Test des MacBook Pro 14 et 16 pouces M2
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Ils étaient prévus pour la fin 2022, avec peut-être une keynote d'automne à la clef, mais Apple a dû revoir ses plans : les MacBook Pro M2 Pro/Max sont finalement arrivés fin janvier 2023, en version 14 et 16", comme à leur habitude.
Si extérieurement, aucun changement n'est visible, la différence se fait sous le capot, avec des puces M2 Pro/Max plus performantes, et même quelques nouveautés comme le WiFi 6E. Suffisant pour migrer ? Comme nous allons le voir dans ce test, tout dépend de vos priorités !
Si vous lisez ce papier, il y a de grandes chances que votre MacBook Pro actuel soit encore sous Intel. Un Core i9 16" ou un petit Core i5 13", vous n'avez pas encore osé switcher vers les puces Apple Silicon pour des raisons diverses : votre Mac était encore utilisable, vous n'aviez pas le budget ou, plus couramment, les logiciels que vous utilisiez n'étaient pas encore tous disponibles.
A la rédac', nous avons (presque) tous fait le grand saut lors de la présentation des Mac M1 Pro/Max fin 2021 -sauf les développeurs, dont les outils se faisaient attendre. Si l'on a effectivement essuyé quelques plâtres, le bilan s'avère malgré tout largement positif.
Le gain le plus visible concerne évidemment l'autonomie : de 2 à 4H (suivant les usages), nous sommes passés de 4H (sous Final Cut Pro) à 8 ou 9H en lecture vidéo -avec écran à 100% de luminosité ! Il devient enfin possible de passer la matinée entière sans chargeur, même avec un écran externe, chose quasi-impossible du temps d'Intel ! Regarder trois films de suite sans devoir recharger, c'est bel et bien possible avec un MacBook Pro M1/M2 Pro/Max.
Cette nouvelle mobilité s'est aussi accompagnée d'une puissance inédite : plus besoin de GPU externe pour exporter de gros projets 4KHDR ! La machine est aussi rapide sur un bureau accolé à notre écran Apple Pro Display XDR que dans une chambre l'hôtel sur la batterie ! Et comment ne pas évoquer les temps d'exportation de nos vidéos : il ne faut que quelques minutes pour un projet de plus de 30mn tourné en 4K60FPS HDR10, là où notre
Et quand vient l'été, avec les grosses chaleurs et la ventilation qui s'affole, notre MacBook Pro ne bronche pas. Pas de transformation en petit chauffage estival à chaleur tournante, il reste possible de travailler en silence et avec toujours autant de fluidité ! Réactivité, temps de démarrage de quelques secondes, réveil instantané, les Mac M1/M2 ont apporte un tel confort de travail qu'ils finissent... par se faire oublier ! On n'en demandait pas tant -enfin si !
Après des années de compromis et d'errance autour du tout USB C, le retour du lecteur SD est vraiment appréciable : on peut enfin décharger ses cartes sans devoir pester après avoir oublié son Dock USB C au bureau. Même chose pour le HDMI : combien de fois j'ai vu des collègues sans leur adaptateur pour se brancher au vidéoprojecteur de la boite ? Ce dernier adopte d'ailleurs la dernière norme 2.1 permettant de s'afficher en 8K60 ou en 4K à fréquence d'image très élevée (250Hz).
En revanche, le come-back du MagSafe (plus si utile, avec une telle autonomie) a fait perdre un port Thunderbolt 4 / USB C à nos MacBook Pro -et c'est un vrai problème, car il suffit de brancher un écran, un SSD et une souris, pour être à court de ports. Alors certes, chaque prise offre un contrôleur complet (40Gbps), mais on aurait aimé des ports USB C et même USB A supplémentaires, pour s'éviter de multiplier les dock thunderbolt -décidément, ils ne vont pas nous lâcher !
Depuis un an, vous l'avez vu sur notre chaîne YouTube, nous produisons désormais de nombreuses vidéos filmées et exportées en HDR 10. En mobilité, l'écran XDR de notre MacBook Pro nous permet d'obtenir toute la dynamique des images filmées à l'iPhone 14 Pro Max et avec notre Canon R5 sans devoir passer par un écran externe. Le HDR est désormais suffisamment mature et largement utilisé pour que cet écran (qui atteint 1200 nits en pic) ne soit pas seulement un gadget pour Netflix et AppleTV+.
D'ailleurs, l'image ne va pas sans le son : sur le 16", la qualité des haut-parleurs est telle qu'on peut décemment regarder un film sans casque, tant le spectre sonore est impressionnant. Même le montage devient possible si l'environnement le permet ! Vraiment, allez tester le son de ces Mac en Apple Store, vous serez surpris, y compris par les basses bien présentes malgré ce petit volume !
Enfin, en supprimant la Touch Bar et le clavier papillon, cette génération retrouve enfin un vrai confort de frappe au quotidien. L'entêtement d'Apple n'offre pas toujours que du bon, alors saluons cette décision courageuse d'avoir fait machine arrière en 2021.
Qui aime bien châtie bien -même si Apple nous reproche ouvertement le contraire- il ne faut donc pas oublier les quelques défauts qu'il serait bon de corriger sur la prochaine génération.
Déjà, cette encoche située au dessus de l'écran, et qui sert recouvre la (toute) petite Webcam (en 1080p s'il vous plait) gâche un peu la navigation dans les menus supérieurs. Il est vraiment étonnant d'avoir sacrifié autant de surface pour ne pas y intégrer Face ID ou encore une encoche dynamique comme sur l'iPhone.
Autre souci, Apple n'a toujours pas corrigé le bug du contrôleur USB C : quantité de mes disques et RAID Thunderbolt/USB C sont lents à crever (5Gbps au lieu de 10Gbps), alors que les débits étaient très bons sous Intel. Heureusement, le problème semble résolu avec les SSD plus récents, mais c'est un crève-cœur pour mes
Sans être un grand joueur, j'aimais aussi rebooter sous Windows pour lancer quelques titres AAA sur PC. Certains professionnels ou étudiants avaient également pris l'habitude de pouvoir exécuter certains logiciels non disponibles sur Mac, notamment dans des machines virtuelles -c'est désormais fini. Certes, il existe bien un Windows ARM (pas réellement disponible pour tout un chacun), mais la plupart des logiciels n'ont pas été recompilé pour ces puces plus économes. En environnement hétérogène, cette disparition de Windows peut réellement poser problème -des universités avaient notamment choisi des iMac en libre accès pour ces capacités de double-boot.
