Test de l'iMac 27" 2020 : le dernier des Mohicans ! (+ vidéo)
Par Didier Pulicani - Publié le
Nouvelles puces Intel/AMD, écran mat, webcam de qualité... faut-il craquer pour le dernier iMac Intel ou bien attendre les versions ARM ? Après 10 jours de test, il est désormais temps de trancher !
Le dernier des Mohicans "à prendre ou à laisser"
Parole de macophile de la première heure, difficile d'être réellement enthousiaste au bout de l'énième déballage d'un boitier qui n'a pas bougé d'un pouce en 8 ans ! Et pourtant, cette génération est sans doute la plus aboutie de toute, comme si Apple avait répondu à une bonne partie des critiques avant... de repenser totalement le concept.
L'iMac n'est plus le Mac le plus populaire depuis bien longtemps, ce titre ayant été repris depuis par les MacBook (Pro), plus mobiles, suffisamment puissants, laissant les machines de bureaux à quelques niches : les studios de création -quand il ne sont pas passés sur PC- les indépendants (architectures, cabinets, secrétariats, coiffeurs...), quelques universités -encore ravies de pouvoir faire un double-boot sous Windows- ou les familles, chez qui l'iMac est parfois le seul ordinateur fixe de la maison, à côté des smartphones et des tablettes.
Difficile de savoir si l'iMac représente désormais 5, 10, ou même 15% des Mac vendus actuellement, mais peu importe : on imagine mal Apple arrêter son tout-en-un, descendant direct du premier Macintosh. En revanche, pour son passage à ARM, il deviendra probablement tactile, peut-être même utilisable au stylet -les illustrateurs/graphistes vont adorer- et gagner des courbes plus modernes -scellant enfin le destin de ces gros bords d'un autre âge.
Mais comment vendre un produit qui semble déjà presque périmé à sa sortie ? En lui rajoutant quelques options longtemps demandées : SSD à tous les étages, écran mat, meilleure webcam, un petit bon de performance et surtout, en laissant une connectique bien utile, qu'on ne devrait pas revoir de sitôt sur une machine Apple. Cet iMac a comme un air de
C'est à prendre ou à laisser, avec l'assurance de pouvoir lancer Windows, de brancher ses vieux périphériques, et de faire tourner ses programmes, même ceux qui ne seront pas recompilés sous ARM.
Durant ses briefing avec la presse, Apple a surtout présenté cet iMac comme un outil pour créatif, comme si l'enveloppe importait peu. En réalité, tout fan d'Apple sait à quel point l'interface peut se révéler inspirante pour ses créations, et combien il est difficile de regarder cet iMac comme s'il venait d'être présenté par Steve Jobs. Heureusement, la concurrence a toujours beaucoup de mal à offrir des PC très design (à quelques exceptions près) et l'iMac, même daté, garde de sa superbe sur un joli bureau, et ce, malgré le poids des années.
Le dernier iMac modulaire ?
C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleurs soupes !me disait souvent ma grand-mère, et elle n'avait pas tort ! Car cet iMac rassemble certainement quelques options inédites que l'on n'est pas prêt de trouver sur un Mac ARM, comme par exemple :
- un lecteur SD (UHS II s'il vous plait !)
- des barrettes de RAM librement accessibles
- un port Ethernet -qui passe enfin à 10 Gbps ! (en option, hein)
A force d'utiliser des HUB USB C, j'avais perdu l'habitude et le confort de pouvoir brancher ma carte SD directement dans la machine, tout comme mon micro, mes disques et autres souris sur un vrai port USB. Cet iMac procure une sensation de confort et d'immobilisme très rassurante, là où la Touche Bar et l'USB C à gogo ont depuis longtemps fait passer l'intérêt de l'utilisateur... après la doctrine !
La trappe pour changer la RAM est toujours là (elle nécessite de débrancher la machine pour s'ouvrir) et permet de ne pas payer sa mémoire au prix de l'uranium enrichi. Bref, laissez donc ces 8Go de base et achetez le reste dans le commerce (voir plus bas), à des tarifs bien plus intéressants.
