iOS 8 & les extensions "Apple semble nous avoir compris", déclare le PDG d'Antidote - Interview
Par Didier Pulicani - Publié le
Depuis le premier iOS (iPhoneOS à l'époque), Apple ne s'était jamais montrée très permissive avec ses développeurs. Croyez-le ou pas, elle n'avait même pas prévu de SDK pour iPhone OS 1.0 ! Jobs avait imaginé que le téléphone se suffirait des applications créées par Apple.. et puis c'est tout.
Au fil des ans, Cupertino a évidemment fait évoluer sa position. Le SDK est sorti, l'iPhone a vu naitre l'iPad et iOS n'a cessé d'évoluer à chaque WWDC. Cette version 8, présentée la semaine dernière, a même surpris plus d'un développeur, en autorisant pour la première fois les
Éric Brunelle, PDG de Druide et créateur du célèbre correcteur
Éric Brunelle : Les
Sur iOS, on pourra probablement afficher les définitions et autres données linguistiques d’Antidote dans une autre application via les Extensions. Notez qu’il faudra que les applications se mettent à jour pour soutenir les Extensions, ce qui demandera du temps. Par contre, il n’est pas certain qu’on puisse faire fonctionner le correcteur, comme je l’explique ci-dessous. Nous surveillerons l’évolution sur les bêtas successives de l’été.
Il n’est pas établi que les Extensions sur iOS pourront modifier les données d’une application hôte, alors que ce sera le cas sur OS X. Cela signifie qu’il n’est pas assuré que l’on puisse, par exemple, corriger du texte dans Pages ou Mail sur son iPad. Il y a aussi des contraintes techniques comme la mémoire limitée et la
Je pensais avoir été toujours poli sur la question, et avoir au contraire remercié Apple d’avoir établi des principes de sécurité très solides. Mais je ne nierai pas mon plaisir de constater une évolution que l’on attendait depuis plusieurs itérations de l’OS.
Le nombre des mécanismes d’ouverture annoncés est impressionnant: Extensions, iCloud Drive (partage des documents), claviers tiers, notifications, Touch Id, contrôle de la caméra. Ce n’est pas qu’un pas dans la bonne direction, c’est un dégel important et fort bienvenu, même si ce n’est pas encore suffisant pour nous. Et comme utilisateur quotidien d’iOS, je suis heureux de voir que ces ouvertures se font prudemment, sans compromettre la sécurité de mes appareils.
Il faudra digérer la masse des nouveautés annoncées (« 4000 APIs »!) avant de mettre à jour la liste des manques. Si la restriction mentionnée ci-dessus se confirme, on ne pourra toujours pas corriger le texte d’une autre application. Et il faut noter qu’aucune ouverture de Siri aux développeurs n’a encore été annoncée, après maintenant quatre itérations de l’OS vocal (ou trois si l’on compte la 1ère comme bêta). Mais nos frustrations se situent aussi du côté commercial: l’impossibilité des mises à niveau payantes sur l’App Store et l’inaccessibilité de l’App Store aux développeurs (commentaires, etc.), notamment.
Nous n’avons rien vu ni senti de ce côté. L’espoir est faible.
Je le disais, nous sommes enchantés de ce grand dégel. Apple semble nous avoir compris, comme dirait le Général. Et Swift est un cadeau merveilleux, qui montre qu’Apple ne craint pas d’innover et de nous fournir des outils à la fine pointe. À nous de jouer, maintenant !
Un grand merci à Éric Brunelle d'avoir pris le temps de nous répondre ! En attendant un
Au fil des ans, Cupertino a évidemment fait évoluer sa position. Le SDK est sorti, l'iPhone a vu naitre l'iPad et iOS n'a cessé d'évoluer à chaque WWDC. Cette version 8, présentée la semaine dernière, a même surpris plus d'un développeur, en autorisant pour la première fois les
extensions. Ces petits modules, bien connus sur Mac, permettent d'enrichir un programme existant sans pour autant le dénaturer : correcteur d'orthographe, filtre photo, dictée vocale... Pourquoi diable ne pas l'avoir autorisé plus tôt sur iOS ?
