Victorinox se dit "très intéressé" à connecter ses montres aux Smartphones
Par Didier Pulicani - Publié le
iWatch
n'est pas la prochaine révolution. Remplacer un téléphone par un terminal interactif qu'on porte au poignet est difficile. Il n'y a pas tellement de place pour un vrai écran.
Pourtant, Swatch s'était taillé une réputation assez avant-gardiste depuis le lancement de ses célèbres montres dans les années 80. On aurait pu imaginer que le groupe attende patiemment que la technologie soit enfin mature (écrans souples, bluetooth à faible consommation ou encore le fameux
liquid metaldont ils ont des licences) pour lancer sa seconde révolution horlogère.
Mais tous les créateurs suisses ne semblent pas de cet avis. A l'occasion de la sortie de , le Directeur Produit de la marque -François Nunez- a accepté de répondre à nos questions sur le sujet.
On l'a lu dans la presse, le président de Swatch ne croit pas que "l'iWatch", la montre connectée que pourrait sortir Apple cette année, soit la prochaine révolution. Est-ce également votre point de vue chez Victorinox ? Voyez-vous Apple s'engager sur un tel segment ?
Par principe, on ne sait jamais d’où vient une révolution. Apple nous a néanmoins habitués à un grand sens de l’innovation et de l’effet de surprise ! Comme le reste du monde, notre curiosité est donc en éveil.
Vous ne proposez actuellement pas de montre "connectée". Est-ce une volonté propre du groupe ou envisagez-vous un jour de vous orienter vers ce type de produit ?
Contrairement à la plupart des marques horlogères, nous sommes une marque relativement jeune [Victorinox s'est lancé sur le marché des montres en 1996, ndlr] et percevons notre responsabilité dans cette industrie comme différente de l’horlogerie classique. Nous sommes par ailleurs une marque où la multifonctionnalité prend tout son sens. Nous sommes donc très intéressés aux technologies qui permettent de connecter sa montre à son Smartphone. Ces deux objets nous semblent en effet complémentaires.
Les constructeurs traditionnels de montres suisses paraissent toujours un peu frileux à intégrer des puces électronique, comme un GPS, du Bluetooth ou même des écrans LCD. Comment l'expliquez-vous ?
Nous ne sommes pas nécessairement frileux mais les difficultés à résoudre sont nombreuses. Les attentes d’une montre sont distinctes de celle d’un téléphone portable, que ce soit en terme d’indépendance, de robustesse, d’encombrement ou d’étanchéité. Nous y réfléchissons donc mais ne détenons pas encore les solutions qui nous permettraient de commercialiser un tel produit. Nous avons néanmoins introduit un grand nombre de mécanismes électroniques exclusifs, tel que celui qui équipe que notre dernière Night Vision.
Vers quel type de montres s'oriente-t-on pour la prochaine décennie ?
Il est toujours difficile d’anticiper le futur dans un monde qui est en perpétuel mouvement. Si l’horlogerie mécanique de belle facture gardera certainement sa part de fascination, nous pensons qu’une partie du public cherchera une plus grande connectivité entre les objets, que ce soit dans son véhicule, son domicile ou avec son garde-temps.
Vous présentez aujourd'hui une nouvelle app iPad regroupant les modèles de votre catalogue. Quel est l'intérêt de développer spécifiquement une application (en plus du site web, par exemple) ? Et pourquoi uniquement sur iPad ? (et non sur Android ou Windows RT par exemple)
Dans un premier temps, nous avons opté pour un catalogue on-line sur notre site Internet. Celui-ci est un outil qui utilise la technologie « Flash » d’Adobe. Or, les fameuses tablettes d’Apple ne permettent pas de lire les supports exécutés par cette technologie. C’est pourquoi nous avons décidé de développer également cette application iPad. A présent nous étudions de près les intérêts et avantages qu’offrirait une éventuelle application Android pour les autres tablettes. Au travers de nos sites Internet et de ces multiples applications, nous désirons offrir une expérience unique aux internautes en leur proposant de découvrir nos montres de manière interactive et émotionnelle.