Ecran mat en option : déception (?)
A lire certains commentaire, le retour des écrans mats sur Mac était comparable à celui de Burger King dans l'hexagone il y a quelques années ! Beaucoup de bruit... pour pas grand chose, une fois l'émotion passée.
Il est vrai que les écrans brillants dominent le monde depuis une quinzaine d'années, et que seuls quelques ayatollahs dépensent encore des fortunes pour des moniteurs qui ne sont pas de vrais miroirs ambulants. Il faut dire aussi que la luminosité et les différents traitements du verre ont permis au fil du temps d'améliorer le confort de travail, tout en proposant une qualité d'image à couper le souffle : mettez un iMac moderne à côté d'un Apple Display des années 2000... et vous avez l'impression d'avoir travaillé à l'époque sur un écran d'un mauvais GPS actuel.
En 15 ans, les usages ont aussi beaucoup changé : le web, les images, les films, les jeux vidéos... Les ordinateurs ne sont plus seulement des machines à écrire, ils abritent essentiellement des contenus graphiques. Ces films, ces photos, ces contenus à forte dynamique (comme le HDR) offrent un rendu inédit sur les écrans brillants. Apple semblait donc avoir trouvé l'astuce, en gravant le verre au niveau nanométrique pour éviter les désagréments des revêtements généralement utilisés par l'industrie
...sauf que, ce n'est pas le cas. Navré Apple, mais il n'y a qu'à observer les deux écrans cote à cote pour sentir que la version mate n'est pas très flatteuse : les noirs apparaissent gris, les images manquent de contraste, de piqué, de relief, comme si elles avaient été imprimées sur du mauvais papier glacé. Pire, les jolis textes retina semblent avoir retrouvé un aspect baveux que l'on n'avait pas vu sur Mac depuis une décennie...
Pas facile de vous offrire des photos suffisamment parlantes de ce que l'on ressent de visu, dès lors, je vous invite plutôt à vous rendrez en Apple Store avant de dépenser les 625€ demandés :
Evidemment, pour un graphiste ou un spécialiste de l'image, pas toujours question de faire l'impasse sur la qualité pour un peu de confort lumineux. A l'inverse, les priorités sont différentes en fonction des usages et du contexte : le traitement appliqué reste diablement efficace devant une fenêtre ou un spot situé derrière son écran :
En environnement contrôlé, on positionne généralement les machines afin d'éviter de travailler dos à la fenêtre ou à un lampadaire, mais parfois, c'est compliqué. Ceux qui écrivent toute la journée, comme les développeurs, les journalistes, les secrétaires -bref, des professions où les reflets peuvent générer une vraie fatiguer oculaire- seront ravis d'avoir le choix. Mais le prix de l'option fait quand-même réfléchir à deux fois, à se demander si Apple devait vraiment opter pour un traitement aussi coûteux -apparu sur l'écran Pro Display XDR- là où un simple filtre aurait sans doute suffi -il existe d'ailleurs des films à placer sur l'écran, pour beaucoup moins cher, 26€ sur Amazon pour l'iMac 27".
La webcam post-covid !
Il aura donc fallu attendre 8 ans pour bénéficier d'une webcam un peu moderne sur une machine vendue plus de 2000€ ! Avec le confinement, beaucoup ont découvert que les caméras de leurs ordinateurs étaient médiocres, y compris chez Apple.
Comme promis, la nouvelle version filme en 1080p, mais surtout, elle profite de la puce T2 pour améliorer la reconnaissance des visages et adapter les luminosité adéquate. Car avec une dynamique médiocre (regardez la vitre dans le fond, toute brûlée), il faut jouer de la sensibilité du capteur pour obtenir une image exploitable, même à contre-jour :
Apple a également rajouté un micro
de qualité studio, dixit le communiqué de presse. En réalité, la prise de son s'améliore grandement, sans vraiment prétendre à l'utiliser pour autre chose que de la visio : le moindre micro externe à 50€ (comme ce petit Bird UM1) offrira une qualité bien supérieure, pour un coût très raisonnable.