Au chapitre des lamentations, je regrette aussi de ne plus avoir de GPU externe : même si la puce graphique est puissante, la possibilité de brancher la dernière carte d'AMD ou de Nvidia permettait de décupler certains calculs GPGPU, notamment en vidéo ou en 3D. C'était certes un marché de niche, mais Apple n'est-elle pas aussi issue de ce monde créatif très spécifique ?
Enfin, la prise de poids et de volume de ces MacBook Pro en 2021 était sans-doute nécessaire pour améliorer la ventilation, mais à l'usage, ces portables paraissent toujours très massifs. Avec des puces plus économes, il est étrange de voir qu'Apple ne travaille pas sur des machines plus fines que du temps d'Intel ! En parlant de dimensions hors-normes, le trackpad du modèle 16" est devenu si vaste que j'en perds souvent mes clics... alors que sur le 14", la taille est idéale !
Lorsque j'ai testé le WiFi 6E pour le première fois avec le Mac mini M2, j'étais franchement déçu : la promesse d'un WiFi plus rapide n'était pas du tout au rendez-vous.
Sans surprise, le MacBook Pro M2 Pro/Max ne fait pas mieux : malgré nos bornes WiFi 6E de dernière génération, impossible se connecter au réseau à 6Ghz de façon stable et durable. Et lorsqu'on y parvient enfin, les débits promis ne durent que quelques secondes -avant de redescendre inexorablement.
Pourtant en pratique, le WiFi 6E est vraiment une belle avancée : on obtient facilement 100 à 120Mo/s lorsqu'on est à quelques mètres de la bornes, soit des débits d'Ethernet Gigabit ! En WiFi 6, on stagne plutôt entre 40 et 80Mo/s, bien en dessous de ce que peut fournir une fibre optique moderne, par exemple.
Est-ce un problème de pilote ? On l'espère ! Car en l'état, impossible de vous recommander ces Mac pour le WiFi 6E. Apple ne propose pas du tout les débits promis, et c'est vraiment dommage, car la concurrence (PC, Android...) nous avait permis d'obtenir de bien meilleurs résultats.
Ces dernières années, en payant 5 à 10 fois le prix du stockage du commerce, on se consolait avec des débits exemplaires même sur l'entrée de gamme.
En 2023, sans doute avec la crise des puces, Apple semble avoir été obligée de fournir des modèles de 256 et 512Go moins performants. Avec des puces mémoire en moins, nos MacBook Pro M2 Pro/Max sont donc jusqu'à deux fois moins rapides que leurs homologues M1 Pro/Max, un comble !
Heureusement, pas de changement (ni d'amélioration) avec des capacités supérieures à 1To. Reste que ces dernières années, le prix du stockage ne semble pas vouloir baisser chez Apple, et les capacités en entrée de gamme sont toujours aussi anémiques ! Tim Cook s'est sans doute inspiré des constructeurs allemands et leurs options vendues à prix d'or, que les clients se sentent obligés de rajouter pour obtenir une configuration décente -avec une telle politique, l'entrée de gamme n'est alors que très rarement intéressant.
Avec des capacités de batterie inchangées, de 70 et 100Wh respectivement pour les MacBook Pro 14 et 16", il aurait été étonnant que l'autonomie augmente, c'est pourtant ce qu'affirme Apple sur certains usages.
Vous le savez tous, les plus de 22H affichées sur le site d'Apple sont en fait une vaste blague ! Pour obtenir de tels chiffre, la firme baisse drastiquement la luminosité et propose de regarder des films en 1080p avec certains codecs... Bref, acheter une telle machine pour l'utiliser à la moitié de ses capacité n'a pas vraiment de sens.
En revanche, malgré une légère baisse face aux M1 Pro/Max dans nos tests, l'autonomie reste la meilleure du marché : on a mesuré entre 6 et 7H en usage web (luminosité à 100%) et entre 7 et 9H en vidéo (4K H.264), ce qui permet de regarder 3 films sans recharger la machine.
On l'a vu avec le MacBook Air M2 et le Mac Mini M2/M2 Pro, la partie CPU (processeur central) n'a pas tant évolué avec le M2 -Apple annonce environ +20%, ce qui correspond stricto-sensu au nombre de coeurs supplémentaires. Apple n'a d'ailleurs pas profondément revu l'architecture de ses puces, pas plus que la finesse de gravure, elle s'est contentée d'ajouter ces 2 coeurs
Pourquoi ne pas avoir rajouté des coeurs rapides à la place ? Car sans la gravure à 3nm, la puce aurait certainement surchauffé ou nécessité une ventilation plus importante. Par ailleurs, Apple a sans doute préféré booster la partie GPU (comme on le verra plus bas), ce qui bénéficie à un grand nombre d'applications créatives.
Comme vous pouvez le voir dans notre tableau, le M2 Pro est donc disponible en 10 ou 12 coeurs (6+4 ou 8+4), et le M2 Max offre exactement le même CPU que le M2 Pro à 12 coeurs. A l'inverse, le M1 Pro/Max à 10 coeurs de l'an dernier (8+2) sera sans doute plus rapide que notre M2 Pro/Max à 10 coeurs, car il dispose de 2 coeurs économes contre 4 pour le M2 Pro/Max. C'est justement ce que l'on va voir dans ces tests !
Dans GeekBench, pas de miracle, on retrouve grosso-modo les chiffres annoncés par Apple : +20% de performances supplémentaires et un M2 à 12 coeurs qui prend logiquement la tête de notre classement. Notez que, comme prévu, le M1 Pro/Max (10 coeurs) est devant le M2 Pro à 10 coeurs.
Etonnamment, le M2 Max avec le GPU à 38 coeurs semble se détacher de ses petits frères supposés identiques, avec un score à plus de 2000 points -du jamais vu : après vérification, la puce gravite effectivement à 3.7Ghz contre 3.5Ghz pour le M2 Pro/Max à 12 coeurs.
Mais en multi-coeur, notre CPU-miracle ne fait pas de super-score, c'est même tout le contraire, il semble légèrement plus lent que les autres -un comble.
Dans CineBench, que je trouve plus cohérent (le programme effectue de vrais calculs 3D), les résultats sont assez proches de GeekBench. En revanche, notre M2 Max 38 coeurs ne fait reproduit pas son petit miracle. Alors, est-ce qu'Apple a optimisé sa puce pour GeekBench ? Voilà qui serait une première, car la fréquence de cette puce-mystère est rarement à 3,7Ghz dans le reste de nos tests.
