Reportage M4E : Paris Taxis, ça marche ou ça marche pas ? (vidéo)
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
La mairie de Paris évolue dans un contexte complexe
En tant qu'acteur public, la mairie de Paris se doit d'utiliser avec parcimonie ses moyens d'action et on nous a fait comprendre qu'il ne serait pas judicieux pour elle d'aller déstabiliser un écosystème déjà existant.
Puisque le but de Paris Taxis n'est pas de concurrencer les fameux centres radio, l'application ne permet pas de faire de la réservation de courses. Son objectif est de montrer la disponibilité des taxis aux stations autour de soi pour s'y déplacer, ou pour appeler aux bornes.
Pas de taxis, pas de clients, et vice versa
Seulement en ouvrant l'application, on se rend vite compte que peu de véhicules sont affichés comme étant disponibles, alors que certaines stations débordent parfois de taxis. Il faut dire que ces derniers ont rencontré des difficultés pour s'identifier dans l'application qui leur est destinée.
Celle-ci leur demande de renseigner leur nom, prénom, date de naissance et numéro de licence à l'identique par rapport à leur plaque, mais le fichier que la mairie a récupéré de la préfecture de police contient parfois des erreurs de saisie, et au départ, les différences de majuscules étaient considérées comme des erreurs.
Le bruit selon lequel l'application n'était pas fiable s'est vite répandu dans la profession, même si la mairie, qui ne gère donc pas le fichier des taxis, tente de la faire évoluer. La déception a été d'autant plus grande auprès du public que la mairie a la notoriété nécessaire pour se faire entendre.
L'application client et l'application pro ont été lancées en même temps et les curieux qui les ont testées se sont donc retrouvés devant une carte malheureusement vide. Puisqu'il est souvent difficile d'héler un taxi à Paris, l'application a au moins l'avantage de montrer les stations les plus proches où sont probablement stationnés des tas de chauffeurs.
Paris Taxis est appelée à évoluer
Pendant ce temps-là, d'autres acteurs déjà en place comme Taxiloc, que nous avons rencontré l'année dernière, continuent leur chemin. Contrairement à Paris Taxis, Taxiloc propose aux chauffeurs de se déclarer libres aussi bien en station qu'en maraude, mais fait face aux réticences de chauffeurs face à la puissance des centres radio qui leur interdisent ce type d'applications.
Pour faire évoluer Paris Taxis, la mairie prévoit d'étendre la zone dans laquelle les taxis pourront se déclarer libres autour des bornes et éventuellement, de donner la possibilité aux chauffeurs d'entrer directement en contact avec leurs clients.
L'open data, sauveur des applications de taxis ?
Enfin, la prochaine évolution majeure du secteur viendra avec l'open data, qui permettra à chaque taxi de donner son état dans un registre que toutes les applications pourront utiliser. Reste qu'en attendant, la mairie commence à démonter les fameuses bornes vertes sur lesquelles les clients peuvent appeler en station, ce qui n'est pas du goût des chauffeurs, étant donné que Paris Taxis n'est pas encore fiable, et que tout le monde ne possède pas forcément de smartphone.