Stockage : adieu le disque à plateaux
C'est enfin le coup de grâce pour les disques à plateaux sur Mac ! Adieu Fusion Drive, bonjour les SSD riquiquis et soudés !
Avec 256Go de base, vous n'irez pas bien loin sur une machine de bureau, sauf à la connecter à un disque externe/réseau -ce qui n'est pas une si mauvaise idée sur une machine fixe, autant économiser sur le tarif d'Apple ! On vous conseillera donc au minimum la version 512Go pour installer le système, les applications et quelques documents sur la machine. D'ailleurs, la vitesse de lecture/écriture est presque doublée sur les capacités supérieures, un avantage de plus à dépenser le supplément demandé :
Apple propose aussi des version 4 et 8To, pour une fois, à des tarifs presque acceptables. Les SSD d'Apple ont l'avantage d'offrir des vitesses élevées (2,5Go/s en lecture/écriture), ce qui est vraiment confortable pour les traitements photo, le montage vidéo ou les copies de grosses archives localement. Si vous avez le budget et de gros besoins, cela évite aussi l'accumulation des disques autour de la machine, et à l'usage, il est toujours plus fluide d'utiliser le disque interne pour démarrer ou même installer Bootcamp.
Enfin, n'espérez pas pouvoir faire évoluer le SSD interne, ils sont soudés (tout ou en partie) et chiffrés avec la puce T2. Apple a même supprimé le connecteur SATA du HDD, inutile de démonter la machine pour tenter de caser un SSD du commerce !
Processeurs : le dernier souffle d'Intel (à 10 coeurs)
Disponible depuis plusieurs mois déjà, les puces "Comet Lake" d'Intel franchissent la 10e génération et débarquent enfin sur l'iMac 2020.
Toujours gravé en 14nm, il s'agit encore d'un énième descendant de Skylake, dont l'architecture n'a presque pas bougé depuis. On se consolera cette année avec le retour de l'hyperthreading sur l'entrée/milieu de gamme (2 coeurs virtuels pour 1 coeur physique) et un modèle à 8 coeurs d'entrée de jeu sur le modèle le plus rapide. Apple a également commandé à Intel une version spéciale du Core i9-10910 qui équipe le haut de gamme, et qui offre 10 coeurs, 20 threads, un gros cache (20Mo), tout cela pour un petit chèque de 500€ !
Les benchs !
Sous GeekBench/Cinebench, les gains sont appréciables par rapport aux iMac 2019, surtout en entrée de gamme où le petit Core i3 fait bien pâle figure. L'arrivée du 8 coeurs en standard sur le haut de gamme permet également de gagner en performance pour le même prix, ce qui est toujours appréciable.
On s'étonnera quand-même des performances assez moyenne du Core i9 à 10 coeurs, qui offre à peine quelques points supplémentaires, là où l'on attendait -surtout pour 500€- un écart plus conséquent. Le haut de gamme de 2019 tient toujours la dragée haute, ce qui est plutôt bon signe si vous envisagez de passer par le Refurb.
Enfin, on notera sans surprise que le Mac Pro 2019 garde la tête du classement avec ses nombreux coeurs, d'autant que les Xeon sont beaucoup plus robustes sur de longs calculs, ce que ce genre de bench ne peut décrire. En revanche, l'iMac Pro a perdu son modèle d'entrée de gamme (8 coeurs) qui ne faisait plus le poids face à l'iMac standard. D'ailleurs, même la version à 10 coeurs a bien du mal à rivaliser avec... le 8 coeurs de 2020 :
Le Core i9 de la honte
Mais la surprise est venue... des tests applicatifs. Comme toujours, un logiciel de bench n'offre que peu de recul sur les performances réelles des processeurs : il faut lancer de vrais programmes pour en mesurer les limites. Et à ce petit jeu, notre Core i9 n'a pas franchement réussi le test ; il est tout simplement plus lent que le Core i7, doté de 2 coeurs de moins !
Dans Logic, le Core i9 a lancé 20 pistes de moins que le Core i7 ! C'est énorme !