Logic Audio, d'Apple, est un programme de MAO très performant et optimisé, mais qui n'utilise que le CPU pour lire ses pistes. Dans notre test, le programme plébiscite d'ailleurs les coeurs rapides, qui permettent de tenir la cadence -sans jeu de mot et sans fléchir.
Notez que malgré une puce identique sur la partie CPU, le MacBook Pro 14" affiche des scores en léger retrait -jusque quelques pistes, mais tout de même. Autre détail notable, le M1 Pro/Max à 10 coeurs devance effectivement le M2 Pro à 10 coeurs de façon assez nette. En fait, même le gros M2 Max n'offre pas de progrès très significatifs face au M1 Max de l'an dernier.
Si rajouter 2 coeurs à un CPU est assez coûteux pour Apple, le GPU accepte plus facilement de décupler ses performances. Sur le M2 Pro, la version de base gagne 2 coeurs (16 en tout) alors que le M2 Max atteint les 38 coeurs (contre 32 sur le M1 Max).
Apple annonce jusqu'à 30% de gain, mais sur le MacBook Air et le Mac mini, on dépassait souvent ce chiffre, ce qui est de bonne augure pour nos MacBook Pro M2 Pro/Max !
J'avais espéré qu'avec le M2 et l'arrivée d'une sorte de
Si vous êtes monteur ou que vous travaillez dans la vidéo, mieux vaut donc prendre un M1 Max en promo qu'un M2 Pro par exemple. Ces usages sont évidemment très spécifiques, et l'optimisation hardware de l'encodage/décodage vidéo reste un atout certains des puces M1/M2 Pro/Max d'Apple face au monde PC, un peu moins efficace.
Dans LuxMark, qui mesure les calculs OpenCL (très utilisés sous Linux et PC, un peu moins sur Mac depuis qu'Apple ne met plus à jour ses API), le gain du M2 Pro/Max est vraiment notable. On remarquera d'ailleurs que le M2 à 30 coeurs dépasse le M1 à 32 coeurs, preuve que les coeurs du GPU M2 sont plus performants que ceux du M1...
Dans les tests avec l'API Metal (utilisée un peu partout sur Mac), on retrouve des résultats similaires, mais non moins impressionnants ! Le M2 Max de base (30 coeurs) se retrouve plus rapide que le M1 à 32 coeurs, soit le haut-de-gamme de l'an dernier. Quant au M2 Pro 19 coeurs, il n'est ici pas si loin du M1 Max 24 coeurs... Pas mal d'une génération à l'autre !
GFXBench Metal, encore plus complet autour de l'API Metal, démontre qu'un M2 Pro (19c) peut se montrer plus rapide que le M1 Max de base (24c), alors qu'il offre moins de coeurs et se situe dans la gamme inférieure.
Autre surprise, le M2 Max 38 coeurs explose les scores, bien au dessus des 30% annoncés par Apple. Même notre M2 à 30 coeurs est devant le M1 Max 32 coeurs le plus puissant de 2021... En fait, pour des usages très gourmands en GPU, le passage au M2 s'avère vraiment plus intéressant qu'un M1 boosté de l'an dernier.
S'il est difficile de trouver des jeux vidéos triple-A natifs Apple Silicon et avec des outils de benchmark intégrés, cela n'empêche pas notre M2 Pro/Max d'exceller avec de vieux titres, comme ici avec Tomb Raider et son pendant Shadow of the Tomb Raider.
Ici, le M1 Max
Dans Total War, cette fois 100% natif, notez le gap entre le M2 Pro et le M2 Max, ce dernier doublant pratiquement le nombre d'images par seconde. Si vous développez des jeux mobiles, que vous générez des animations 3D en temps réel (sketchup, ArchiCAD...) ou calculées (Cinema4D etc.)
Le GPU n'est pas qu'une affaire de 3D : il est aussi utilisé de plus en plus largement pour les effets photo et vidéo. Dans Final Cut Pro, le M2 Max est d'ailleurs notre nouveau champion ! On notera que le M2 Max à 30 coeurs se permet même de battre le M1 Max à 32 coeurs, décidément !
Dans Resolve, le bilan est plus contrasté, si bizarre que j'ai hésité à publier ces benchs. Tous nos M2 semblent en effet offrir des résultats assez proches alors que leur GPU est bien différents. Pour autant, ils surpassent tous (ou presque) le M1 Max toutes options dans plusieurs de nos tests. Simple bug ou optimisation M2 ? En tout cas, la nouvelle puce d'Apple fait des miracles dans ce programme, c'est ce qu'on retiendra de ces tests.
Avec plus de coeurs et une enveloppe thermique (TDP) en légère hausse, la famille M2 devrait logiquement consommer un peu plus que le M1.
Déjà, il faut savoir qu'il existe une différence majeure entre le MacBook Pro 14" et le 16" : si les performances des CPU et des GPU sont identiques, lorsqu'elles sont prises séparément, il n'en est rien lorsque CPU et GPU fonctionnent de concert. Dans ce cas, le 14" doit se limiter à 30W contre 50W pour le package du 16".
D'ailleurs, ça se ressent aussi sur la température : le MacBook Pro 14" franchit rapidement la barre des 100 degrés sur la puce et des 50 degrés sur la coque, là où notre 16" affiche plutôt 70 à 90 degrés sur le M2 et 45 degrés au niveau du clavier.
En pratique et quelque soit la taille de la dalle, la ventilation s'affolera plus vite sur une machine mieux dotée en coeurs GPU : c'est assez logique, le Mac tente de fournir la puissance maximale pour chaque opération gourmande. Du coup, si vous préférez le silence et le frais, mieux vaut opter pour une configurations moins musclée -c'est logique, mais pas toujours bien compris.
Autre test intéressant, nous avons soumis un MacBook Pro M1 Max (32 coeurs) les mêmes tests que sur un MacBook Pro M2 Max (38 coeurs) afin de voir lequel chauffait le plus vite.
Contre toute attente, le M2 est resté plus frais que le M1, dans les 70/80 degrés lorsque l'ancien modèle partait plus vite autour des 90/100 degrés.
