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Final Cut Pro X : premiers contacts

Par Contributeur - Publié le

Deux ans après la mise à jour très mineure du Final Cut Studio, Apple propose enfin aujourd'hui un tout nouveau Final Cut Pro X. Rompant avec presque 10 ans d'évolution progressive, le nouveau Final Cut Pro X est bien une toute nouvelle version, c'est même bien plus que ça : un tout nouveau logiciel, qui tient plus d'un super-iMovie que d'un Final Cut Pro 8.

D'ailleurs, de version 8 il n'y aura pas : comme avec Quicktime, Apple a souhaité marquer la rupture en passant directement de la version 7 à la 10. Autant dire qu'il va y avoir du changement !

Une distribution modulaire



Mac App Store oblige, c'est en ligne que s'achète et se télécharge le nouveau Final Cut Pro. Tremblez, modems 56k et autres ADSL de campagne : le bouzin de base pèse pas moins de 1,43 Go, auquel on peut ajouter quelques 2 Go de contenu (modèles de titres, sons, ...) à télécharger via le module de mise à jour de logiciel après l'installation, ou directement sur le site d'Apple.

Final Cut Pro X : premiers contacts


Si Final Cut Pro, du haut de ses 240 €, reste la pierre angulaire de la suite vidéo pro d'Apple, on appréciera la possibilité d'acheter séparément les deux autres applications du pack : motion et compressor sont proposés chacun pour la modique somme de 40 € pièce. Le Final Cut Studio 2011 revient donc à 320 €, à comparer avec les 999 € de la précédente version complète.

À nos morts



Mais fidèle lecteur, te demande-tu si seuls Final Cut Pro, Motion et Compressor sont sur le Mac App Store, que deviennent DVD Studio Pro, Soundtrack, et Color ?

Sois fort, ami lecteur : ils sont morts. Certains ont été réintégré et fusionnent désormais au sein de Final Cut. Color, notamment, a été ressuscité sous la forme d'un gros plug-in d'étalonnage intégré. Quand au traître DVD Studio Pro, vestige de l'époque révolue des supports physiques : oublié pour l'éternité !

Via le mini utilitaire Création de disque ton DVD ou ton Blu-Ray tu graveras (une piste à la fois), et l'authoring tu oublieras !
Cela dit, comme Apple a également tué les marqueurs de chapitres dans Final Cut Pro X, les "authoreurs" de DVD et Blu-Ray vont définitivement aller voir ailleurs.

Exit également Final Cut Express (ce qui n'est pas une surprise, au vu du prix du nouveau Pro), et Final Cut Server.

Une transition tout en rupture



Première déception : les projets de montage réalisés avec Final Cut Pro 7 ne s'ouvrent pas dans Final Cut Pro X. Sauf erreur de l'auteur, Apple ne propose aucun moyen de faire passer un ancien projet dans la nouvelle version. Légère consolation, cependant : Final Cut Pro 7 et X cohabitent sans problèmes sur le même système (l'installation de la nouvelle application déplace l'ancienne dans un sous-dossier) tant qu'on ne les lance pas conjointement mais alternativement.

Deuxième déception : Final Cut X étant complètement axé "tapeless" (montage à partir de fichiers, et pas de cassettes), la partie capture et sortie sur bande a été grandement atrophiée : plus de "batch" (capture par lot), plus de module de sortie sur bande. Charge aux éditeurs de plug-ins tiers et aux développeurs de logiciels pour cartes vidéo de le proposer.

Troisième déception : à part avec Motion, le nouveau Final Cut ne communique plus guère : pas d'import/export de XML, ni d'EDL, ni d'OMF. On imagine mal comment intégrer ce nouveau Final Cut dans un flux de post-production nécessitant, pour un même film, plusieurs passages dans différents logiciels...