On notera au passage la progression très mesurée ici entres la génération 2019 et 2020. Logic est très exigeant sur le maintien de fréquences élevées, l'un des gros points faibles de ces puces poussées dans leurs derniers retranchements, histoire de maximiser le nombre de coeurs.
Même comportement dans Vue (création d'environnement 3D), très gourmand en CPU, et qui ne parvient pas à profiter pleinement des 10 coeurs :
En réalité, les fréquences de certains coeurs de notre Core i9 semblent s'effondrer rapidement autour de 1Ghz, là où le Core i7 se maintient bien autour de 4Ghz. La puissance octroyée par Apple ne semble décidément pas suffire, mais le problème n'est pas spécifique au Mac, cette génération semble avoir un peu surestimé le nombre de coeurs au regard de l'alimentation disponible et de l'énergie à dissiper. De fait, les fréquences baissent et les performances avec !
Ce mauvais résultat du Core i9 ne doit pas faire oublier la progression de l'entrée et du milieu de gamme, qui offrent de bien meilleures performances à gamme équivalente. La version à 8 coeurs nous semble être le meilleur compromis, y compris en usage intensif, pour peu que vous ayez le budget. Enfin, je vous ai rajouté le MacBook Pro 16" à 8 coeurs sorti l'an dernier, qui se place juste derrière notre Core i7, preuve qu'on peut tout à fait hésiter entre portable et desktop sans trop de compromis en terme de performances -mais le portable coûte cher !
Allez, un petit dernier pour la route avec un export sous Première, dont le Core i9 ne se relève toujours pas... décidément !
GPU : des performances graphiques en nette hausse !
Comme attendu, Apple intègre les GPU de la série 5000 d'AMD dans ses iMac 2020.
Gravées à 7nm, ces puces sont disponibles depuis une bonne année sur PC et offre un rapport performances/consommation tout à fait intéressant. Dans un iMac, cela permet à Apple de booster un peu les fréquences sans faire exploser les Watts, et donc, de gagner en puissance.
On retrouve donc des cartes affichant des performances théoriques voisines des modèles précédents, avec 20 à 40 unités de calcul, pas de mémoire HBM2 (qui serait trop coûteuse sur cette gamme) mais quelques nouveautés intéressantes, comme la possibilité de brancher jusqu'à 2 écrans 6K (5700 mini) ou encore des optimisation sur l'encodage/décodage HEVC.
Evidemment, la 5700 XT reste le fer de lance de cette série, et tous les joueurs, créateurs de jeux, utilisateurs de programmes en 3D temps réel (architecture, design, 3D...) n'hésiteront pas longtemps, même si -rappelons-le- cette carte reste du milieu de gamme de 2019 sur PC et toujours derrière les modèles d'Nvidia. La Radeon 5900 XT est d'ailleurs attendue pour la fin de l'année et pourrait venir taquiner les RTX d'Nvidia... sorties il y a 2 ans. Qui a dit qu'Apple avait encore misé sur le mauvais cheval ?
De belles promesses (tenues)
Dans les logiciels de benchs, les résultats sont là : LuxMark affiche même des performances presque doublées par rapport à l'an dernier ! Ce test OpenCL reste très spécifique, mais il en dit long sur le potentiel, notamment du haut de gamme. A noter l'écart assez faible entre la 5300 et la 5500, que l'on retrouvera d'ailleurs dans les jeux :
Dans GeekBench, qui se base sur Metal, on observe des scores plus réalistes, avec une Vega 48 (2019) qui garde encore de beaux restes, même si les 555X et autres Vega 20 prennent ici un sérieux coup de vieux !
On notera enfin les bonnes performances de MacBook Pro 16" avec la 5600M sortie cet été, même si en face, le Mac Pro fait encore la course largement en tête :
Des jeux deux fois plus rapides !
Tester les jeux -malgré le peu de nouveautés sur Mac- reste un moyen efficace d'estimer les performances des GPU de ces iMac. La plupart utilisent désormais Metal et les dernières API d'Apple, et l'on peut transposer ces résultats à quantité de logiciel utilisant ces technologies (Unity, AutoDesk, etc.).