Avant un bruit d'air plus présent (+3 à 5db), j'ai tout de suite pensé que les ventilateurs tournaient plus vite -mais que nenni ! Ils tournent d'ailleurs exactement à la même vitesse ! Alors commence ce fait-ce ?
Sans avoir démonté les deux machines (on doit les renvoyer après nos tests), j'imagine que la ventilation du M2 est plus efficace que celle du M1, car le bruit est effectivement très net. Dans tous les cas, nos deux machines frisent les 100 degrés en crête et aucune des deux ne surchauffe particulièrement.
Bref, comme on l'avait vu pour le MacBook Air cet été, le M2 consomme effectivement un peu plus que le M1, mais rien de rédhibitoire à l'usage. C'était un peu plus pénalisant sur l'ultrabook d'Apple, dépourvu de refroidissement actif, mais ça n'a aucun impact dans ces machines professsionnelles -vous pouvez acheter sans risque.
Alors, faut-il acheter ces MacBook Pro M2 Pro/Max ? Après ces 15 jours de tests, nous vous recommandons clairement ces machines, surtout si vous venez d'un MacBook Pro Intel dont la puissance et le rapport performances/watt n'était pas fameux.
Comme vous avez pu le voir, ces MacBook Pro M2 Pro/Max ne présentent pas de défaut majeur et offrent un joli bond en terme de performances, notamment sur la partie GPU. Il ne surchauffent pas et malgré quelques effets de gamme (notamment sur les puces à 10 coeurs), avec des tarifs assez stable, autant opter pour cette nouvelle génération, qui apporte en outre la prise en charge (encore médiocre) du WiFi 6 ou encore du HDMI 2.1.
Ceux qui utilisent majoritairement le CPU (MAO notamment) pourront toutefois opter pour un M1 Max à prix réduit plutôt qu'un M2 Pro 10 coeurs, car ce dernier offre moins de
Si vous avez déjà un MacBook Pro M1 Pro/Max, en revanche, la mise à niveau ne nous semble pas réellement justifiée. Certes, le gain GPU est intéressant, mais pas suffisant pour réellement bouleverser votre quotidien, sauf à travailler dans l'univers du jeu vidéo ou à devoir générer des rendus en temps réel plusieurs fois par jour, éventuellement.
Pour les monteurs qui ont déjà un M1 ou M1 Pro et qui se sentent un peu à l'étroit, un conseil, prenez plutôt un M1 Max qu'un M2 Pro (ou carrément un M2 Max si vous avez le budget), car le double média-engine offre un gain substantiel dans les encodage/décodage, bien supérieur au gain qui consisterait juste à passer d'un M1 Pro à un M2 Pro.
En 2024, Apple aura sans doute présenté son M3 gravé à 3nm et qui devrait offrir un réel boost de performances, notamment sur la partie CPU un peu à la peine cette année. Si les M1/M2 offrent encore un bon rapport consommation/performance, Apple aurait sans doute du mal à faire évoluer cette gamme en 5nm sans de gros compromis en terme d'autonomie ou de ventilation.
Quel espace de stockage choisir ? Quelle quantité de RAM me faut-il ? Quelle taille d'écran ? Généralement, un professionnel sait répondre à ce genre de problématique car il connait ses besoins. Si vous vous posez encore des questions, je vous invite surtout à revoir notre live dédié aux MacBook Pro et Mac mini M2, sur lequel on débat longuement de ces métriques pas toujours faciles à anticiper :
Dans l'absolu, une machine professionnelle nécessite a minima 1To et 32Go de RAM pour conserver une bonne durée de vie et ne pas se retrouver limitée pour avoir économisé quelques centaines d'euros à l'achat. Mais suivant les usages, ce chiffre peut varier à la hausse -en vidéo, 64Go et plusieurs To facilitent largement la vie en mobilité.
Concernant le choix de la dalle (14 ou 16"), notre credo n'a pas changé : seul le 16" permet de réellement travailler longtemps sur des montages, des travaux photo ou de l'audio en mobilité, grâce à cette immense dalle et son enveloppe thermique plus importante, offrant les meilleurs performances.
Le 14" reste un compromis intéressant en terme d'encombrement et de puissance, mais il chauffera plus vite, et il offrira de moins bonnes performances lorsque le CPU et le GPU seront sollicités simultanément. Reste que la machine est plus mobile, moins lourde et nettement plus performante qu'un MacBook Air/Pro 13".
Les MacBook Pro M2 Pro et M2 Max :
Un SSD externe :
Un Dock Thunderbolt 4 :
Si extérieurement, aucun changement n'est visible, la différence se fait sous le capot, avec des puces M2 Pro/Max plus performantes, et même quelques nouveautés comme le WiFi 6E. Suffisant pour migrer ? Comme nous allons le voir dans ce test, tout dépend de vos priorités !
En un coup d'oeil
Le test en vidéo
Le test complet
Sommaire
1 an de bonheur avec ces MacBook Pro ?
Si vous lisez ce papier, il y a de grandes chances que votre MacBook Pro actuel soit encore sous Intel. Un Core i9 16" ou un petit Core i5 13", vous n'avez pas encore osé switcher vers les puces Apple Silicon pour des raisons diverses : votre Mac était encore utilisable, vous n'aviez pas le budget ou, plus couramment, les logiciels que vous utilisiez n'étaient pas encore tous disponibles.
A la rédac', nous avons (presque) tous fait le grand saut lors de la présentation des Mac M1 Pro/Max fin 2021 -sauf les développeurs, dont les outils se faisaient attendre. Si l'on a effectivement essuyé quelques plâtres, le bilan s'avère malgré tout largement positif.
Le gain le plus visible concerne évidemment l'autonomie : de 2 à 4H (suivant les usages), nous sommes passés de 4H (sous Final Cut Pro) à 8 ou 9H en lecture vidéo -avec écran à 100% de luminosité ! Il devient enfin possible de passer la matinée entière sans chargeur, même avec un écran externe, chose quasi-impossible du temps d'Intel ! Regarder trois films de suite sans devoir recharger, c'est bel et bien possible avec un MacBook Pro M1/M2 Pro/Max.
Cette nouvelle mobilité s'est aussi accompagnée d'une puissance inédite : plus besoin de GPU externe pour exporter de gros projets 4KHDR ! La machine est aussi rapide sur un bureau accolé à notre écran Apple Pro Display XDR que dans une chambre l'hôtel sur la batterie ! Et comment ne pas évoquer les temps d'exportation de nos vidéos : il ne faut que quelques minutes pour un projet de plus de 30mn tourné en 4K60FPS HDR10, là où notre
vieuxMac Intel dernière génération mettait facilement 20 à 30 minutes !
