shanghai a confirmé le succès de la mission, mais sans donner de détails sur le nombre ou les spécificités des satellites.
Guowang, qui signifie “réseau national”, a été dévoilé en 2020 lorsque la Chine a déposé ses plans auprès de l’Union Internationale des Télécommunications. Géré par la société d’État China Satnet, ce projet fait partie d’un plan de stratégie technologique et géopolitique plus large : assurer l’indépendance numérique de la Chine et s’imposer comme un acteur majeur de l’espace.
Objectifs : souveraineté et influence mondiale
Guowang n’a pas qu’un rôle technique. L’objectif est double : offrir une connectivité fiable dans les zones rurales et isolées de Chine, tout en exportant ce savoir-faire vers les pays en développement. En parallèle, Pékin veut s’affranchir des réseaux étrangers comme Starlink, considérés comme stratégiquement sensibles, en particulier en cas de crise internationale. Ce projet fait aussi partie de la politique des “nouvelles infrastructures”, annoncée en 2020, qui mise sur les technologies de pointe pour renforcer l’économie nationale.
Une concurrence qui s’intensifie
Guowang n’est pas seul dans la galaxie des projets chinois. Qianfan (“mille voiles”), une autre mégaconstellation soutenue par Shanghai, prévoit de lancer aussi jusqu’à 14 000 satellites. Avec déjà 54 satellites déployés en 2024, ce programme avance rapidement, et espère avoir 600 satellites d’ici fin 2025. En parallèle, le projet européen Iris2 que nous évoquions ici doit permettre à l’Europe de s’équiper aussi, et de ne pas être dépendante de Starlink.
Mais cette frénésie a un coût. Les experts tirent la sonnette d’alarme sur les risques de collisions et la gestion des débris spatiaux qui risque de se multiplier, un casse-tête pour les décennies à venir, et une aubaine pour les sociétés comme l’entreprise française Look Up Space, qui se sont spécialisées sur ces thématiques.
Un défi colossal pour la Chine
Lancer 13 000 satellites, ce n’est pas rien. Entre la fabrication, les délais et la logistique des lancements, Guowang devra surmonter de nombreux obstacles. Mais si Pékin réussit, les retombées pourraient être énormes : réduction des inégalités numériques en Chine, influence renforcée à l’international et meilleure souveraineté technologique. Reste à voir si Guowang parviendra à trouver sa place dans un ciel déjà bien encombré.