Les premiers résultats ne se sont pas fait attendre : sur un vieux jeu, comme le reboot de Tomb Raider, on gagne tout simplement... 100FPS ! La partie CPU n'est presque pas utilisée, ce qui donne un bon aperçu du potentiel des cartes de 2020 :
Sur des jeux plus récents, l'écart est donc moindre, le processeur étant plus souvent sollicité, et le niveau de détail plus exigeant sur la partie graphique. Néanmoins, que ce soit dans la série des Tomb Raider, Total War ou encore Deus Ex, la 5700 XT fait des miracles ! Elle se hisse au niveau de la Vega II des Mac Pro, une carte pourtant très haut de gamme sur les machines de bureaux d'Apple.
De manière générale, vous pouvez pousser les détails en 1080p avec toutes les cartes (même la 5300), voire même en 1440p. En revanche, seule la 5700 XT vous permettra de jouer en 4K, et encore, pas dans tous les jeux ! Dans le dernier Shadow Of The Tomb Raider, on plafonne ainsi à 30FPS :
En revanche, sous Fortnite, en 4K "high", le compteur culmine autour de 100/120FPS, ce qui vraiment appréciable ! Bref, suivant les titre, ce GPU reste donc une belle affaire pour qui a besoin de performances élevées.
Les logiciels de vidéo profitent aussi des bonnes performances
On terminera notre série de benchs par quelques tests avec des logiciels de montage. Tout d'abord, Final Cut Pro offre un gain assez net cette année, même si le haut de gamme de 2019 tient encore la dragée haute :
On notera tout de même des scores du Core i9 assez médiocres face au i7, alors que je m'attendais à un vrai gap entre les deux machines. Cette puce est un vrai raté, dans certains exports en ProRes (sans effet, et donc, sans utiliser le GPU), on parvient même à faire jeu égal entre les 2 modèles :
Enfin, dans Resolve, on retrouve des scores assez voisins, avec des modèles 2020 très rapides en entrée de gamme et une 5700 XT qui excelle sur le haut de gamme (notamment dans l'effet grain de film, très exigeant côté GPU). A noter les excellents scores de notre MacBook Pro 16" et sa 5600M, qui n'a cessé de nous impressionner durant cette série de tests !
En vrac : du T2, mais pas de WiFi 6 !
Pour terminer, voici quelques petites infos en vrac sur ces nouvelles machines :
Dis, Siri ?
Tout d'abord, l'arrivée de la puce T2 sur l'iMac offre quelques atouts intéressants (accélération du HEVC, gestion de la webcam, chiffrement natif...) mais elle oblige aussi à quelques concessions ! Si vous voulez redémarrer depuis un disque externe, par exemple, il faudra jouer avec les préférences de sécurité au moment du démarrage.
Enfin, le T2 permet d'activer
Dis Siricomme sur son iPhone, à voir si vous trouvez cela réellement utile sur un ordinateur fixe...
Pas de WiFi 6 :(
Pas de WiFi 6, pas d'USB 4, la connectique de l'iMac ne bouge pas et reste très conservatrice. Il faudra certainement attendre l'arrivée des Mac ARM pour qu'Apple implémente les derniers protocoles en vigueur. Dommage quand-même pour le WiFi, dont la sixième version apporte un réel plus en terme de débit et de gestion du réseau, et aurait offert un avenir plus serein à cette génération.
Apple a rajouté l'option,
TrueTone, qui adapte la luminosité de l'écran à la lumière ambiante : plus froide la journée, plus jaune le soir. Délaissée par les professionnels de l'image, cette fonctionnalité est en revanche utile pour ceux qui travaillent le soir, car elle repose un peu les yeux. Vous pouvez bien-sûr l'activer (ou non) dans les Préférences Système.
Enfin, l'iMac reste une machine peu gourmande en énergie, avec une alimentation qui ne dépassera pas les 300W en crête. Nous avons mesuré moins de 250W sur la configuration la plus élevée, ce qui reste assez faible par rapport aux PC (plutôt autour de 600/700W), mais qui bride aussi largement les performances CPU/GPU. Cependant, Apple n'avait pas vraiment le choix, le boitier de la machine impose des contraintes thermiques toujours très restrictives.