Et quand vient l'été, avec les grosses chaleurs et la ventilation qui s'affole, notre MacBook Pro ne bronche pas. Pas de transformation en petit chauffage estival à chaleur tournante, il reste possible de travailler en silence et avec toujours autant de fluidité ! Réactivité, temps de démarrage de quelques secondes, réveil instantané, les Mac M1/M2 ont apporte un tel confort de travail qu'ils finissent... par se faire oublier ! On n'en demandait pas tant -enfin si !
La machine (presque) parfaite
Après des années de compromis et d'errance autour du tout USB C, le retour du lecteur SD est vraiment appréciable : on peut enfin décharger ses cartes sans devoir pester après avoir oublié son Dock USB C au bureau. Même chose pour le HDMI : combien de fois j'ai vu des collègues sans leur adaptateur pour se brancher au vidéoprojecteur de la boite ? Ce dernier adopte d'ailleurs la dernière norme 2.1 permettant de s'afficher en 8K60 ou en 4K à fréquence d'image très élevée (250Hz).
En revanche, le come-back du MagSafe (plus si utile, avec une telle autonomie) a fait perdre un port Thunderbolt 4 / USB C à nos MacBook Pro -et c'est un vrai problème, car il suffit de brancher un écran, un SSD et une souris, pour être à court de ports. Alors certes, chaque prise offre un contrôleur complet (40Gbps), mais on aurait aimé des ports USB C et même USB A supplémentaires, pour s'éviter de multiplier les dock thunderbolt -décidément, ils ne vont pas nous lâcher !
Depuis un an, vous l'avez vu sur notre chaîne YouTube, nous produisons désormais de nombreuses vidéos filmées et exportées en HDR 10. En mobilité, l'écran XDR de notre MacBook Pro nous permet d'obtenir toute la dynamique des images filmées à l'iPhone 14 Pro Max et avec notre Canon R5 sans devoir passer par un écran externe. Le HDR est désormais suffisamment mature et largement utilisé pour que cet écran (qui atteint 1200 nits en pic) ne soit pas seulement un gadget pour Netflix et AppleTV+.
D'ailleurs, l'image ne va pas sans le son : sur le 16", la qualité des haut-parleurs est telle qu'on peut décemment regarder un film sans casque, tant le spectre sonore est impressionnant. Même le montage devient possible si l'environnement le permet ! Vraiment, allez tester le son de ces Mac en Apple Store, vous serez surpris, y compris par les basses bien présentes malgré ce petit volume !
Enfin, en supprimant la Touch Bar et le clavier papillon, cette génération retrouve enfin un vrai confort de frappe au quotidien. L'entêtement d'Apple n'offre pas toujours que du bon, alors saluons cette décision courageuse d'avoir fait machine arrière en 2021.
Quelques défauts notables
Qui aime bien châtie bien -même si Apple nous reproche ouvertement le contraire- il ne faut donc pas oublier les quelques défauts qu'il serait bon de corriger sur la prochaine génération.
Déjà, cette encoche située au dessus de l'écran, et qui sert recouvre la (toute) petite Webcam (en 1080p s'il vous plait) gâche un peu la navigation dans les menus supérieurs. Il est vraiment étonnant d'avoir sacrifié autant de surface pour ne pas y intégrer Face ID ou encore une encoche dynamique comme sur l'iPhone.
Autre souci, Apple n'a toujours pas corrigé le bug du contrôleur USB C : quantité de mes disques et RAID Thunderbolt/USB C sont lents à crever (5Gbps au lieu de 10Gbps), alors que les débits étaient très bons sous Intel. Heureusement, le problème semble résolu avec les SSD plus récents, mais c'est un crève-cœur pour mes
vieuxdisques.
Sans être un grand joueur, j'aimais aussi rebooter sous Windows pour lancer quelques titres AAA sur PC. Certains professionnels ou étudiants avaient également pris l'habitude de pouvoir exécuter certains logiciels non disponibles sur Mac, notamment dans des machines virtuelles -c'est désormais fini. Certes, il existe bien un Windows ARM (pas réellement disponible pour tout un chacun), mais la plupart des logiciels n'ont pas été recompilé pour ces puces plus économes. En environnement hétérogène, cette disparition de Windows peut réellement poser problème -des universités avaient notamment choisi des iMac en libre accès pour ces capacités de double-boot.
Au chapitre des lamentations, je regrette aussi de ne plus avoir de GPU externe : même si la puce graphique est puissante, la possibilité de brancher la dernière carte d'AMD ou de Nvidia permettait de décupler certains calculs GPGPU, notamment en vidéo ou en 3D. C'était certes un marché de niche, mais Apple n'est-elle pas aussi issue de ce monde créatif très spécifique ?
Enfin, la prise de poids et de volume de ces MacBook Pro en 2021 était sans-doute nécessaire pour améliorer la ventilation, mais à l'usage, ces portables paraissent toujours très massifs. Avec des puces plus économes, il est étrange de voir qu'Apple ne travaille pas sur des machines plus fines que du temps d'Intel ! En parlant de dimensions hors-normes, le trackpad du modèle 16" est devenu si vaste que j'en perds souvent mes clics... alors que sur le 14", la taille est idéale !
Du WiFi 6E raté... pour l'instant
Lorsque j'ai testé le WiFi 6E pour le première fois avec le Mac mini M2, j'étais franchement déçu : la promesse d'un WiFi plus rapide n'était pas du tout au rendez-vous.
Sans surprise, le MacBook Pro M2 Pro/Max ne fait pas mieux : malgré nos bornes WiFi 6E de dernière génération, impossible se connecter au réseau à 6Ghz de façon stable et durable. Et lorsqu'on y parvient enfin, les débits promis ne durent que quelques secondes -avant de redescendre inexorablement.
Pourtant en pratique, le WiFi 6E est vraiment une belle avancée : on obtient facilement 100 à 120Mo/s lorsqu'on est à quelques mètres de la bornes, soit des débits d'Ethernet Gigabit ! En WiFi 6, on stagne plutôt entre 40 et 80Mo/s, bien en dessous de ce que peut fournir une fibre optique moderne, par exemple.