Une interface révolutionnaire



Qu'on aime ou pas, visuellement, ça change ! De l'interface multi-fenêtres de Final Cut Pro 7, on passe à un mono-bloc à la iMovie. Adieu, fenêtre de Canvas ! Seul le Visualiseur reste là et officie en moniteur unique, affichant alternativement le contenu de la timeline, ou des rushs du navigateur, selon la sélection. Presque tout est redimensionnable, mais rien n'est détachable.
Quid des configurations à plusieurs moniteurs ? Il est uniquement possible de changer d'écran le Visualiseur ou le Navigateur. Impossible d'afficher la timeline seule sur un écran complet. Impossible de détacher les vu-mètres de la timeline (qui sont donc condamnés à avoir la même hauteur, idem pour les outils vidéos qui restent solidaires du Visualiseur : impossible d'avoir la vidéo en plein écran et la palette d'outils vidéos sur l'autre écran.
La nouvelle interface monobloc est très spartiate et n'assure que le minimum syndical en terme de double-écran.

Final Cut Pro X : premiers contacts


Empruntant là encore à iMovie, le nouveau Final Cut adopte l'arborescence "Événements" (rushes) et "Projets" (timeline). Finies les séquences multiples au sein d'un même projet.fcp.

Final Cut Pro X : premiers contacts


Finies aussi les pistes audio ou vidéos ajoutées et assignées au choix de l'utilisateur : c'est le logiciel qui décide si une piste supplémentaire est nécéssaire ou non. D'ailleurs, on ne parle plus de piste, mais de "scénario", principal (pour la V1) et de "plans connectés" pour les plans de coupe ajoutés sur les pistes vidéos supérieures.

Final Cut Pro X : premiers contacts


Pour grouper des plans ensemble, il va falloir oublier l'organisation par pistes, et s'astreindre à utiliser les "plans composés" (équivalents à une sous-composition).

Final Cut Pro X : premiers contacts


Enfin les rendus en tâche de fond !



Le principal intérêt d'une telle refonte logicielle réside dans l'optimisation tirant parti des nouvelles technologies, notamment OpenCL, permettant d'utiliser au maximum les capacités de la machine. Résultat : tout se fait en tâche de fond.

Final Cut Pro X : premiers contacts


Conclusion



Apple n'a pas menti : c'est bien un tout nouveau logiciel que ce Final Cut Pro X. Si la période d'apprentissage sera relativement courte pour les habitués d'iMovie, c'est la période de désapprentissage des habitudes de Final Cut Pro précédent qui sera longue, et peut-être rébarbative, pour les "anciens" utilisateurs de Final Cut. Le manque de fonctionnalités de cette première mouture X fera grincer de nombreuses dents, et probablement migrer vers d'autres logiciels qui n'ont pas oublié la nécessité, pour un logiciel qui se prétend "pro", de s'intégrer dans un flux de post-production.

Ce Final Cut Pro X vise donc avant tout les petites structures (productions institutionnelles, associations, écoles, ...) où les montages sont réalisés de manière autonome, sans besoin d'intégrations compatibles avec d'autres logiciels de post-production. Sa simplicité d'emploi et son interface intuitive (dans la continuité d'iMovie) feront des merveilles dans ce type d'environnement de production "autarcique".

L'orientation d'Apple vers le grand public et son éloignement progressif des marchés professionnels, initiée depuis quelques années avec iOS, se confirme même dans ce nouveau Final Cut. Apple a fait le pari de gagner de nouveaux utilisateurs indépendants séduits par la simplicité de ce "super-iMovie", quitte à perdre de nombreux marchés en entreprise avec des besoins bien supérieurs à ce qu'apporte ce nouveau Final Cut X.


Gardez à l'esprit que cet article a été rédigé rapidement pendant la phase de découverte, il contient probablement certaines approximations, beaucoup d'oublis, et peut-être même des bétises dues à la rapidité avec laquelle l'auteur souhaite vous faire partager sa découverte. N'hésitez donc pas à réagir pour ajouter tout compléments d'informations, questions ou remarques, cet article sera modifié en conséquence.

Final Cut Pro X sur le Mac App Store
motion
compressor