Pour conclure : attendre ou ne pas attendre ARM ?
Alors, faut-il craquer pour cette génération d'iMac ou attendre les suivants ? Une chose est sûre, nous avons ici une excellente cuvée, avec toujours un superbe écran Retina, des processeurs très rapides, une partie graphique qui évolue sensiblement et quelques améliorations bienvenues, comme cette nouvelle webcam ou encore l'option mat très demandée par certains.
A l'inverse, beaucoup hésiteront à attendre les machines sous ARM, véritable révolution à venir. Si vous rongez votre frein, sachez qu'Apple ne devrait pas lancer de nouvel iMac avant une bonne année au mieux, ce qui vous fera patienter encore un bon moment. Autre point à prendre en considération, les iMac ARM ne prendront pas en charge Windows et offrirons une logithèque plus limitée au lancement, avec quantité d'applications qui devront être émulées -et donc, avec des performances plus faibles. Enfin, on ne connait pas les spécifications envisagées par Apple, comme la possibilité de changer la mémoire, l'intégration de GPU AMD ou encore la connectique choisie -l'USB A devrait par exemple disparaitre.
L'iMac reste, quoiqu'on en dise, une excellente machine fixe, adaptée à quantité de professions, d'usages et de périphériques. Ce modèle 2020 devrait pouvoir durer presque aussi longtemps que les modèles que certains d'entre-vous utilisent depuis 2010, et qui n'ont jamais failli -sauf peut-être lorsqu'il a fallu monter vos vidéos de vacances filmées en 4K avec le dernier iPhone !
Conseils d'achat : quel iMac choisir ?
Alors, quelle configuration choisir ?
- La version d'entrée de gamme est très puissante avec ses 6 coeurs/12 threads, sa 5300 et son SSD en standard. Seul bémol, la capacité du disque est vraiment juste pour ce genre de machine. Quitte à mettre 2000€ dans un iMac, autant opter pour le modèle supérieure, avec un CPU légèrement plus rapide et un SSD de 512Go.
- La version 8 coeurs/5500 XT nous parait le meilleur compromis, même si le passage vers la 5700 est fortement recommandé à tous ceux qui ont de gros besoins en 3D (Jeux, Unity, architecture, création 3D...) ou GPGPU (montage vidéo etc.). La différence entre la 5700 et la 5700XT est d'environ 15%, modulo les besoins en VRAM, à vous de voir.
On vous déconseillera donc le Core i9 à 10 coeurs, qui n'a pas ici les capacités de s'épanouir pleinement : dans aucun test, il n'est parvenu à dépasser la core i7 à 8 coeurs ! A 500€ l'option, autant mettre cet argent dans du stockage ou de la RAM (ci-dessous).
Concernant l'option
Nano-textures(écran mat), je vous encourage vivement à vous rendre en boutique avant de commander : l'image est nettement dégradée et ne mérite pas -selon nous- les 625€ demandés par Apple, sauf cas très particulier (développeurs, environnement compliqué...). Mieux vaut contrôler son espace de travail et placer les machines face aux fenêtre/spots plutôt que d'avoir une dalle moins flatteuse, surtout dans les domaines créatifs.
Enfin, n'achetez pas votre RAM chez Apple, elle est bien trop chère ! La firme peuple seulement deux emplacements sur les iMac 5k vendus avec 8 Go de RAM d'origine. Il sera alors envisageable de n'ajouter qu'un kit de 2x4 Go (43,99 euros) à la mémoire installée en usine (2x4Go également) pour obtenir 16 Go au total.
• kit 8 Go en 2x4 Go de DDR4 SO-DIMM à 2666 MHz
• kit 16 Go en 2X8 Go de DDR4 SO-DIMM à 2666 MHz
• kit 32 Go en 2X16 Go de DDR4 SO-DIMM à 2666 MHz
• kit 64 Go en 2X32 Go de DDR4 SO-DIMM à 2666 MHz