Est-ce un problème de pilote ? On l'espère ! Car en l'état, impossible de vous recommander ces Mac pour le WiFi 6E. Apple ne propose pas du tout les débits promis, et c'est vraiment dommage, car la concurrence (PC, Android...) nous avait permis d'obtenir de bien meilleurs résultats.
Des SSD pas toujours rapides !
Ces dernières années, en payant 5 à 10 fois le prix du stockage du commerce, on se consolait avec des débits exemplaires même sur l'entrée de gamme.
En 2023, sans doute avec la crise des puces, Apple semble avoir été obligée de fournir des modèles de 256 et 512Go moins performants. Avec des puces mémoire en moins, nos MacBook Pro M2 Pro/Max sont donc jusqu'à deux fois moins rapides que leurs homologues M1 Pro/Max, un comble !
Heureusement, pas de changement (ni d'amélioration) avec des capacités supérieures à 1To. Reste que ces dernières années, le prix du stockage ne semble pas vouloir baisser chez Apple, et les capacités en entrée de gamme sont toujours aussi anémiques ! Tim Cook s'est sans doute inspiré des constructeurs allemands et leurs options vendues à prix d'or, que les clients se sentent obligés de rajouter pour obtenir une configuration décente -avec une telle politique, l'entrée de gamme n'est alors que très rarement intéressant.
Autonomie de chameau, en légère baisse
Avec des capacités de batterie inchangées, de 70 et 100Wh respectivement pour les MacBook Pro 14 et 16", il aurait été étonnant que l'autonomie augmente, c'est pourtant ce qu'affirme Apple sur certains usages.
Vous le savez tous, les plus de 22H affichées sur le site d'Apple sont en fait une vaste blague ! Pour obtenir de tels chiffre, la firme baisse drastiquement la luminosité et propose de regarder des films en 1080p avec certains codecs... Bref, acheter une telle machine pour l'utiliser à la moitié de ses capacité n'a pas vraiment de sens.
En revanche, malgré une légère baisse face aux M1 Pro/Max dans nos tests, l'autonomie reste la meilleure du marché : on a mesuré entre 6 et 7H en usage web (luminosité à 100%) et entre 7 et 9H en vidéo (4K H.264), ce qui permet de regarder 3 films sans recharger la machine.
Performances CPU
On l'a vu avec le MacBook Air M2 et le Mac Mini M2/M2 Pro, la partie CPU (processeur central) n'a pas tant évolué avec le M2 -Apple annonce environ +20%, ce qui correspond stricto-sensu au nombre de coeurs supplémentaires. Apple n'a d'ailleurs pas profondément revu l'architecture de ses puces, pas plus que la finesse de gravure, elle s'est contentée d'ajouter ces 2 coeurs
économesà chaque SoC de ces versions Pro et Max.
Pourquoi ne pas avoir rajouté des coeurs rapides à la place ? Car sans la gravure à 3nm, la puce aurait certainement surchauffé ou nécessité une ventilation plus importante. Par ailleurs, Apple a sans doute préféré booster la partie GPU (comme on le verra plus bas), ce qui bénéficie à un grand nombre d'applications créatives.
Comme vous pouvez le voir dans notre tableau, le M2 Pro est donc disponible en 10 ou 12 coeurs (6+4 ou 8+4), et le M2 Max offre exactement le même CPU que le M2 Pro à 12 coeurs. A l'inverse, le M1 Pro/Max à 10 coeurs de l'an dernier (8+2) sera sans doute plus rapide que notre M2 Pro/Max à 10 coeurs, car il dispose de 2 coeurs économes contre 4 pour le M2 Pro/Max. C'est justement ce que l'on va voir dans ces tests !
+20% pour le CPU
Dans GeekBench, pas de miracle, on retrouve grosso-modo les chiffres annoncés par Apple : +20% de performances supplémentaires et un M2 à 12 coeurs qui prend logiquement la tête de notre classement. Notez que, comme prévu, le M1 Pro/Max (10 coeurs) est devant le M2 Pro à 10 coeurs.
Etonnamment, le M2 Max avec le GPU à 38 coeurs semble se détacher de ses petits frères supposés identiques, avec un score à plus de 2000 points -du jamais vu : après vérification, la puce gravite effectivement à 3.7Ghz contre 3.5Ghz pour le M2 Pro/Max à 12 coeurs.
Mais en multi-coeur, notre CPU-miracle ne fait pas de super-score, c'est même tout le contraire, il semble légèrement plus lent que les autres -un comble.
Dans CineBench, que je trouve plus cohérent (le programme effectue de vrais calculs 3D), les résultats sont assez proches de GeekBench. En revanche, notre M2 Max 38 coeurs ne fait reproduit pas son petit miracle. Alors, est-ce qu'Apple a optimisé sa puce pour GeekBench ? Voilà qui serait une première, car la fréquence de cette puce-mystère est rarement à 3,7Ghz dans le reste de nos tests.
Logic Audio : le M1 Max tient encore la route
Logic Audio, d'Apple, est un programme de MAO très performant et optimisé, mais qui n'utilise que le CPU pour lire ses pistes. Dans notre test, le programme plébiscite d'ailleurs les coeurs rapides, qui permettent de tenir la cadence -sans jeu de mot et sans fléchir.
Notez que malgré une puce identique sur la partie CPU, le MacBook Pro 14" affiche des scores en léger retrait -jusque quelques pistes, mais tout de même. Autre détail notable, le M1 Pro/Max à 10 coeurs devance effectivement le M2 Pro à 10 coeurs de façon assez nette. En fait, même le gros M2 Max n'offre pas de progrès très significatifs face au M1 Max de l'an dernier.
GPU : des promesses pleines de coeurs
Si rajouter 2 coeurs à un CPU est assez coûteux pour Apple, le GPU accepte plus facilement de décupler ses performances. Sur le M2 Pro, la version de base gagne 2 coeurs (16 en tout) alors que le M2 Max atteint les 38 coeurs (contre 32 sur le M1 Max).
Apple annonce jusqu'à 30% de gain, mais sur le MacBook Air et le Mac mini, on dépassait souvent ce chiffre, ce qui est de bonne augure pour nos MacBook Pro M2 Pro/Max !
Transcodage : du sur-place
J'avais espéré qu'avec le M2 et l'arrivée d'une sorte de
MediaEnginesur la version de base, notre M2 Pro aurait gagné en efficacité. En réalité, comme vous pouvez le voir ci-dessous, les progrès sont tout simplement inexistants en matière de conversion vidéo. Que ce soit en H.264 ou en ProRes, le M2 Pro/Max n'est pas plus rapide que le M1 Pro/Max !