Éric Brunelle, PDG de Druide et créateur du célèbre correcteur
Antidotea gentiment accepté de répondre à quelques questions sur le sujet. Il faut dire que son programme était jusque là cantonné à , incapable d'aller interagir en profondeur avec les logiciels de traitement de texte.
Mais ça, c'était avantet vous imaginez la joie de son créateur durant la dernière keynote.
Mac4Ever : selon vous, est-ce qu’iOS 8 va permettre d’inclure par exemple, Antidote, directement au cœur du système ?
Éric Brunelle : Les
Extensions, annoncées à la fois pour OS X 10.10 et iOS 8, sont dans la droite ligne de ce qu’il nous faut. Les détails comptent, toutefois, et il est trop tôt pour les certitudes: la documentation est encore embryonnaire et se contredit même sur certains points. Une chose est à noter: les possibilités des Extensions ne sont pas les mêmes sur OS X que sur iOS. Et la différence pourrait être significative pour Antidote.
Sur iOS, on pourra probablement afficher les définitions et autres données linguistiques d’Antidote dans une autre application via les Extensions. Notez qu’il faudra que les applications se mettent à jour pour soutenir les Extensions, ce qui demandera du temps. Par contre, il n’est pas certain qu’on puisse faire fonctionner le correcteur, comme je l’explique ci-dessous. Nous surveillerons l’évolution sur les bêtas successives de l’été.
Quelles sont les limitations de ces ”extensions” que propose Apple ?
Il n’est pas établi que les Extensions sur iOS pourront modifier les données d’une application hôte, alors que ce sera le cas sur OS X. Cela signifie qu’il n’est pas assuré que l’on puisse, par exemple, corriger du texte dans Pages ou Mail sur son iPad. Il y a aussi des contraintes techniques comme la mémoire limitée et la
durée d’interventionavec lesquelles il faudra composer.
Vous avez souvent été assez critique sur la frilosité d’Apple à ouvrir son OS…
Je pensais avoir été toujours poli sur la question, et avoir au contraire remercié Apple d’avoir établi des principes de sécurité très solides. Mais je ne nierai pas mon plaisir de constater une évolution que l’on attendait depuis plusieurs itérations de l’OS.
Vous pensez qu’avec iOS 8, Apple va dans le bon sens ?
Le nombre des mécanismes d’ouverture annoncés est impressionnant: Extensions, iCloud Drive (partage des documents), claviers tiers, notifications, Touch Id, contrôle de la caméra. Ce n’est pas qu’un pas dans la bonne direction, c’est un dégel important et fort bienvenu, même si ce n’est pas encore suffisant pour nous. Et comme utilisateur quotidien d’iOS, je suis heureux de voir que ces ouvertures se font prudemment, sans compromettre la sécurité de mes appareils.
Quels sont encore les gros manques pour vous, sur iOS, côté développeurs ?
Il faudra digérer la masse des nouveautés annoncées (« 4000 APIs »!) avant de mettre à jour la liste des manques. Si la restriction mentionnée ci-dessus se confirme, on ne pourra toujours pas corriger le texte d’une autre application. Et il faut noter qu’aucune ouverture de Siri aux développeurs n’a encore été annoncée, après maintenant quatre itérations de l’OS vocal (ou trois si l’on compte la 1ère comme bêta). Mais nos frustrations se situent aussi du côté commercial: l’impossibilité des mises à niveau payantes sur l’App Store et l’inaccessibilité de l’App Store aux développeurs (commentaires, etc.), notamment.
Apple n’a pas trop évoqué le Mac AppStore pendant la keynote, pensez-vous que les règles vont un peu changer autour du sandboxing ?
Nous n’avons rien vu ni senti de ce côté. L’espoir est faible.
De manière générale, comment avez-vous accueilli les annonces de la keynote ?
Je le disais, nous sommes enchantés de ce grand dégel. Apple semble nous avoir compris, comme dirait le Général. Et Swift est un cadeau merveilleux, qui montre qu’Apple ne craint pas d’innover et de nous fournir des outils à la fine pointe. À nous de jouer, maintenant !
Un grand merci à Éric Brunelle d'avoir pris le temps de nous répondre ! En attendant un
vraiAntidote sur iOS, je vous invite à découvrir les applications éditées par Druide et déjà présentes sur la boutique d'Apple :