Fleur Pellerin chez AppGratis : Apple sommée de s'expliquer
Par Didier Pulicani - Publié le
C'était attendu, il n'a pas réellement été question de parler du fond de l'affaire, la jeune femme ne s'est pas étendue sur les activités toujours très controversées de la société. Après quelques minutes passées en aparté avec le fondateur -Simon Dawlat- la ministre s'est brièvement exprimée devant les journalistes, orientant son discours en grande partie sur l'attitude d'Apple. Elle a d'abord précisé -à juste titre- que l'état n'avait pas à se mêler des relations entre deux entreprises privées mais elle souhaite encourager la reprise du dialogue, interrompu depuis lundi.
Apple est sommée de
s'expliquerlance Fleur Pellerin en direction de la firme de Cupertino. Les mots sont durs pour qualifier une attitude quasi dictatoriale d'un géant de l'industrie face à une petite boite de 40 personnes. Il est vrai que, malgré le séisme médiatique, Apple n'a pas réagi publiquement en dehors des échanges, assez brefs, avec l'équipe de validation. Le changement brutal de ton et d'interlocuteur, comme le raconte Simon Dawlat sur son blog, a sans doute du faire frissonner plus d'un développeur ayant l'impression d'avoir de bonnes relations avec l'équipe de validation.
C'est d'ailleurs surtout le volet social et l'idée que la firme puisse laisser une startup sur le carreau du jour au lendemain qui irrite la ministre. Peu importe le domaine d'activité, la capacité d'Apple à changer les règles en cours de route, à valider la même application pendant plusieurs années pour tout à coup changer de cap et donner 3 coups de semonce, est souvent jugée sévèrement, même par les fans de la marque.
On précisera tout-de-même que les nouvelles règles ont été édictée l'an dernier, même s'il est toujours difficile pour une PME, de transformer profondément son activité en seulement quelques mois. Il parait étonnant comme le précise AppGratis chez TF1, que la Pomme n'ait donné que des signaux positifs à la startup entre la publication des nouvelles règles et l'éviction de ces derniers jours.
Enfin, comme le note 20mn le thème de la dépendance des plateforme a été brièvement évoquée et pourrait déboucher sur un projet de loi. La domination d'Apple et de Google est aujourd'hui telle que tout un pan de l'économie numérique est tenue par seulement quelques acteurs, peu préoccupée par l'
éthiqueet la
responsabilité sociale.
Au final, malgré le coup de projecteur, la ministre n'a pas tellement donné l'impression de remettre en cause les fondement de la décision d'Apple. Au mieux, elle souhaite une reprise du dialogue. Les équipes d'AppGratis paraissent n'avoir que peu de marge de manoeuvre pour espérer un jour revenir sur la boutique. On leur souhaite désormais de transformer ce succès financier en une activité plus noble et moins dépendante d'une seule plateforme.