Si vous êtes monteur ou que vous travaillez dans la vidéo, mieux vaut donc prendre un M1 Max en promo qu'un M2 Pro par exemple. Ces usages sont évidemment très spécifiques, et l'optimisation hardware de l'encodage/décodage vidéo reste un atout certains des puces M1/M2 Pro/Max d'Apple face au monde PC, un peu moins efficace.
OpenCL : le M1 à la peine
Dans LuxMark, qui mesure les calculs OpenCL (très utilisés sous Linux et PC, un peu moins sur Mac depuis qu'Apple ne met plus à jour ses API), le gain du M2 Pro/Max est vraiment notable. On remarquera d'ailleurs que le M2 à 30 coeurs dépasse le M1 à 32 coeurs, preuve que les coeurs du GPU M2 sont plus performants que ceux du M1...
Metal : le M2 Max impressionne !
Dans les tests avec l'API Metal (utilisée un peu partout sur Mac), on retrouve des résultats similaires, mais non moins impressionnants ! Le M2 Max de base (30 coeurs) se retrouve plus rapide que le M1 à 32 coeurs, soit le haut-de-gamme de l'an dernier. Quant au M2 Pro 19 coeurs, il n'est ici pas si loin du M1 Max 24 coeurs... Pas mal d'une génération à l'autre !
GFXBench Metal, encore plus complet autour de l'API Metal, démontre qu'un M2 Pro (19c) peut se montrer plus rapide que le M1 Max de base (24c), alors qu'il offre moins de coeurs et se situe dans la gamme inférieure.
Autre surprise, le M2 Max 38 coeurs explose les scores, bien au dessus des 30% annoncés par Apple. Même notre M2 à 30 coeurs est devant le M1 Max 32 coeurs le plus puissant de 2021... En fait, pour des usages très gourmands en GPU, le passage au M2 s'avère vraiment plus intéressant qu'un M1 boosté de l'an dernier.
Les jeux vidéo confirment !
S'il est difficile de trouver des jeux vidéos triple-A natifs Apple Silicon et avec des outils de benchmark intégrés, cela n'empêche pas notre M2 Pro/Max d'exceller avec de vieux titres, comme ici avec Tomb Raider et son pendant Shadow of the Tomb Raider.
Ici, le M1 Max
toutes optionsse fait littéralement
poutrerpar les M2 Max et le M2 Pro n'est d'ailleurs pas si loin...
Dans Total War, cette fois 100% natif, notez le gap entre le M2 Pro et le M2 Max, ce dernier doublant pratiquement le nombre d'images par seconde. Si vous développez des jeux mobiles, que vous générez des animations 3D en temps réel (sketchup, ArchiCAD...) ou calculées (Cinema4D etc.)
Un GPU très efficace dans les effets vidéo
Le GPU n'est pas qu'une affaire de 3D : il est aussi utilisé de plus en plus largement pour les effets photo et vidéo. Dans Final Cut Pro, le M2 Max est d'ailleurs notre nouveau champion ! On notera que le M2 Max à 30 coeurs se permet même de battre le M1 Max à 32 coeurs, décidément !
Dans Resolve, le bilan est plus contrasté, si bizarre que j'ai hésité à publier ces benchs. Tous nos M2 semblent en effet offrir des résultats assez proches alors que leur GPU est bien différents. Pour autant, ils surpassent tous (ou presque) le M1 Max toutes options dans plusieurs de nos tests. Simple bug ou optimisation M2 ? En tout cas, la nouvelle puce d'Apple fait des miracles dans ce programme, c'est ce qu'on retiendra de ces tests.
Le M2 Pro/Max chauffe-t-il plus que le M1 Pro/Max ?
Avec plus de coeurs et une enveloppe thermique (TDP) en légère hausse, la famille M2 devrait logiquement consommer un peu plus que le M1.
Déjà, il faut savoir qu'il existe une différence majeure entre le MacBook Pro 14" et le 16" : si les performances des CPU et des GPU sont identiques, lorsqu'elles sont prises séparément, il n'en est rien lorsque CPU et GPU fonctionnent de concert. Dans ce cas, le 14" doit se limiter à 30W contre 50W pour le package du 16".
D'ailleurs, ça se ressent aussi sur la température : le MacBook Pro 14" franchit rapidement la barre des 100 degrés sur la puce et des 50 degrés sur la coque, là où notre 16" affiche plutôt 70 à 90 degrés sur le M2 et 45 degrés au niveau du clavier.
En pratique et quelque soit la taille de la dalle, la ventilation s'affolera plus vite sur une machine mieux dotée en coeurs GPU : c'est assez logique, le Mac tente de fournir la puissance maximale pour chaque opération gourmande. Du coup, si vous préférez le silence et le frais, mieux vaut opter pour une configurations moins musclée -c'est logique, mais pas toujours bien compris.
M1 Max vs M2 Max
Autre test intéressant, nous avons soumis un MacBook Pro M1 Max (32 coeurs) les mêmes tests que sur un MacBook Pro M2 Max (38 coeurs) afin de voir lequel chauffait le plus vite.
Contre toute attente, le M2 est resté plus frais que le M1, dans les 70/80 degrés lorsque l'ancien modèle partait plus vite autour des 90/100 degrés.
Avant un bruit d'air plus présent (+3 à 5db), j'ai tout de suite pensé que les ventilateurs tournaient plus vite -mais que nenni ! Ils tournent d'ailleurs exactement à la même vitesse ! Alors commence ce fait-ce ?
Sans avoir démonté les deux machines (on doit les renvoyer après nos tests), j'imagine que la ventilation du M2 est plus efficace que celle du M1, car le bruit est effectivement très net. Dans tous les cas, nos deux machines frisent les 100 degrés en crête et aucune des deux ne surchauffe particulièrement.
Bref, comme on l'avait vu pour le MacBook Air cet été, le M2 consomme effectivement un peu plus que le M1, mais rien de rédhibitoire à l'usage. C'était un peu plus pénalisant sur l'ultrabook d'Apple, dépourvu de refroidissement actif, mais ça n'a aucun impact dans ces machines professsionnelles -vous pouvez acheter sans risque.
Conclusion : quelle configuration choisir ?
Alors, faut-il acheter ces MacBook Pro M2 Pro/Max ? Après ces 15 jours de tests, nous vous recommandons clairement ces machines, surtout si vous venez d'un MacBook Pro Intel dont la puissance et le rapport performances/watt n'était pas fameux.
Comme vous avez pu le voir, ces MacBook Pro M2 Pro/Max ne présentent pas de défaut majeur et offrent un joli bond en terme de performances, notamment sur la partie GPU. Il ne surchauffent pas et malgré quelques effets de gamme (notamment sur les puces à 10 coeurs), avec des tarifs assez stable, autant opter pour cette nouvelle génération, qui apporte en outre la prise en charge (encore médiocre) du WiFi 6 ou encore du HDMI 2.1.
Ceux qui utilisent majoritairement le CPU (MAO notamment) pourront toutefois opter pour un M1 Max à prix réduit plutôt qu'un M2 Pro 10 coeurs, car ce dernier offre moins de
coeurs performantset se montre généralement plus lent.
Si vous avez déjà un MacBook Pro M1 Pro/Max, en revanche, la mise à niveau ne nous semble pas réellement justifiée. Certes, le gain GPU est intéressant, mais pas suffisant pour réellement bouleverser votre quotidien, sauf à travailler dans l'univers du jeu vidéo ou à devoir générer des rendus en temps réel plusieurs fois par jour, éventuellement.
Pour les monteurs qui ont déjà un M1 ou M1 Pro et qui se sentent un peu à l'étroit, un conseil, prenez plutôt un M1 Max qu'un M2 Pro (ou carrément un M2 Max si vous avez le budget), car le double média-engine offre un gain substantiel dans les encodage/décodage, bien supérieur au gain qui consisterait juste à passer d'un M1 Pro à un M2 Pro.
En 2024, Apple aura sans doute présenté son M3 gravé à 3nm et qui devrait offrir un réel boost de performances, notamment sur la partie CPU un peu à la peine cette année. Si les M1/M2 offrent encore un bon rapport consommation/performance, Apple aurait sans doute du mal à faire évoluer cette gamme en 5nm sans de gros compromis en terme d'autonomie ou de ventilation.
- À lire aussi : Quel Mac choisir en 2023 ?
- À lire aussi : Quel MacBook choisir en 2023 ?
Quelle quantité de RAM ? De SSD ? 14 ou 16" ?
Quel espace de stockage choisir ? Quelle quantité de RAM me faut-il ? Quelle taille d'écran ? Généralement, un professionnel sait répondre à ce genre de problématique car il connait ses besoins. Si vous vous posez encore des questions, je vous invite surtout à revoir notre live dédié aux MacBook Pro et Mac mini M2, sur lequel on débat longuement de ces métriques pas toujours faciles à anticiper :
Dans l'absolu, une machine professionnelle nécessite a minima 1To et 32Go de RAM pour conserver une bonne durée de vie et ne pas se retrouver limitée pour avoir économisé quelques centaines d'euros à l'achat. Mais suivant les usages, ce chiffre peut varier à la hausse -en vidéo, 64Go et plusieurs To facilitent largement la vie en mobilité.
- À lire aussi : Combien de RAM et de stockage prendre sur un Mac en 2023 ?
Concernant le choix de la dalle (14 ou 16"), notre credo n'a pas changé : seul le 16" permet de réellement travailler longtemps sur des montages, des travaux photo ou de l'audio en mobilité, grâce à cette immense dalle et son enveloppe thermique plus importante, offrant les meilleurs performances.
Le 14" reste un compromis intéressant en terme d'encombrement et de puissance, mais il chauffera plus vite, et il offrira de moins bonnes performances lorsque le CPU et le GPU seront sollicités simultanément. Reste que la machine est plus mobile, moins lourde et nettement plus performante qu'un MacBook Air/Pro 13".
En conclusion
Si le design ne change pas d'un iota par rapport aux M1 Pro/Max, cette génération 2023 offre un bond appréciable en performances, surtout sur la partie graphique (GPU). On notera que ce modèle 14 pouces, bien que doté de la même puce que le modèle 16 pouces, restera un peu en retrait au niveau des performances en raison d'une ventilation un peu moins efficace. Nous conseillons cette gamme principalement à ceux qui ont encore un MacBook Pro Intel, car les gains sont assez mesurés face au M1 Pro/Max. Une belle évolution, même si l'on regrettera que le WiFi 6E ne soit pas correctement implémenté -en espérant une mise à jour à venir.
Si le design ne change pas d'un iota par rapport aux M1 Pro/Max, la puce M2 Max offre un gain appréciable par rapport à la génération précédente, surtout sur la partie graphique (GPU). On notera que ce modèle 14 pouces, bien que doté de la même puce que le modèle 16 pouces, restera un peu en retrait au niveau des performances en raison d'une ventilation un peu moins efficace. Nous conseillons cette gamme principalement à ceux qui ont encore un MacBook Pro Intel, car les gains sont assez mesurés face au M1 Pro/Max. Une belle évolution, même si l'on regrettera que le WiFi 6E ne soit pas correctement implémenté -en espérant une mise à jour à venir.
Si le design ne change pas d'un iota par rapport aux M1 Pro/Max, cette génération 2023 offre un bond appréciable en performances, surtout sur la partie graphique (GPU). Le MacBook Pro 16 pouces profite d'une meilleure ventilation ce qui lui permet d'offrir un mode
hautes performancesdont le 14 pouces ne dispose. Nous conseillons cette gamme principalement à ceux qui ont encore un MacBook Pro Intel, car les gains sont assez mesurés face au M1 Pro/Max. Une belle évolution, même si l'on regrettera que le WiFi 6E ne soit pas correctement implémenté -en espérant une mise à jour à venir.
Si le design ne change pas d'un iota par rapport aux M1 Pro/Max, Le M2 Max offre un bond appréciable en performances, surtout sur la partie graphique (GPU). Le MacBook Pro 16 pouces profite d'une meilleure ventilation ce qui lui permet d'offrir un mode
hautes performancesdont le 14 pouces ne dispose. Nous conseillons cette gamme principalement à ceux qui ont encore un MacBook Pro Intel, car les gains sont assez mesurés face au M1 Pro/Max. Une belle évolution, même si l'on regrettera que le WiFi 6E ne soit pas correctement implémenté -en espérant une mise à jour à venir.
Tous les liens, accessoires, dock, SSD...
Les MacBook Pro M2 Pro et M2 Max :
Un SSD externe :
Un Dock Thunderbolt 4 :